Cet article n'est pas un essai complet du jeu ou un avis éclairé après moult parties, il représente juste une description des sensations ressenties après une partie découverte d'un jeu.

Première impression :

C'est en faisant une visite chez mon dealer habituel que je découvris cette joli boite illustrée par Naïade. Et là je prononçais les mots fatals :

- « Qu'est-ce donc ? »

- « C'est Yōkai No Mori, un jeu d'initiation au Shogi qui a fait un malheur au japon »

Deuxième erreur : avoir écouté le podcast Proxi-jeux qui en avait vanté les mérites dans ses comptes-rendus quotidien d'Essen.

Dernière erreur :

- « Comment joue-t-on ? »

Et l'on découvre qu'outre la boite, le matériel est attirant. Un plateau sobre et joliment illustré et des pions en bois très épais en deux tailles, une pour la version de base, une pour la version avancée. Rappelons tout de même que le jeu lui-même est une initiation au Shogi et donc que la version avancée n'est que la version avancée de l'initiation. La différence ? Le nombre de case du damier (4x3 en version de base, 6x5 en version avancée alors que le Shogi se joue sur un damier de 81 cases !), et bien sûr le nombre de pièces (4 en version de base, 8 en version avancée contre 20 au Shogi).

Simple Shogi

Les règles sont simplissimes : à son tour on doit, soit bouger une pièce, soit capturer une pièce, soit parachuter une pièce.

Les pièces bougent d'une case dans une des directions utilisées. Alors que pour le Shogi, on a affaire à des idéogrammes, là il a été choisi d'illustrer les différentes pièces par des représentations des esprits de la forêt rendant le jeu nettement plus attractif. De plus, des points sur le bord de la pièce représente les mouvements disponibles. Certaines pièces (une seule dans le jeu de base) peuvent être promues si elles atteignent la dernière ligne, elles bénéficient alors de plus de possibilités de mouvement.

Pour capturer, il suffit d'aller sur la case d'une autre pièce.

Et le parachutage ? Simple mais redoutable : on pose une pièce capturée précédemment où l'on veut sur le damier.

Comment reconnait-on ses pièces ? Simplement en fonction de leur orientation.

Au fait, comment gagne-t-on ? Simple : en capturant le koropokkuru

adverse ou, pour la version de base uniquement, en amenant le sien sur la dernière ligne.

Ok, super simple, parfait pour les enfants, me dis-je

Dernière phrase fatale :

« on en fait une petite pour voir si ça plaira à ma fille ? »

Impression après quelques tours de jeu

Oui ça plaira à ma fille, mais pas seulement ! Car le jeu est rudement malin. Et encore nous ne jouons qu'à la version de base. On commence classiquement, poussant ses pièces, occupant l'espace et tentant de contrôler les zones quand intervient le premier parachutage. Et là, c'est la révélation. Ça va pas être simple ! En effet, au delà des réflexions habituelles sur ce type de jeu « si j'avance, il me capture, je le recapture, …. » il faut aussi tenir compte du parachutage d'une pièce au milieu de la bataille. Non seulement, cet intrus peut bouleverser la donne, mais en plus, si votre adversaire vous a capturé plusieurs pièces, ce peut-être n'importe laquelle de celles-là.

Fin, très fin ce jeu finalement… la partie se tend, on chausse ses lunettes, on réfléchit, et les tours s'allongent.

Et finalement ?

Je l'ai acheté !

Cette conclusion suffirait presque à elle-même :)

D'abord le jeu est beau et le choix des illustrations est parfait rendant le jeu moins abscons et surtout très beau. Le matériel de qualité donne envie. D'ailleurs, quand je l'ai ouvert chez moi, ce sont trois parties qui se sont enchaînées, une avec ma fille et deux entre mon fils et ma fille, celui-ci voulant tout de suite essayer.

Est-ce pour autant un jeu pour enfant ? Non, en tout cas clairement pas seulement. Je pense notamment à la version avancée. Si déjà la version de base impose de réfléchir et de développer des vraies stratégies, j'imagine que la version avancée doit être redoutable.

Koropokkuru !

Ainsi je gagne cette première partie en amenant mon Koropokkuru sur la dernière ligne en ayant petit à petit asphyxié mon adversaire mais sans pour autant être en mesure de le capturer. Or cette victoire aurait été impossible dans la version avancée puisqu'il faut parvenir absolument à capturer son adversaire si l'on veut gagner.

Une initiation au jeu de damier, malin, aux règles très simples à l'apprentissage facilité par un matériel malin et de toute beauté qui permettra aux enfants de bien s'amuser sur la version de base tout en restant un jeu très abordable et pas trop long, et qui permettra aux plus aguerris de s'affronter sérieusement sur la version avancée sans non plus nécessiter d'être ELO 2300 aux échecs pour espérer comprendre quelque chose au Shogi.

Je rappelle quand même, que ce ne sont que des impressions après une première partie et non pas une analyse approfondie après une dizaine de partie.