Critique de Kingsburg

Un an après la sortie de "Yspahan", voilà un nouveau jeu en provenance d'Italie, dans lequel on va lancer une pelletée de dés qui seront utilisés dans un mécanisme inhabituel.

Mais ici, on quitte le désert pour entrer de plein pied dans l'univers médiéval (fantastique), soudoyant toutes sortes de personnages, construisant des bâtiments et se préparant à la guerre...

Matériel

A l'ouverture de cette belle boite carrée et à l'illustration réussie, on découvre plein de marqueurs, des pions, un jeu de cartes aux belles illustrations (même si certaines se retrouvent plusieurs fois et qu'on aurait aimé les voir toutes différentes), des cubes pour ne pas être dépaysé quand on doit construire des bâtiments, des sachets zip et de très jolis dés au couleurs des joueurs.

Des plateaux individuels sont également présents. Sans être en simple papier, ils n'ont pas la solidité d'un plateau de jeu en carton et s'ils sont plaisants à l'utilisation, on aurait souhaité les voir plus rigides.

Mais difficile de bouder son plaisir tant le tout est magnifique !

Et, cerise sur la gâteau, le plateau de jeu, assez imposant, possède un graphisme exceptionnel, pour peu qu'on aime l'univers médiéval-fantastique ou qu'on ait dévoré l'univers de Lodoss...

On regrettera de ne pas y retrouver les noms ou fonctions des personnages le décorant (bouffon, magicien, roi, marchand, sénéchal...) mais le coût du jeu s'en serait certainement ressenti, chaque langue devant alors avoir Son plateau de jeu...

Petite anecdote, le compteur d'années qui n'était pas essentiel : le dos des cartes de guerre de la phase "hiver" suffisant amplement.

Enfin, mieux vaut trop que pas assez...

Règles

La règle de jeu ne pose aucun problème à la compréhension.

Une partie se déroule sur 5 années, elles-même décomposées en saisons.

Lors de chacune des trois premières saisons, on va soudoyer les personnages de la cour du roi afin qu'ils nous octroient leurs faveurs et tenter de bâtir différentes constructions dans la ville qui nous a été confiée.

Selon que nous sommes en avance ou en retard sur les autres, différents privilèges nous reviendront au cours de ces saisons.

Mais quand arrive l'hiver, on recrute quelques militaires au besoin et on défend sa ville d'une horde guerrière (composée de barbares, de gobelins...) sous peine de malus.

Si le mécanisme de construction des bâtiments et leurs pouvoirs restent des plus classiques ou que les combats sont bien pensés sans apporter quelque chose de révolutionnaire, la phase où l'on soudoie les personnages reste une vraie trouvaille : c'est suite à des lancés de dés que tout va se décider !

Et pourtant, un hasard très relatif, une réelle interaction et de réels choix se présenteront.

Bref, une très bonne idée et une bonne surprise.

Reste que le jeu est long et que ses petits cubes et ses bâtiments à construire laissent imaginer un jeu pour gros joueurs et que nous avons là plutôt un jeu familial, dans lequel tout type de joueur est susceptible de se retrouver... et là encore, c'est une bonne nouvelle !

Durée de vie

"Kingsburg" fleure bon le classique dans la gamme familiale et devrait se ressortir facilement tout en gardant le même intérêt que celui des premières parties.

L'interaction et la gestion des dés donnera un nouveau souffle au jeu qui de plus a la bonne idée d'être toujours bon quelle que soit sa configuration (et ça aussi, ça ajoute à sa durée de vie).

Reste qu'ensuite chaque joueur risque d'avoir sa préférence dans l'ordre des constructions et même s'il faut s'adapter, si on peut gêner l'adversaire, il sera difficile de l'en empêcher totalement, quoi que le ralentir, s'il s'entête à ne pas s'adapter et revoir sa stratégie pourrait lui valoir un retard difficile à rattraper.

Fort heureusement, aucune stratégie ne semble l'emporter sur les autres et l'intérêt du jeu est sauf.

Bref, "Kingsburg" possède une belle durée de vie et ne fera doublon avec aucun autre jeu de votre ludothèque...

Le conseil de Jedisjeux

En début de partie, les joueurs débutent avec un matériau de construction de leur choix.

Pour éviter un début de partie toujours identique à chacun, chaque joueur lance un dé, s'il fait 1 ou 2, il prend un bois, 3 ou 4, une pierre, 5 ou 6 un or.

Ainsi chacun devra essayer de faire son jeu en fonction de cette nouvelle donne.

Pour augmenter la qualité des plateaux individuels, nous vous conseillons de les plastifier.

Avis de la rédaction

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Un bain de fraîcheur que ce jeu ! Beau et intelligent, il apporte une touche de légèreté ( mais aussi de méchanceté) dans la famille des jeux de gestion, chose qui n'arrive que bien rarement. Les seuls qui en seront déçus sont ceux qui s'attendront à trouver là un nouveau "Puerto Rico". Ce n'est pas le cas et c'est tant mieux : "Kingsburg" est un jeu qui se démarque et il y en a de moins en moins. Petite précision : si vous avez entendu que le jeu était répétitif, cette sensation ne m'a jamais touché, ni aux nombreux joueurs auxquels j'ai présenté le jeu. Pour exemple, vous avez 21 lancés à "Yspahan", très bon jeu s'il en est, et 15 à kingsburg avec quelques petites phases sympathiques entre ces derniers. De plus, seules trois des quatre saisons sont des saisons de production : si on n'y prend pas garde, un bâtiment peut paraître en effet trop puissant alors qu'il n'en est rien. Bref, un jeu bien testé, frais et bourré de bonnes idées. Il serait criminel de s'en passer. L'année 2007 a été riche de bons jeux ; celui-ci figure à mes yeux parmi les tous meilleurs...
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