Critique de Sultaniya

22 janv. 2015 by Krissou 0 comments

En route pour Sultaniya! Une ville perse fondée à la fin du XIIIè siècle, dans laquelle vous allez construire votre palais, avec ses portes, ses minarets, ses jardins,... Saurez-vous ériger le plus beau palais afin de devenir le nouveau Grand Vizir de Sultanya?? Et puis qui sait, peut être que votre nom sera célèbre dans tous le pays des Mille et une Nuits!

Matériel

Sultaniya est une boite rectangulaire standard, comportant un plateau de scoring, quatre plateaux joueurs recto-verso (ce qui donne du choix au niveau des personnages à incarner), une série de tuiles qui représentent les différents morceaux de palais que vous pourez construire, des saphirs (en plastique, ne révez pas) et quatre figurines de quatre couleurs différentes représentant des Djinns.

Le matériel est de bonne qualité, carton épais et saphir très joli. Le depunchage s'est passé sans problème (en tout cas pour ma part :p). Seul petit bémol, je trouve, ce sont les figurines des Djinns. Elles sont assez bien réalisées, mais mon Djinn rouge n'est pas très stable. Son socle n'est pas bien plat, ce qui le rend bancale. Et comme il porte une grosse boule sur son épaule, il ne lui faut pas grand chose pour mettre son équilibre à grande épreuve.

Les illustrations signées Xavier Colette sont superbes, comme à son habitude.

La boite comprend un thermoformage très pratique pour ranger et trier les différentes parties du jeu (notament avec un triage possible des différentes tuiles "palais"), mais celui-ci n'est pas "approuvé transport". C'est-à-dire que lors du transport de la boite, vous aurez la surprise, lors de l'ouverture de celle-ci, de devoir retrier une bonne partie des tuiles. Il est donc également fortement déconseillé de mettre la boite à la verticale.

Sultanya offre donc un jeu globablement de bonne qualité et agréable, malgré ses deux petits défauts qui ne le rendent pas parfait.

Règles

Dans ce jeu, vous allez devoir construire votre palais. Pour ce faire, chaque joueur possède un "plateau joueur" qui représente le personnage qu'il incarne et le début de son palais. De plus, il défini également sur quoi le joueur va marquer des points en fin de partie : les fenêtres où les tours, les jardins ou les dômes, les portes ou les minarets. Il y a également un scoring commun à tous les plateaux et qui est lié à l'ensemble des joueurs, qui correspond au palais ayant le plus de garde. A côté de celà, chaque joueur aura également deux objectifs secrets, qui lui donnerons deux possibilités supplémentaires et aléatoires (distribués au hasard en début de partie) de marquer des points. Et, bien entendu, le joueur qui marquera le plus de point sera déclaré Grand Vizir!

Pour construire votre palais, vous aurez à votre disposition des tuiles représentant les quatre niveaux possibles à votre palais : les portes du désert (rez-de-chaussé), les murailles (premier étage), les résidences princières (deuxième étage) et les toits d'or (sommet du palais). Le nombre de tuiles disponible est défini par le nombre de joueurs. La partie s'arrête quand un joueur a construit sa cinquième tuile toit. Dans ce cas, les autres joueurs jouent un dernier tour et la partie se termine.

A son tour, un joueur va pouvoir soit construire, soit demander de l'aide à un Djinn. S'il choisi de construire, il pourra, s'il le souhaite, révéler des tuiles d'un des quatre niveaux (sachant qu'il ne peut y avoir plus de trois tuiles de révélés), puis il devra construire en respectant les règles de construction (décalage horizontal, tuile en accord et coïncide avec les autres, en contact d'une tuile déjà placée ou de la base du palais, dans les limites permises...). Le choix de la tuile qu'il construit doit se faire parmi toutes les tuiles révélées.

Si le joueur préfère faire appel à un Djinn, il choisit quel Djinn va l'aider parmi les quatre disponibles, paye le coût en saphir (obtenu en construisant certaines tuiles) et effectue le pouvoir de celui-ci : construire deux tuiles, déplacer une tuile de son palais, remplacer les tuiles disponibles d'un niveau ou choisir une tuile de son choix dans la pile d'un niveau.

La règle est dans son ensemble bien rédigée, avec énormément d'illustration pour expliquer chaque point de règle. Elle propose également une variante solo, qui permet de découvrir le jeu ou de jouer seul quand on a personne pour jouer; ainsi qu'une variante pour les joueurs avertis où les objectifs secrets sont dévoilés.

Durée de vie

Sultanya n'est pas un jeu où l'on peut enchainer les parties pour vivre des tas d'aventures différentes et des situations totallement opposées. Même si le jeu offre 8 personnages différents et si votre construction dépendra de l'ordre d'arrivée des tuiles, les parties sont assez semblables les unes des autres. Vous risquez donc de vous en lasser rapidement et de laisser votre boite prendre la poussière sur vos étagères.

Cependant, le jeu est agréable, fluide et rapide. Il peut donc être un bon jeu familale à jouer de temps en temps, mais à petit dose pour éviter son oubli.

Comme dit précédemment, le jeu est rapide, fluide et agréable. J'aime beaucoup le fait de construire son palais, même avec des choses totalement inutiles pour soi-même, mais juste pour le plaisir d'empécher l'adversaire de construire ce dont il a besoin. Cependant, le jeu n'est pas non plus révolutionnaire et il ne faut pas abuser des parties pour ne pas être lassé du jeu trop rapidement. De plus, à deux joueurs le jeu est un peu "ping pong" où on se lance la balle mutuellement et où chaque action peut risquer de donner un gros coup à l'adversaire. A quatres joueurs, c'est effet disparait mais le chaos s'installe. Il n'est plus possible d'essayer de planifier quoi que ce soit, les tuiles seront totalement différentes à votre tour et la situation aussi... On pourrait donc penser que la meilleur configuration est à trois joueurs, ce qui n'est pas totalement le cas, car le chaos est déjà bien présent. Maintenant, il s'agit d'un jeu familliale et non d'un gros jeu stratégique. Il est accessible sans problème au non-joueur, rapide à expliquer et rempli donc parfaitement son contrat pour un public familale. Il doit même être sympa à joueur avec des enfants (mais ma fieule et ma puce sont encore trop petite pour que je puisse le savoir :p). Mais, le jeu risque de ne pas prendre chez les joueurs même s'ils aiment également jouer aux jeux familliaux (on a pas toujours que des joueurs autours de sa table :p). En tout cas, nous n'avons pas accroché plus que ça. Il est sympa, mais sans plus. Son gros défaut, pour moi, est son manque de rejouabilité qui entraine très vite une non envie d'y revenir. Et cette sensation a également été observée chez les non-joueurs... Et c'est dommage de voir un jeu qui donne envie au matos, qui donne envie à la lecture de la règle, qui donne envie après la première partie, mais qui au final sombre dans l'oubli total... Mais, il reste tres bien pour de la découverte.