J'aime bien jouer à tout type de jeu, mais depuis quelque temps, je n'arrive plus à sortir de jeu de plus d'1h30. D'ailleurs, il n'en sort plus beaucoup des jeux de 2 heures.

En ce qui me concerne, c'est un peu pénible, car il faut du temps pour mettre en place une stratégie. Ce qui fait qu'on n'a plus que des jeux d’opportunistes, qui finissent par se ressembler un peu tous.

Je veux bien comprendre l'argument qu'on préfère jouer à plein de jeu qu'à un seul, mais un bon jeu de 3 heures n'a rien de comparable en terme de sensation que 3 jeux d'1 heure même excellents. On a le temps de s'impliquer dans le jeu et on s'approprie vraiment notre partie, ce sont des partie que l'on vie, pas celles où on se contente de participer. C'est un peu comme un jeu de rôle : une séance d'1 heure, on n'a pas le temps de se mettre à jouer que c'est déjà fini en somme.

Concernant les sorties de jeux, il y a a aussi 3 phénomènes qui entrent en compte :

- faire un jeu réellement stratégique, c'est énormément de taf de la part de l'éditeur, car il y a bien plus de paramètres à mettre en place qu'un jeu purement tactique (je pars de l'hypothèse personnelle qu'un jeu purement tactique n'a pas d'intérêt au delà de 2 heures, on fini par s'ennuyer à force de faire toujours la même chose). On multiplie donc deux facteurs pour la phase de réglage du jeu : le temps du test et le nombre de test à réaliser. Il est donc économiquement risqué pour un éditeur de s'aventurer sur un gros jeu.

- Les jeux long vont demander plusieurs partie avant d'en avoir compris le sens. C'est plutôt une qualité en ce qui me concerne, mais en plein ère du jeu kleenex où les jeux sont jugés à l'emporte pièce sur des proto dans les festivals, c'est devenue inacceptable. Il ne manque pas de festivaliers qui ressortent de 10 minutes de démo d'un jeu de 3 heures et le démontent sur le net parce que ça ne leur a pas plu.

- Les jeux longs sont devenus le domaine du financement participatif. Ici, on n'a plus affaire à des éditeurs, mais des amateurs qui, prêt à tout pour vendre leur truc, sont prêts à toutes les concessions pour que leur jeu se vende. Il n'est pas rare d'exemples de jeux qui ont changés du tout au tout juste pour gagner quelques pledges et au finale, le jeu ne fait que ressembler à tous ce qui se fait avant, mais avec des bonus sans queue ni tête. L'essentiel étant d'en faire des caisse sur le matos et les annonce. De toute façon, quand le jeu sortira, il sera déjà vendu, c'est pas grave s'il est buggué à mort (avec un peu de bol, on a droit à un errata quelques semaines après la sortie).

Fort heureusement, les éditeurs traditionnels prennent encore le risque de sortir des merveilles de stratégie. Chaque année a droit à son lot de gros jeu. J'aimerai juste que les joueurs perdent cette crainte qu'ils ont des jeux qui durent trois heures.

Un gros jeu n'est pas forcément compliqué. Les joueurs de gros jeux ne sont pas des génie, loin de là, c'est juste qu'ils ont passé le cap une fois et que ça leur a plu.

Les règles d'un Age of steam sont certe un peu plus longue à expliquer qu'un Carcassonne, mais ça ne s'oublie pas et le jeu est tout aussi fluide.

La première partie d'un Throught the ages risque d'être un peu compliquée à gérer, mais tellement épique.

Après, il ne manque pas de thème ou de style de gros jeux. Si vous n'aimez pas jouer les marchands de tapis, inutile d'essayer de jouer à Zavandor et si vous êtes réfractaires à la série éponyme, inutile de sortir Battlestar Galactica.

Une chose est certaine, c'est que dans les gros jeux, on ne s'ennuie pas (ou alors, c'est qu'il est mauvais ou mal choisi). Evidemment, le phénomène d'analysis paralysis va être amplifié et risque de perdre tous le monde, mais elle aurait lieu 3 fois sur 3 parties de jeu différentes (et perdra tout autant les gens, ils auront juste moins la sensation d'être dérangée).