Critique de Razzia !

Ra, paru en 1999, a connu un succès notoire en se positionnant comme un jeu d'enchère relativement simple et subtil.

Cinq ans plus tard, l'éditeur "Amigo" et l'auteur, "Reiner Knizia" publièrent une version "cartes" du jeu sous un autre thème...

Matériel

Compte tenu du prix modique de la boîte, le matériel fourni est tout à fait honnête : des billets de 1 à 16000 en carton épais, des aides de jeu (en allemand, certes), et un gros jeu de cartes petit format mais bien solide (avec aucun rappel dessus quand à leur effets): Amigo reste sur sa ligne de conduite et on a ici tout à fait de quoi jouer correctement.

Toutefois, je vous conseille de télécharger les aides de jeu, manquant à l'appel. (plateau individuel et feuille de score) chez le site Jeux de Nim.

Règles

Razzia est un jeu d'enchère assez simple. Tour à tour, les joueurs vont avoir le choix entre trois actions, les plus utilisées étant le lancement d'une enchère et l'agrandissement du butin en jeu.

Le dilemme est simple : Vaut-il mieux lancer directement une enchère, de façon à parler en dernier, et éventuellement pour empêcher les joueurs les plus riches de remporter de trop gros butins ? Ou au contraire retourner une carte pour pouvoir mettre en jeu un butin plus conséquent, au risque de se le faire subtiliser ?

En effet, les tours d'enchères sont résolus d'une manière originale. Chaque joueur dispose de trois billets devant lui, de valeurs plus ou moins élevées.

Comme il n'existe qu'un billet de chaque type, les dotations diffèreront, certains joueurs recevant un très gros billet et deux autres plus modestes tandis que d'autres bénéficieront de billets intermédiaires. Car chaque enchère ne peut être jouée qu'avec un seul billet. Ainsi, en partant du joueur qui suit celui qui a proposé l'enchère, chacun a la possibilité d'enchérir sur le lot de butin proposé, ainsi que sur le billet joué lors de la dernière enchère - en prévision de la manche suivante.

Mais, l'enchère ne durant qu'un unique tour et les joueurs ne pouvant jouer qu'un seul billet, il arrive parfois des situations étonnantes où un joueur parvient à acquérir un lot important pour une somme modique, ou encore qu'un joueur soit obligé de perdre son plus gros billet pour un lot peu intéressant.

Bien entendu, et parce qu'il serait trop facile de jouer indéfiniment, des policiers viennent corser l'affaire: au milieu des cartes de butin, on trouve une vingtaine de policiers, matraque à la main, dont la sortie provoque une enchère obligatoire.

Arrivés à un certain nombre, ils terminent la manche, une partie ne se jouant qu'en trois manches. Ainsi, la tension est permanente quand on retourne une carte, surtout en fin de manche, quand il vous reste un ou deux billets intéressants qui menacent de ne pas pouvoir être utilisés.

Avec cette règle simple mais subtile, les possibilités tactiques sont nombreuses:

Faut-il acquérir des denrées en grand nombre pour le décompte de fin de manche, quitte à se retrouver sans le sou au début de la suivante ? (on le rappelle, lors d'enchères, le dernier billet dépensé est pris par le gagnant de celle-ci qui le retourne en prévision de la manche suivante).

Faut-il miser sur le long terme (entreprises qui rapportent beaucoup, mais exclusivement dans le dernier décompte, gardes du corps qui induisent une notion de majorité, voitures qui restent d'un tour sur l'autre ?), ou bien amasser rapidement les bibelots pour maximiser chaque décompte ?

Pouvant se jouer à deux aussi bien qu'à cinq, chaque configuration modifiant un peu la part de chaos/stratégie, Razzia est une franche réussite qui séduira aisément les joueurs occasionnels aussi bien que les plus habitués.

D'une durée relativement courte (45mn à 5), il permet d'enchainer les parties avec plaisir.

Toutefois, l'intérêt stratégique du jeu, même s'il est réel, n'égale pas celui de certains jeux plus complexes : Razzia est donc bien à concevoir comme un jeu léger, à prendre sans sérieux et où la victoire apparait comme une donnée secondaire.

Durée de vie

Le côté aléatoire de la sortie des cartes et les différents lots de chéquiers proposés en début de partie participent à une bonne durée de vie.

Reste que le jeu restant tout de même léger, on y reviendra pas autant que sur de très grosses boites.

Mais sur ce point là, Razzia ne pêche pas.

Avis de la rédaction

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Razzia est un jeu qui s'impose facilement comme un cador des jeux légers/moyens. Les choix stratégiques proposés, bien que simples et le plus souvent mineurs, sont toujours cornéliens, et le jeu permet tout à fait de marcher sur les pieds du voisin. On vogue avec plaisir entre l'envie de gêner les autres et de maximiser son score, de prévoir à court terme et sur la durée, de tenter un coup de poker et de se raisonner. Vraiment, ce jeu a un bon potentiel et plaira facilement, du moment qu'il est pris comme ce qu'il est : un petit jeu sympa où l'on peut joyeusement casser la combinaison du voisin en lançant une enchère quand il ne le faut pas et où la tension est toujours présente, avec une petite pointe de hasard qui pimente agréablement les parties.
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Razzia est un jeu d'enchères ne nous laissant pas assez de choix, empli de hasard et qui demande un nombre de parties très conséquentes pour se rappeler la valeur de chaque carte, puisqu'aucun rappel n'y apparait. Encore une version réchauffée d'un jeu de Knizia by himself. Je passe ...
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