Critique de Jerusalem

Nous voilà retourné 900 ans en arrière.

Juste après les croisades, les seigneurs qui ont pris possession de la grande ville de Jérusalem s'en disputent les pouvoirs.

A nous de placer nos jolis petits cubes pour influencer les différents lieux de Jérusalem.

Matériel

Voilà une boîte qu'on pourrait qualifier de "à l'ancienne". Des couleurs qu'on distingue bien, avec des zones bien délimitées sur le plateau, des cubes, des pièces et des plaques de bois.

Le matériel est abondant (plus de 200 pions dans cette boîte) et de bonne facture. On dirait un bon vieux jeu de la dernière décennie. Tant mieux, c'est pour moi, l'âge d'or du jeu de société.

Chose remarquable, les règles sont rédigées en 5 langues. Celle en Français tient sur 6 pages.

Pour faire pratique, les cartes sont recouvertes de pictogrammes, pas forcément très intuitifs à la première partie, mais une petite aide de jeu devrait régler ce petit soucis.

Règles

Il s'agit ici d'un pur jeu allemand de majorité, avec une petite dose d'enchère.

On commence par enchérir pour sa place, qui est associée à un pouvoir de magistrat. Elle est importante cette place, car jouer en dernier est un avantage considérable, puisqu'il n'y a plus personne à poser de cubes derrière. Mais inconvénient, c'est que plus on joue tard, moins le pouvoir associé est puissant et moins on a de cubes à poser.

Une fois qu'on a choisi son magistrat (sa place), chaque joueur en commençant par le premier (le gendarme) pose ses cubes dans les différentes cases. On peut accompagner ses cubes de cartes qu'on aura pioché aux tours précédents, du pouvoir du magistrat ou d'un pion spécial appelé seigneur. Ce dernier interdit aux autres joueurs de venir nous embêter ce tour-ci.

Enfin, viennent les phases qu'on retrouve plus ou moins dans tous les jeux de ce type.

On commence par celle des revenus, qui permet de récupérer les pouvoirs associés aux cases sur lesquelles sont posés les cubes des joueurs. Elles sont à jouer dans l'ordre et on commence par la plus stratégique des cases : la tour du roi David. Cette tour permet de déplacer un cube. Ça n'a l'air de rien, mais ça permet de changer une majorité. Les autres cases apportent du prestige, des thunes ou des cubes pour les tours suivants.

La dernière phase est celle où on construit son gratte-ciel (oui oui, en 1250, il y avait des gratte-ciels à Jérusalem). On dépense des points de prestige en fonction de la hauteur de la tour (avec un malus pour le plus haut). C'est dommage pour ceux qui aiment thésauriser, c'est interdit ! Si on peut, on doit construire.

Durée de vie

Nous avons un jeu aux règles simples et qui s'expliquent très facilement, à presque tous types de joueurs. On apprécie ce jeu dès sa première partie.

Il s'agit d'un jeu pourvu tout de même d'une certaine méchanceté. En effet, les coups tordus sont possibles et les cartes peuvent retourner une situation si elles sont bien utilisées (hop plus deux cubes par ci, ceux là qui bougent...).

Je pense qu'il faut un paquet de parties avant de se lasser de ce jeu.

Le conseil de Jedisjeux

Il faut bien faire attention à la tour de David : elle n'apporte rien, rien ne sert d'entrer en conflit trop armé dessus, mais elle peut être très pénible, surtout si la personne qui est dessus a l'avantage en cubes.

Il vaut mieux courir en deuxième ou troisième qu'en tête. Le malus associé au joueur dont la tour est la plus haute est lourd à porter à chaque tour.

Ne pas négliger l'enchère pour la place. Choisir sa place est important quel que soit le tour.

Avis de la rédaction

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Voici un très bon jeu d'un auteur inconnu associé à un éditeur pas beaucoup plus connu que lui. comme on peut le pré-sentir de l'utilisation du mot cube dans ma critique, le thème est pratiquement absent. En même temps, il s'agit d'influence politique, c'est inhérent à toutes sociétés. Question look, ce n'est pas trop mon style favori. C'est neutre sans être particulièrement beau, et question ergonomie, j'ai envie de dire qu'on a vu mieux, les tours qu'on construit autour du plateau ont tendance à tomber. A part ça, le jeu se joue bien, il est fluide et intéressant. J'y rejouerai avec plaisir et n’hésiterai pas à le proposer.
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Les jeux demandant de construire des tours, on en a fait le tour... Pourtant, Jerusalem est différent de ces titres là car il propose un système de majorité proche de celui de El Grande, et, avouons-le, ce mécanisme n'est pas celui le plus utilisé ces deux ou trois dernières années. Cartes évènements, cartes personnages à acheter aux enchères... rien de bien nouveau là dedans. Et si tout tourne à merveille et que l'interaction est bien présente (vous aimez faire des vilaineries à vos adversaires ? -ce jeu le permet tout autant que El Capitan, essayé quelques jours auparavant-), il manque ce petit plus qui fait d'un jeu un coup de coeur. Possible également que malgré le jeu des majorités et l'interaction, malgré les quelques cartes évènement, les parties ne se renouvèlent pas tant que ça...
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