Néfertiti, le jeu où il vous faut trouver, pour que Pharaon puisse offrir à sa belle, des perles de pluies venues de pays où il ne pleut pas et ainsi être recouvert d'or et de lumière...

Bref, un jeu qui une fois essayé, ne se quitte pas.

Matériel

C'est une jolie boîte qui nous est proposée à l'ouverture, un nouveau format pour l'éditeur, qui convient bien au jeu : poids moyen par la complexité aussi bien que par la durée.

Le dessin me plait, mais c'est une question de gouts.

Par contre, force est de reconnaitre que toutes les informations nécessaires sont présentes sur la boîte, de façon bien plus évidentes que ce qu'on est habitué de voir et pourtant le tout donne une impression d'espace, d'aération.

Au pays du soleil, ça ne sera pas du luxe.

Et du luxe, c'est ce que le background vous demande de rechercher... mais je m'égare, il me faut expliquer le pourquoi de ce 5/5 que nous attribuons assez rarement dans cette catégorie-ci.

Alors, pourquoi ?

Parce que le plateau est magnifique, tout comme le matériel proposé, jusqu'aux dés.

L'amulette est de toute beauté, les cartes claires et jolies.

Le tout reste sobre et illustrations, design des composants, tout nous laisse entrer dans l'univers : on se balade vraiment dans les marchés...

On aurait pu avoir une boîte plus petite mais ce n'est pas non plus le vide à l'intérieur; et puis, comme je le disais précédemment, le format correspond bien au jeu lui-même.

La piste de prestige reste assez étroite et aurait gagné à être un peu plus large.

Malgré cela, on ne peut qu'être plus que satisfait du résultat final.

La règle de jeu est un exemple de clarté et de beauté et Matagot, comme à son habitude, a vraiment soigné l'esthétique.

Reste plus qu'à ouvrir ce fameux livret de règles pour voir s'il tient toutes ses promesses...

Règles

... et il les tient !

Pour ce qui est de l'aspect esthétique, donc, c'est dit : clarté et beauté au programme, bravo !

Si on s'attarde sur l'explication des règles, on retrouve une clarté exceptionnelle là aussi : tout coule de source (du Nil, peut être ?) et est correctement expliqué, identifié, mis en exemple, illustré...

Et tout ça tient en 4 pages !

Chapeau...

Enfin, 4 pages, six plutôt, car les cartes personnages et les marchés bénéficient eux aussi d'explications précises.

Mais le tout est livré sur une feuille séparée du reste du livret, en carton souple, permettant de faire office de rappel lors des parties : une bonne idée qu'il faut saluer.

Sans trop entrer dans le détail, puisque les règles sont trouvables en ligne, sachez que le principe du jeu est de rassembler des cartes, qui vous donneront des points de prestige en fin (parfois en cours) de partie.

Ces cartes n'ont pas la même valeur et ne sont pas disponibles en même quantité, de fait, certaines sont plus intéressantes que d'autres... au départ !

Plus nombreux vous êtes à posséder un type de cartes et plus ce dernier perd en valeur : chaque joueur va donc essayer de se créer des familles que les autres ne possèdent pas.

Mais comment ?

En plaçant ses serviteurs (donc jeu de placement, mais d'enchères aussi, enfin, plus ou moins...) dans les différents marchés de la ville, chacun se fermant d'une façon différente.

Quand un marché se ferme, on passe à l'attribution des cartes, de l'argent et/ou éventuellement des sceaux royaux, ces derniers permettant d'utiliser certains personnages aux capacités spéciales (ventes de cartes à prix plus intéressant, échange de carte ...)

Mais on ne place pas les serviteurs n'importe où ni n'importe comment...

Car en plus de tenir compte de la façon dont les marchés se clôturent, il faudra aussi regarder si la case sur laquelle on va rentre dans nos finances (plus on paie cher, plus on choisi en premier), si le marché est susceptible d'avoir beaucoup d'argent (car il est possible de ne pas prendre de carte pour récupérer de l'argent, et là encore il faut savoir à quelle place se mettre pour optimiser son coup s'il s'agit de l'objectif recherché)mais aussi quelles sont les cartes que l'on peut y gagner...

Un marché se ferme, un autre s'ouvre, un peu comme les volcans de Volvic...

Et quand la pioche des cartes est finie, on attend la clôture des marchés encore ouverts et on fait les comptes.

C'est simple, malin, ça va vite, les choix sont présents mais ne font pas trop mal à la tête : un bon jeu tout public quoi...

Durée de vie

La note proposée ici est encore à prendre avec des pincettes car si plusieurs parties ont été jouées, il est encore tôt pour que l'impression soit assurément la bonne.

Quoi qu'il en soit, on a là un jeu avec un réel intérêt, tout aussi bon à 3 qu'à 4 joueurs, avec un thème bien rendu et un bon dosage entre tactique et interaction (car il ne suffit pas de faire bêtement des familles dans son coin mais aussi de prendre le personnage qui donnerait beaucoup de points à un adversaire ou une carte d'une famille qu'on ne possède pas pour déprécier tout le reste de la famille possédé par un autre joueur...)

Oui, mais...

Mais on ne peut y jouer qu'à 3 ou 4 joueurs (même si des tentatives de proposer le jeu pour deux joueurs ont été soulevées : peut être verront elles le jour un de ces quatre...)

Mais aussi, un seul mécanisme régissant tout le jeu, certes un mécanisme très intéressant et malin, avec des marchés tous différents et mêmes des cartes à capacités spéciales pour casser la monotonie, mais un grand mécanisme central : il vous faudra avoir le coup de cœur pour ce dernier pour ne pas vous en lasser.

La durée permet d'y jouer souvent et si on a pas la richesse d'un jeu de 2 ou 3 heures, on a vraiment un excellent ratio par rapport à la durée des parties.

Une durée de vie qui devrait au final vous encourager à sortir Néfertiti des étagères du marchand pour celle de votre ludothèque.