Dans Les Bâtisseurs-Antiquité, des bâtiments et des ouvriers sont disponibles. Pour construire un bâtiment, il faudra utiliser et payer un certain nombre d’ouvriers qui apporteront les matières premières nécessaires. A son tour de jeu, chacun dispose de trois actions gratuites parmi : - Ouvrir un chantier (le joueur prend une carte bâtiment parmi cinq disponibles), - Recruter un ouvrier (le joueur prend un ouvrier parmi cinq disponibles), - Réaliser un investissement (Acheter un esclave, un outil, contracter un emprunt ou instruire un ouvrier), - Envoyer travailler un ouvrier (avec un coût variable), - Prendre un ou plusieurs sesterces. On peut aussi utiliser des actions supplémentaires en payant 5 sesterces par action. Terminer la construction d’un bâtiment ne coûte aucune action et rapporte des sesterces et des points de victoire. La fin de partie est déclenchée lorsqu’un joueur atteint 17 points de victoire en comptant les bâtiments et les machines. Sans grande surprise par rapport à l’opus précédent (Les Bâtisseurs - Moyen Age), Les Bâtisseurs-Antiquité en conserve les qualités d’illustrations et de mécanisme. L’ajout des esclaves et des cartes université enrichi sensiblement le jeu. Je suis moins convaincu par l’utilité des cartes emprunt qui sont restées inutilisées lors de chaque partie que j’ai faite. Les machines peuvent être source de déséquilibre et donc de victoire rapide de l’un des joueurs. Comme son prédécesseur, le jeu est simple sans être simpliste et nécessitera une bonne optimisation des coups pour l’emporter. Revers de la médaille, si on joue avec des calculateurs, les parties peuvent s’éterniser au risque d’amoindrir sensiblement le plaisir de jouer. Avec l’ajout des cartes Investissement, le jeu est plus complet et, si on prévoit un achat, on préférera cette boîte à la première.

Déçu. Pourtant ça partait bien : une bien jolie boîte, un design très sympa, une mécanique originale et épurée comme j'affectionne. Mais pourtant la sauce n'a pas pris du tout. En fait je n'apprécie pas l'exercice de faire l'appariemment entre les matériaux attendues et les artisans, le tout se résumant à des croisement compliqués genre : "pour faire ce bâtiment, je peux caler cet artisan , du coup il ne me reste plus qu'à avoir 2 briques. Ah mince il me faut deux persos et ça va me coûter en action. Ou alors je retire le premier que j'ai pris et à la place je mets celui-là qui va me donner mes deux briques, ah mais du coup il me manque des planches. Bon alors qui a des planches ... ou bien je prends directement ce bâtiment, bon faut que je réagence ...." Sachant qu'il y 5 bâtiments visibles, 5 artisans possibles + les 3-4 précédement recrutés, multipliez toutes les possibilités et vous obtenez un jolis casse-tête de 14 cartes à 4 inconnues. Un casse-tête que par ailleurs j'ai visuellement beaucoup de mal à conceptualiser (et encore je suis habitué pourtant aux jeux de cartes à combos). Au final et après plusieurs parties expérimentées, l'impression de ne pas être devant un jeu, mais plutôt une espèce d'exercice intellectuel tel qu'on les trouve dans les tests de logiques. Quoiqu'il en soit un truc ni amusant, ni intéressant pour moi.

Les Bâtisseurs est le genre de petit jeu qui peu plaire à tous. Autant aux joueurs occasionnels par la simplicité des règles et des mécanismes, qu’aux fins calculateurs qui auront à cœur d’optimiser leurs coups et la gestion de leurs ouvriers. Les parties n’excèdent pas 30 minutes, la règle est expliquée en 2 minutes et le tout peut se transporter dans la poche. De plus, les illustrations magnifiques permettent une bonne immersion dans le thème médiéval. Les parties s’enchainent sans lassitude même si, à 4 joueurs confirmés, le temps de réflexion peut paraître un peu long. Les pictogrammes utilisés pour matérialiser les ressources rendent les choix des bâtiments et des ouvriers intuitifs. Avec un hasard très maîtrisé, Les bâtisseurs est un vrai jeu de gestion accessible à tous qu’on ne manquera pas d’ajouter à sa ludothèque.

"Les bâtisseurs" est un grand paradoxe dans une petite boite. Il ne révolutionne en rien l'univers protéiforme du jeu, sa mécanique est assez linéaire et, sans sablier, il peut vite devenir un cauchemar avec des joueurs qui se découvriront une âme de calculatrice vivante. Et pourtant... Pourtant ce jeu est aisé à transporter, à sortir, d'une grande simplicité à expliquer. Il permet aux joueurs occasionnels de toucher au plaisir du calculatoire sans ingurgiter 20 pages de règles, d'intégrer la notion de gestion d'actions et peut être de trouver l'envie de s'adonner à des plaisirs ludiques plus consistants. Pour ces raisons, "les bâtisseurs" mérite d'être joué, acheté et partagé. Pour terminer, le matériel est parfait d'ergonomie et de créativité.