Lorsque l’on parle de jeux de société à un public non initié, les noms de grands classiques surviennent aussi vite que le désintérêt de ce loisir. Parmi ces noms on retrouve le monopoly, le scrabble et souvent le Trivial Pursuit. Autant vous dire qu’auprès des joueurs plus chevronnés l’évocation de ces noms provoquent souvent une éruption cutanée. Il était donc osé de la part de David Perez de s’attaquer au mythe qu’est le Trivial Pursuit, tout en le dépoussiérant et en mélangeant avec le poker, oui il fallait oser.

La boite épurée

Vous l'aurez rapidement compris Egomaster est un jeu de questions, attention je n'ai pas dit de connaissances, ce genre de jeu où les intellos prennent un malin plaisir à humilier les personnes moins cultivées, qui d'ailleurs détestent ces jeux. Non ici, la culture ne sera pas votre seul allié, car les questions sont de natures diverses et variées. Le jeu se déroule en 2 phases :

- Enrichissement : les joueurs accumulent des jetons (possédant des valeurs différentes 100, 200 ou 500), provenant de la banque. Cette phase s'arrête lorsque tous les jetons ont été distribués.

- Élimination : les joueurs s'affrontent toujours, mais les sommes sont payées par ces derniers. Dès qu'un joueur a réussi à remporter tous les jetons, il remporte la partie.

La partie va se dérouler de la sorte : les joueurs se placent sur le plateau, leur place n'ayant pas d'importance. Puis le premier joueur lance le D6 et déplace son pion dans le sens qu'il désire. Une fois arrêté sur une case, le joueur lance le D20 afin de connaitre la question qui lui sera posée.

Les questions

Les questions : Voici le point central du jeu et c'est cela qui fait le plus peur aux joueurs. La question est donc choisie par le joueur se trouvant à droite de celui qui a lancé le dé qui s'empare alors du livret correspondant au mode de jeu. Le jeu étant fourni avec 3 livrets épais.

Dans celui-ci, vous allez retrouver de nombreuses questions marquées d'un chiffre, correspondant au dé sur des pages noires. Les réponses étant sur les pages suivantes, aux pages blanches. Le lecteur pourra donc participer, on ne le laisse pas sur la touche.

Je vous vois déjà blêmir devant le PIB du Mozambique, le vainqueur de Rolland Garros en 1987, ou encore le nom de l'inventeur du tire bouchon, mais n'ayez crainte dans Egomaster, il n'y a rien de tout ceci. Exemples :

- (multi, P12, Q5) Série TV : Retrouver cette série TV à partir des indices suivants : médecine, Seattle, Patrick Dempsey … vous avez 3 secondes … Grey's Anatomy

- (duo, P6, Q16) : analogie : La main est au gant ce que le pied est à la … ? … 3 secondes … chaussette

Alors, rassurez ? Pas de questions pièges ou trop difficile, on trouve de tout et ça fait du bien au cerveau après une partie de Bruxelles 1893. Il y a vraiment de tout.

Les icônes (pong est dans la place)

Il existe 3 icônes pour le mode duo et multi

- Cible : le joueur qui s'approche le plus de la bonne réponse remporte le défi.

- Ping-pong : ici le premier joueur donne une réponse puis passe la main au suivant, jusqu'à ce que toutes les réponses aient été données.

- Rapidité : le plus lent remporte le défi, non je plaisante c'est le plus rapide. Mais quel humour je me gausse rien que d'y repenser.

Les modes

Egomaster propose 3 modes de jeu :

- Mode SOLO : Le joueur répond seul à la question après avoir écouté le mot clé. Il ne joue pas seul en faisant les questions et les réponses sinon on appelle cela de la schizophrénie. Le joueur désigne alors le potentiel gagnant de la somme en cas de mauvaise réponse et tente de répondre à la question. Soit il répond juste et empoche la cagnotte, soit il se trompe et c'est le joueur désigné qui l'emporte.

- Mode DUO : le joueur écoute le type de question (rapidité, cible ou ping-pong), il choisit son adversaire puis les deux joueurs s'affrontent sur la question. Le gagnant remportant la somme par la banque.

- Mode MULTI : les joueurs écoutent le type de question, puis ils s'affrontent tels des gladiateurs à Rome, le gagnant ne gagne pas un scalp, mais la somme.

Emimination

Chaque mode existe dans une seconde version appelée élimination. En solo, si le joueur répond correctement à la question il gagne la somme de la main du joueur désigné auparavant. Dans le cas contraire, c'est lui qui verse la somme au joueur désigné. En duo, le joueur désigné peut enchérir sur la question, à hauteur du pactole qu'il possède, s'il refuse il donne à l'autre joueur la somme marquée sur la case. Le joueur ayant répondu correctement aux questions gagne l'ensemble des sommes mises en jeu. En mode multi, on procède également à des enchères, mais cette fois-ci avec l'ensemble des joueurs participants, si un joueur refuse d'enchérir il paie la somme de la case et passe son tour. Les joueurs restants répondent à la question et celui qui a trouvé la bonne réponse remporte le pactole ! Si personne ne veut renchérir, c'est le premier joueur qui empoche la somme.

Le mot de la fin

Egomaster n'est donc pas une copie informe du Trivial Pursuit, mais une relecture originale et drôle du grand classique dans lequel on a su insuffler de bonnes idées et même mêler deux jeux assez opposés. Egomaster n'a rien de statique bien au contraire. Le défi n'était pas gagné d'avance et s'attaquer à cette légende maudite auprès des joueurs était osé, mais le résultat est là pour nous prouver que cette audace a payé.