Critique de London

Nous sommes en septembre 1666, à Londres.

Le grand incendie vient de ravager la ville !

Tout est à reconstruire. Et c'est à nous, joueurs, de refaire Londres et de tirer avantage du malheur des autres. La pauvreté des uns fait la richesse des autres comme on dit !

Matériel

Le jeu est signé Martin Wallace. Et une légende faussement fondée court sur le net à propos des jeux de Martin Wallace ! Il parait qu'ils sont moches. Perso, je les trouve plus austères que moches d'habitude (les goûts et les couleurs...). On va dire fonctionnels !

Et bien non ! Ce jeu est plutôt bien illustré et loin d'être austère. De nombreuses cartes aux dessins différents sont présentes dans la boîte. Un plateau plutôt classique est à mettre au milieu de la table pendant la préparation (la table n'est pas fournie dans la boîte).

Parlons un peu de la qualité du matos !

On peut dire qu'il est de bonne facture, car mon jeu a subi une cinquantaine de parties (peut être plus), et ne semble pas encore montrer de trace d'usure. Pourtant, on manipules beaucoup les cartes. London est avant tout un jeu de cartes assez proche de Race For The Galaxy !

Règles

Une autre légende court sur les jeux de Wallace, c'est que les règles sont assez difficiles à lire.

Cette fois-ci, c'est plus un fait qu'une légende (et pourtant, je suis habitué à lire des règles). Ceci dit, depuis quelques temps, le maître semble avoir prix des cours, car celle-ci est très facile à comprendre.

On comprend bien comment ça marche, et du premier coup !

L'anglais sur les cartes ne dérange pas vraiment, et si besoin, on trouve une traduction au bout du livret de règles.

Une remarque tout de même, l'aide de jeu a une erreur : il manque l'action "piocher 3 cartes", qui même si elle est rarement effectuée, il arrive qu'on l'utilise en fin de partie.

En effet, on a, à son tour, le choix entre 4 actions :

- Piocher 3 cartes (c'est un peu l'action quand on n'a rien à faire).

- Investir (poser un pion sur le plateau, ce qui apporte des cartes immédiatement et donnera des points de victoire en fin de partie).

- Poser des cartes.

- Activer les cartes.

Les deux actions remarquables du jeu sont les 2 dernières qui méritent d'être expliquées (investir est important, mais si simple que je passe l'explication).

Si on choisit de poser des cartes, on peut le faire à volonté (tant qu'on a des cartes en main).

Chaque carte doit être payée avec des Livre Sterling, et une autre carte de la même couleur qui passe alors dans le card display (un endroit où on peut piocher, mais face visible, il faut donc faire attention à ce qu'on défausse quand même, sinon, c'est pour le voisin).

On peut poser autant de cartes qu'on veut, sur des cartes déjà posée (qui forment un tas), ou sur un nouveau tas (on peut parfaitement avoir des paquets d'une carte ;)).

L'activation, ça se passe un peu pareil que pour la pose : on fait ça sur autant de cartes qu'on le souhaite et dans l'ordre qu'on veut.

Sur certaines cartes, il y a parfois un coût d'activation (on paye avec des cartes en main ou de l'argent), souvent un effet (on n'active pas pour rien ;)). Dans la plupart des cas, ceci a pour effet de retourner la carte : on ne pourra donc activer qu'une seule fois.

A la fin de l'activation arrive la petite subtilité qui fait tout le sel du jeu : On acquière des points de pauvreté. Chaque tas placé sur la table, ainsi que chaque carte en main apportera un point de pauvreté. Alors que chaque pion placé sur le plateau réduira cette pauvreté.

Vous l'aurez compris, ce jeu est basé sur un paradoxe dans les mécanismes : il faut des cartes en main pour jouer, mais il n'en faut pas pour gagner des points.

Durée de vie

London est un jeu plutôt léger. On peut le jouer en famille sans problème, c'est dommage qu'il y ait du texte sur les cartes, on pourrait même y jouer avec des enfants de 10 ans !

Mais pour un jeu léger, il est extrêmement riche et agréable à jouer.

Les deux composantes font qu'il s'agit d'un jeu à sortir une fois que les personnes ont passé le cape des "Catanes, Carcassonne ou aventuriers du rail" et qui souhaitent voir ce qu'il existe d'autre.

On peut y jouer plus de 50 parties sans s'en lasser ! C'est un véritable investissement quoi !

Le conseil de Jedisjeux

Les cartes sont fortement déséquilibrées. Certaines cartes qui n'apportent rien vont être chères à jouer, et d'autres qui s'avéreront très efficaces ne coûtent rien ou presque.

C'est le jeu qui veut ça. Celui qui arrivera le mieux à gérer sa pioche (par le card-display ou d'autres moyens au travers des cartes) sera celui qui aura le plus de chance de gagner la partie.

Les débutants devront aussi savoir que l'argent est loin d'être abondant dans le jeu. Les cartes sont triées en 3 paquets et plus on avance dans le jeu, moins on a d'argent.

Avis de la rédaction

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London m'a donné une impression de pas assez de contrainte à la première partie. A la lecture des règles, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un jeu où les cartes pauvres allaient me pourrir la vie. Et le fait que ces pauvres, on s'en débarrasse bien facilement m'a un peu gâché le plaisir de la découverte. Ceci dit, j'ai beaucoup apprécié la contradiction de devoir avoir des cartes en mains pour jouer et de ne pas en avoir en même temps. Cet aspect de a gestion de main est une pure merveille. Ce jeu a su remplacer Race For the Galaxy grâce à sa simplicité et sa richesse. Wallace m'épatera toujours. Il n'invente rien, il reprend juste des idées géniales, mais pour en faire des mélanges encore plus intéressants que l'original. PS : J'ai eu l'occasion de présenter ce jeu à une quarantaine de joueurs au moins, et qu'ils soient amateurs de gros jeux, de jeux d'ambiances ou de jeux légers, tous l'ont adopté ! Nous avons là un jeu hors norme, comme il en sort 1 tous les 2 ou 3 ans. A ranger à côté des Agricola, Age of steam, Sankt Petersburg ou autre Puerto-rico quoi !
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London est un très bon jeu aux mécanismes finalement simples à appréhender. S'il n'est surement pas le jeu le plus stratégique qu'il soit, il faut savoir faire les bons choix et s'adapter à la situation. Personnellement, j'ai eu bizarrement pas mal de difficultés à voir correctement les tenants et aboutissants lors de ma première partie, qui fut pour autant agréable à jouer. London est un jeu à pratiquer plusieurs fois avant de bien le maitriser. Et puisque le plaisir ludique y encourage, pourquoi s'en priver ?
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