Festival à Montpel' - Proto : Marchands du Nord

Dimanche 14 juin, s’est déroulé dans notre bonne ville de Montpellier le premier Festival des jeux, lancé sur une initiative de monsieur Mathieu Cassou, un sympathique, dynamique et organisé joueur du coin…que tous les dieux du jeu le bénissent !

Beau succès pour une première ! Tout cela s’est déroulé dans la grande salle dite « des rencontres » de la Mairie de Montpellier.

De mon coté, j’ai surtout fait des photos, mais…j’ai aussi essayé un proto proposé par l’un des auteurs venus gentiment nous présenter leurs créations.

Je vais donc vous parler du proto que j’ai essayé, Marchands du Nord, de Loïc Lamy, un jeune auteur toulousain que certains de mes compagnons de jeu habituels avaient déjà rencontré me semble-t-il.

Prototype : Marchands du Nord

Marchands du Nord : le prototype de Loïc Lamy

Marchands du Nord : le prototype de Loïc Lamy

C’est marrant, mais malgré tous les jeux installés un peu partout, le proto de marchands du Nord attira tout de suite mon regard... Une carte de la mer Baltique, des ports, des bateaux, des marchandises à livrer…immédiatement, je pense à Hansa (même si je n’ai pas joué à ce jeu de M. Schacht), et surtout à Kogge, un jeu d’A. Steding qui nous avait tant séduit ici, malgré une édition vraiment médiocre.

Je cherche l’auteur du regard, curieux de savoir ce que son prototype pouvait apporter en comparaison des deux jeux précédemment cités…et c’est ainsi que je fais la connaissance du sympathique Loïc Lamy (lynkowsky sur trictrac), qui se met immédiatement à m’expliquer les mécanismes de son jeu.

J’en parle à deux collègues joueurs, amateurs de jeux « costauds » Palferso et Bloodyraoul. On décide alors de nous pencher sérieusement sur ce jeu durant l’après-midi.

Et c’est ainsi que nous avons entamé plus tard une partie de « Marchands du Nord », l’auteur se proposant d’être le quatrième joueur pour mieux nous guider dans les arcannes de ce jeu qu’il présente comme étant une sorte de « pick and delivery », mais un brin plus exigeant que la plupart des jeux de ce type.

le prototype de plus près

le prototype de plus près

Tout d’abord, c’est avec une certaine admiration que nous examinions les fiers bateaux, confectionnés par Loïc …d’une précision dans le détail absolument remarquable ! Ah si ..! La découpe de bouchons de liège dans le sens de la longueur nécessite patience, précision et sang-froid, sans parler des petits mats ( des cure-dents ?) qu’il faut planter avec soin dans le bouchon…j’imaginais Loïc, la langue entre les dents, s’appliquant à bien découper le liège au cutter en faisant attention de ne pas se blesser…et oui, auteur de jeu, ce n’est pas sans danger.

Bon, je blague, car c’est un proto tout a fait présentable et il n’est pas désagréable de jouer dessus. La carte est déjà assez sympathique (elle peut être retravaillé évidemment, les cités mériteraient un peu de déco et être un poil moins large), des petites tuiles pour les marchandises et l’argent, des petits pions percés et colorés pour indiquer le propriétaire d’un comptoir ou d’un navire, et nous voilà partis dans la mer Baltique pour faire fortune.

Les principes du jeu

Alors grosso-modo, il s’agit de répondre aux demandes (variables selon les tours) en marchandises des différentes cités de la mer Baltique représentées sur le plateau. Pour cela, un joueur doit établir une route maritime (symbolisée par la construction et la pose de navire à sa couleur), installer des comptoirs, et acheter des marchandises de valeurs différentes (sel, tissus, poissons, viandes, bières etc….) pour les livrer là où il y a de la demande (livraisons un peu façon Age of Steam), ce qui fait monter le « niveau » de son comptoir dans la ville dont la commande est satisfaite ; Il est possible aussi de développer les villes, ce qui les rend plus exigeantes sur les besoins à satisfaire, mais permet aussi de valoriser encore plus les comptoirs…car ce sont eux qui rapportent l’essentiel des points de victoire à la fin.

Le problème, c’est qu’en cas de demande non satisfaite, la population de la ville n’est pas contente, votre « prestige » diminue, et c’est symbolisé par la descente de votre comptoir de cette ville sur une échelle, qui mesure à la fois la notoriété et l’activité de votre comptoir commercial. Il est très difficile d’avoir des comptoirs et des navires partout…il y a des choix à faire…de plus, certains comptoirs peuvent disparaître à la fin d’un tour quand les gens ne sont pas contents (il fait faillite quoi).

Le jeu s’apparente aussi à un jeu de réseau (des navires et des comptoirs), mais il est possible de faire transiter des marchandises par les bateaux des autres ( il faut néanmoins les payer). A noter que chaque ville produit 3 marchandises différentes, mais que les stocks évoluent et les prix montent quand une marchandise se fait rare.

Si sur le thème, on retrouve donc Hansa et Kogge, sur les mécanismes, il y a un très agréable petit coté Indonesia (besoins en marchandises des cités à satisfaire, réseau de bateaux, possible utilisation des moyens de transport adverses contre rémunération, développement des villes….oui, le jeu fait d’ailleurs penser globalement à du Splotter, avis tout personnel) mais en un peu plus léger, ce qui rend le jeu dynamique, avec une concurrence qui doit être féroce entre joueurs qui ont déjà deux ou trois parties au compteur.

Comme souvent sur ce type de jeu, Palferso s’en sort bien et remporte la partie avec 19 points ce qui, de l’avis de l’auteur, est un bon score (il a vu un score de 20 une seule fois en une cinquantaine de parties), suivit de Bloodyraoul avec 16 points, Loïc 15…et moi 12 points…ben oui, j’allais quand même pas faire mieux que l’auteur du jeu, c’est une question de politesse ! Voilà qui va encore faire rigoler Ed… ;-)

Alors bon ou pas ?

Une partie agréable pour un test bien intéressant. Quelques critiques : Tout d’abord, une piste de score pour indiquer où en sont les joueurs en fin de tour (il y en a 4 au total) pourrait être un « plus » intéressant. En ce qui concerne les entrepôts de marchandises, il y a sûrement quelques petites améliorations à trouver (l’exemple du 0…enfin, l’auteur comprendra). Il y a peu de hasard dans le jeu, et la distribution semi-aléatoire pour déterminer les nouvelles demandes va sûrement faire jaser les allergiques au hasard…cela dit, sur ce point, on est là au même niveau d’aléatoire je pense que dans Age of Steam ou La Città par exemple.

La partie a durée un peu moins 1h30 me semble-t-il, ce qui est très raisonnable quand même pour un jeu de ce calibre. Les règles ne sont pas forcément intuitives, mais on s’y fait vite (sauf Palferso qui s’obstinait parfois à vouloir faire du commerce dans des endroits où il n’avait pas de comptoir …tss ! tss ! Fabien…).

Bref, je ne voudrais pas parler pour mes collègues, mais je crois qu’ils ont bien aimé ce jeu qui a du potentiel je pense, et qui peut facilement séduire les joueurs habitués sans décourager pour autant les joueurs plus occasionnels.

Si vous voulez en savoir plus sur "Marchands du Nord", vous pouvez faire une petite visite sur ce site : http://lynko.free.fr/

D'autres étaient présents :

Emmanuel Fille, de Hyères, qui nous a présenté La "Petite Régate", jeu destiné à tous!

Nadine Baratier est venue avec un jeu de cartes convivial et familial : "Le YO&KI".

Patrice Fau, récent vainqueur du concours de création de jeux de société NTPSLM, a apporté avec lui 3 jeux : "Les Routes de la Soie" (le jeu primé), "Carpates" et "On m'aurait menti?!!"

Pascal Reymond est venu avec son dernier jeu d'aventures et de pichenettes, le splendide "Paleo".

Et maintenant, pour vous lecteurs (trices) de jedisjeux, et sans filet, >> un petit entretien avec l’auteur de Marchands du Nord.

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