Peu de parties au compteur pour le moment mais une sacré envie de reviens-y pour ce jeu de l'auteur de la décennie. Le jeu est assez beau, pour une fois. Peut être parce qu'il regorge de couleurs et de pions de différentes formes (aucun cube dans ce jeu), allez savoir ? La thématique prend bizarrement, du fait de ce matériel, alors qu'elle est totalement plaquée. Plusieurs idées sont assez différentes des habitudes pour permettre au jeu de ne pas faire doublon avec d'autres mais aussi pour faire varier les parties. Bref, que du bon pour moi. Pas mal de choix à faire, des ressources en faible quantité qu'il faut savoir gérer, des points qu'on peut marquer de différentes façons, du hasard parfois un peu frustrant, un peu d'interaction pour éviter de jouer seul dans son coin mais peu pour éviter de rendre le jeu chaotique. Tout est présent, et la sauce prend bien. Seuls les fans de jeux où la puissance monte au fil des tours seront déçus (et ceux, bien entendu, qui n'ont pas encore accroché aux jeux de l'auteur : celui-ci ne devrait pas les faire changer d'avis). Me reste encore Rialto et La Isla à essayer chez l'auteur pour avoir fait le tour complet et déjà, je me demande si ce jeu ne va se placer dans mon top 3 de l'auteur derrière l'immense "Chateaux de Bourgogne" et aux côtés de Notre Dame. Avec ces deux titres, je n'avais conservé que Strasbourg et Amerigo. Voilà le cinquième qui devrait rester dans ma ludothèque...

Luna est un très bon jeu dans lequel il faut bien réfléchir, comboter, optimiser son tour et, si possible, préparer ses tours suivants (si possible même le Tour complet : Chaque Tour est composé de tours, dont le nombre diffère selon les actions choisies et les ions prêtre à disposition). Il a même une petite dose de pose d'ouvriers sympathique et un plateau de jeu très agréable. Sans ressembler à un autre jeu, on pense, quand on joue à Luna, à des titres comme Norenberc ou Demetra. Mais si le jeu ne propose que des mécanismes que j'affectionne et si je le trouve réussi, je lui reproche de manquer de plaisir ludique (ce qui était encore plus marquant pour moi sur Norenberc) et de tension : on essaie juste de faire le mieux qu'il faut et rien ne nous donne cette part d'incertitude qui pimente ce genre de jeu car il y a de la place pour tous et les interactions se limitent au déplacement d'un pion neutre et au fait de pouvoir prendre des tuiles avant l'adversaire, ou de lui retirer des pions du plateau permettant de scorer(mais pas de celui faisant toute la richesse du jeu). Du coup, même si le jeu reste abordable aux joueurs, il est plus un jeu cérébral (et les sports cérébraux, ce n'est pas ce que je préfère) qu'un jeu à proprement parler ludique. Le genre de jeu auquel je trouve qu'il manque une âme ou un soupçon de ce petit truc qui donne de la tension, du fun durant la partie. Bien entendu, ces impressions sont on ne peut plus personnel, et fluctueront d'un joueur à l'autre. D'ailleurs, ma note ne condamne pas le jeu, car j'ai ressenti même chose de façon plus soutenue sur d'autres et que j'ai tout de même pris plaisir à jouer. Mais vu le nombre de jeux à paraitre, même si on devait se limiter à ceux de cet auteur parus la même année que Luna, force est de reconnaitre que j'aurais toujours un jeu que je lui préfèrerais pour poser sur ma table de jeu...