Prenez-vous pour un peintre de la renaissance avec Fresco

Si vous allez en vacances en Italie il y a de fortes chances pour que vous fassiez un détour par la chapelle Sixtine, et que vous découvriez le superbe travail de Michel Ange sur le plafond de cet édifice. Mais si comme moi vous n’êtes jamais allé en Italie, et que l’art vous intéresse tout de même, sachez que celui-ci peut s’inviter dans votre salon, grâce à un peu d’imagination et Fresco !

Oh la belle bleue

Fresco est un jeu de Marcel Süßelbeck et Marco Ruskowski, édité par Queen Games, jouable à partir de 10 ans et proposant des parties de 60 minutes environ. Voilà la partie nomenclature étant faite, je peux maintenant attaquer avec vous le gros du jeu. Car Fresco propose un thème très intéressant et peu exploité, qui m'a tout de suite interpellé, celui de l'art et de la peinture. Nous proposant de devenir des peintres de la Renaissance qui, munis de nos pinceaux, avons pour but et devoir de peindre les plafonds de cet édifice religieux, sous l'œil vigilant de l'évêque.

Accroches toi au pinceau je retire l'échelle !

La principale qualité du jeu étant son immersion, qui nous plonge dans l'ambiance de cette époque, avec les différents lieux que sont l'auberge, le théâtre, l'atelier, le marché et bien entendu l'église. Mais au-delà de cette localisation intéressante se cache le cœur du jeu : la couleur ! Car dans Fresco, pour scorer et ainsi remporter la partie, vous devrez réaliser la fresque centrale et pour cela réunir les bonnes couleurs imposées par les tuiles. Si vos cours d'art plastique sont encore bien vivaces dans votre esprit, vous devriez vous rappeler qu'il existe 3 couleurs primaires, qui sont le rouge, le bleu et le jaune (en réalité, c'est le magenta, le cyan et le jaune, mais on ne va pas chipoter), qui une fois mélangés 2 par 2 nous donne le vert, le orange et le violet. Qui sont des couleurs plus complexes à obtenir au marché où vous achèterez vos pigments, et où celles-ci seront moins présentes. La solution pour pallier à ce souci sera alors d'utiliser l'action de mélanger vos couleurs pour ainsi pouvoir réaliser jusqu'à 2 mélanges, en fusionnant 2 couleurs, et ainsi obtenir 2 cubes d'une couleur secondaire plus gros que les primaires. Petit aparté : une des extensions se paie même le luxe d'introduire les couleurs tertiaires que sont le rose et le marron. Je ne sais pas si cela vous parle, mais moi j'ai adoré l'idée, qui fait que tout le jeu s'articule autour de cette mécanique. C'est brillant, simple et réaliste. Du grand art !

C'est l'or, monseignor

Un tour va se dérouler de la manière suivante : vous allez déterminer avec vos petits camarades, à quelle heure vous allez vous lever, ce qui aura pour incidence de vous faire payer plus ou moins chers les couleurs disposées au marché, mais également de jouer sur votre humeur, répercutée sur votre personnage au théâtre. Dans ce théâtre si vous arrivez jusqu'à l'avant-dernière case vous gagnez un assistant supplémentaire ce qui n'est pas négligeable, loin de là.

C'est dur la vie d'artiste

Ensuite chacun derrière son paravent, vous allez choisir à l'aide de vos 5 assistants les actions que vous allez entreprendre, chacune pouvant être réalisée 3 fois au maximum. Ces actions sont les suivantes :

• L'achat au marché, qui propose 3 ou 4 stands différents avec des offres variables en terme de couleur. L'achat sur un stand provoque sa clôture une fois nos emplettes effectuées. Il faut donc bien se placer pour avoir un meilleur choix.

• La participation à la fresque où, chacun son tour, on va pouvoir déplacer l'évêque pour gagner des points bonus, puis en défaussant les couleurs nécessaires, récupérer la tuile concernée, faisant apparaitre la fresque. Et surtout nous rapportant des points, ainsi qu'une pièce à la fin de chaque tour. Ou bien peindre l'autel, en échangeant ses couleurs contre des points.

• L'atelier où, en réalisant des portraits sur commande vous pourrez gagner 3 pièces par œuvre. Une manière rapide de récupérer de l'argent.

• Les mélanges, pour fabriquer une couleur secondaire contre deux primaires.

• Le théâtre, pour gagner des points de bonne humeur, et ainsi éviter de perdre un assistant ou pour en gagner un.

Nous sommes devant un jeu de programmation, mais qui en dépit des apparences n'est ni complexe, ni punitif, il est toujours possible de faire quelque chose et l'on se sent rarement coincé. Tout est progressif, seuls les choix importent car à aucun moment le jeu ne nous semble injuste.

Une boite que n'aurait pas renié Raphaël

C'est donc une farandole de couleurs, ainsi qu'une mécanique à l'allemande réglée comme une horloge et aux choix cornéliens qui vous attend, si vous décidez de franchir le pas et de jouer à Fresco. Un jeu de qualité, à l'intérêt ludique très prononcé, avec un thème original parfaitement intégré au jeu. Sans oublier un matériel vraiment superbe (j'adore la rue avec l'atelier qui tapisse le fond de la boite). Le jeu se renouvelle assez bien avec des pioches et des décisions différentes à chaque partie. C'est un jeu de réflexion assez léger et fluide, où les parties filent sans qu'on s'en rende compte.

J'ai eu un véritable coup de cœur en découvrant le jeu, et même si celui-ci est sorti depuis quelque temps déjà, et qu'en 2010 il avait reçu le Deutscher Spiele Preis. J'avais envie de vous le faire découvrir, surtout qu'il est ressorti cette année, en bundle avec les extensions 8 – 9- 10, l'occasion parfaite pour le découvrir.

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