cuba libre

19 janv. 2017 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
19 janv. 2017

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
1 à 4 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
180 minutes
Date de sortie
2013
Auteur(s)
Volko Ruhnke, Jeff Grossman
Illustrateur(s)
Rodger B. MacGowan, Chechu Nieto, Xavier Carrascosa
Editeur(s)
GMT Games

Scores

# Nom Score
1 Leader maximo Potiron 0
2 Le parrain Matteo 0
3 Fulgencio Deadplayer Batista 0
4 Poybe directorio 0

Photos

Réagir à cette partie de jeu

Il y a 3 commentaires

polybe
By polybe | 19 janv. 2017 à 23:45

Dans le cuba des années 50, se font face

• le dictateur Fulgencio Deadplayer Batista ;

• ses amis de la mafia conduit par le parrain Matteo dit pépé casino ;

• le leader maximo Fidel Potiron Castro, à la tête du mouvement du 26 juillet ;

• votre serviteur, animateur de l’obscur mouvement étudiant Directorio Revolucionario Estudiantil

Bon, autant le dire tout de suite, on ne sait toujours pas qui a gagné la révolution cubaine car au bout de six heures de jeu environ, El Potiron et El Matthieu devaient partir (à Moscou ou à Miami on ne sait).

Il faut dire que nous avons mis un peu de temps à nous y mettre. Bien que nous avions convenu de venir autour de la table avec les ordres de chaque camp en mémoire, promesse diversement tenue, nous avons pris le temps de relire ensemble les règles, les opérations principales et les actions spéciales. Deadplayer et moi avions l’expérience de deux autres jeux de la série COIN (Falling Sky & A distant plain). Du coup, Cuba Libre, second opus de la série, nous a semblé facile d’accès. Il propose le même système de cartes évènements, de choix d’actions, d’ordres spécifiques à chaque joueur et d’objectifs asymétriques.

Je ne vais pas détailler ce système et renvoie pour ça aux compte-rendus sur les jeux COIN mais je le trouve brillant sur le plan ludique. Son autre grande vertu est qu’il permet de donner beaucoup de saveur thématique, d’une part grâce aux cartes évènements et aussi grâce aux ordres caractéristiques des camps en présence.

Ainsi le bon dictateur qui bénéficie d’une aide américaine (hélas pour lui un peu variable) et de copieux pots de vin de la mafia, peut consacrer ses ressources à l’éradication des terroristes : au quotidien, entrainer des soldats et des policiers, placer des garnisons, ratisser les quartiers et lancer l’assaut contre les camps de barbudos et quand il le peut (actions spéciales), transport rapide de troupes, frappe aérienne et représailles.

La mafia (le Syndicate) ne s’intéresse qu’indirectement à la révolution et ne songe bien sûr qu’au développement économique de l’île : Ouvrir des casinos et cumuler des profits voilà ses conditions de victoire. Pour cela, la mafia va créer des emplois (d’équipes de gros bras) et aider le bâtiment (en faisant construire d’élégants casinos). A cela s’ajoutent plusieurs techniques de management : blanchiment d’argent, intimidation et corruption.

Du côté des vrais révolutionnaires,

Il y a la version étudiante révolutionnaire dont l’objectif est plutôt de tenir le terrain militairement et la version rouge et barbue qui pousse les Cubains à s’ouvrir à la dictature du prolétariat.

Rassembler des guerilleros, créer des camps, attaquer les gouvernementaux pour récupérer leurs armes, terroriser les bourgeois et saboter les usines, ça c’est le train train communs aux deux mouvements. Les Castristes peuvent aussi retourner des policiers, lancer des embuscades et kidnapper de riches Cubains ou Américains à la sortie des casinos ou de la base de Guantanamo. Le directorio a ses propres marottes : subversion, embuscade et assassinat politique.

La situation de départ est la suivante. Batista tient les villes où la mafia possède déjà quelques casinos où les jeux sont ouverts. Castro a de bonnes bases à l’est dans la Sierra Maestria, le directorio est plus débutant avec des militants éparpillés en ville et à la campagne notamment dans le centre de l’île.

Nous tâtonnons tous pendant un bout de temps avant de découvrir le bon rythme de notre camp. Potiron et moi sont terriblement courts en ressources au départ et nos moyens pour nourrir la cause ne sont pas les mêmes. Le directorio vit de collecte révolutionnaire et doit être présent un peu partout à chaque phase de Propagande alors que Castro kidnappe. On a aussi la possibilité de cibler les porteurs de valise de billets de la mafia. Pour ma part, je commets plusieurs erreurs : je veux convaincre Potiron Castro de me laisser m’installer dans la province d’Oriente qui est assez peuplée et sa réponse négative me fait perdre du temps. Par ailleurs, je demande aux militants de quitter la Havane pour gagner la campagne pour se regrouper et y construire des bases. Ce n’est pas une si bonne idée car ces militants auraient pu lancer des actions terroristes et faire baisser l’adhésion des citadins au régime Batista. Du coup, quand arrive la phase propagande, je suis présent dans deux résidences étudiantes et une auberge de jeunesse dans la pampa et je ne gagne pas un sou.

Heureusement Batista Deadplayer patauge aussi et ses campagnes militaires ne sont pas très probantes. Castro impécunieux a de son côté à peine de quoi s’acheter ses cigares. Matthieu essaie d’enrôler des guerilleros au lieu de recruter des croupiers et des transporteurs de fonds.

Les choses se décantent pendant la seconde période et nous trouvons le tempo de nos camps respectifs. Ceci dit, cette période comme la suivante voit surtout surgir des évènements très puissants. Chacun doit se positionner sur chacun d’eux. Se positionner pour ne pas permettre l’évènement (surtout pour éviter des choses très désagréables dans le cas de Batista) ou au contraire sauter dessus. (Potiron recrute Le Che et moi le bien moins connu Comandante Morgan.)

Nous sommes aussi plus vigilants sur les progrès de nos concurrents sur la route de la Victoire. (hasta la victoria siempre !) : Batista domine l’aspect militaire et n’est pas loin d’emporter l’adhésion des Cubains au régime, son objectif. Surtout la mafia a ouvert des casinos dans chaque rue de la Havane et de Santiago de Cuba et dans chaque bourgade de Pinar Del Rio. Les dollars débordent des coffres. Malgré tout, la victoire n’arrive pas. Batista envoie sa police fermer les tables de jeux et met les mafieux en prison. Son action est néanmoins ébranlée par les actions terroristes.

Difficile d’être très affirmatif après une seule partie découverte incomplète mais je trouve que Cuba Libre est plutôt une réussite. J’ai lu ici ou là qu’il était le plus simple et le moins convaincant des COIN mais cela me semble injuste. Le thème est bien présent et cela bénéficie largement à l’ambiance de la partie. Mon seul petit regret est que le Directorio est un quatrième camp un peu artificiel au regard de l’Histoire mais peut être suffit-il d’imaginer ce qu’aura donné un tel mouvement s’il avait été un peu plus soutenu et aussi médiatisé que Le Che et le leader maximo.

polybe
By Deadplayer | 20 janv. 2017 à 09:23

Même inachevée ce fut une partie agréable et une nouvelle immersion dans le système COIN. Comme l'a dit Polybe le jeu est assez similaire aux autres de la gamme, la carte est plus petite mais l'expérience de jeu est proche ; le jeu m'a beaucoup rappelé en particulier A Distant Plain (Afghanistan), la logique des factions se ressemble beaucoup.

Même avec l'expérience de deux jeux le début est toujours difficile : il faut de la pratique pour bien comprendre l'enchaînement des actions qui va conduire à nos conditions de victoire, différentes pour chaque joueur. Vraiment différentes : elles portent sur des éléments du jeu différents et qui n'interagissent pas toujours directement (présence de bases, contrôle politique, contrôle militaire, ressources...) ; c'est un des attraits de la gamme mais cela pousse aussi à être attentif à la situation de chacun : des joueurs peuvent progresser en parallèle sur des objectifs différents.

La gestion des actions et des cartes est toujours aussi agréable, il faut peser le pour et le contre, se positionner au mieux... Pas toujours simple : il y a eu à un moment quatre cartes de suite avec des effets qui diminuaient le soutien des villes au régime, en tant que joueur Batista j'ai pu en éviter une ou deux mais pas toutes. Le choix de jouer l'événement, de choisir une action (y compris une action restreinte pour contraindre le second joueur à se limiter lui-aussi) ou de passer pour sauter sur la carte du tour suivant est toujours aussi savoureux.

Nous avons arrêté aux trois quarts du jeu, et difficile de prévoir ce qui se serait passé : ça se joue souvent à peu de choses, un joueur qui atteint ses conditions de victoire doit se battre pour les garder. Dommage d'avoir dû abréger mais ce fut encore une belle découverte de cette série. À titre personnel je préfère peut-être Falling Sky (le thème y est pour beaucoup), mais A Distant Plain et ce Cuba Libre sont des jeux auxquels je rejouerai avec plaisir, de même qu'aux autres COIN qu'il me reste à découvrir.

polybe
By Le Zeptien | 20 janv. 2017 à 11:40

J'ai immédiatement indiqué en lien à quelques collègues tes deux derniers CR... ils vont être très intéressés, 8) surtout que les sites francophones sur lesquels on parle vraiment de ce genre de jeu "en action" (Pax Renaissance ou Cuba Libre par exemple) ne sont pas légion...