C'est dans la boîte - Troyes

An 1200, la cathédrale de Troyes sort de terre et ne sera achevée que 400 ans plus tard, après d’innombrables péripéties.

Ce jeu vous invite à parcourir ces 4 siècles d’histoire en participant à l’essor de l’une des plus remarquables villes médiévales, qui a marqué à jamais la culture occidentale. La société est alors organisée autour de trois ordres : les nobles, les religieux et les paysans.

Les nobles constituent la force militaire dédiée notamment à la protection des terres et à la justice. Les religieux sont les guides spirituels de la communauté, ils contribuent à maintenir et à développer les connaissances et la culture.

Les paysans et artisans sont quant à eux très peu considérés alors que leur dur labeur est essentiel à la vie de toute la population.

Une jolie boite...

Voici la boîte du jeu dont le poids présent un contenu riche.

Alexandre Roche nous a fait un travail extraordinaire sur cette boîte. On connaissait déjà les qualités du bonhomme avec les illustrations de Nefertiti et de Carson City, il réussit une nouvelle fois à nous étonné en nous proposant un style graphique une nouvelle différent de ces précédentes créations.

Les trois auteurs, eux, n'en sont pas vraiment à leur coup d'essai. Xavier Georges a travaillé aussi sur Carson City et sur Palais Royal tandis qu'Alain Orban est connu pour son Santy Anno.

... bien pleine !

Voici l'ensemble du matériel.

Troyes se présente comme un jeu pour joueurs confirmés, avec plein de dés, de cartes et de pions.

Le plateau est divisé en plusieurs zones. Au centre les quartiers des joueurs. Autours, des zones où les joueurs vont déposer des partisans pour obtenir des dés ou les transformer en notables. On peut aussi récupérer de l'argent ou construire une cathédrale.

A droite, une piste de points d'influence, et à gauche, les évènements qui frappent la ville.

Chouette, des meeples.

A propos des pions, voici un aperçu de ceux qu'on peut trouver.

On remarque les 4 différentes couleurs de dés, ainsi que des pions pour 5 joueurs... 5 !!! Mais c'est noté 4 sur la boîte ??? On m'aurait menti !

Et non, la couleur grise correspond à un joueur neutre. Il permettra aux joueurs de le soudoyer.

On reconnait les pièces d'or, et les points de victoires en bleu, pour lesquels les joueurs vont se battre.

Une aide de jeu

La carte premier joueur, au cas où on oublie qui a commencé le tour. C'est pratique ceci dit, car le jeu demande pas mal de neurones, et c'est bien le genre de détail qu'on pourrait oublier.

Une aide de jeu (Français, allemand et anglais) en 3 langues est également disponible.

Les évènements

Les trois types de cartes évènements.

Dans ce jeu, les évènements sont rarement gentils. Ce qui est bien, c'est qu'ils s'attaquent d'abord au premier joueur. Et là, vu qu'il y a la carte premier joueur, aucun moyen de l'oublier !

En rouge les évènements militaires (des invasions, des guerres). Il y en aura un par tour. L'évènement militaire est toujours accompagné d'un autre évènement, soit un religieux en blanc (hérésie, conflit théologique...), soit d'un évènement de production (Guerre civile, Sécheresse...).

Les évènements sont une source de points de victoire, c'est là dessus qu'on pose les cubes qu'on a vu plus haut.

Les notables

Heureusement, tout n'est pas néfaste dans ce jeu. Il existe des notables de la ville qui vont nous aider à lutter contre les évènements, produire des ressources ou construire la cathédrale.

En rouge, les militaires. Ils ont plutôt une vocation à nous aider contre les évènements.

En jaune, les artisans. On se doute bien que leur rôle est plutôt économique.

Et en blanc, nous avons les religieux. Leur rôle, c'est un peu de faire de tout, pour aider à ériger la cathédrale, bien sur !:)

Les notables sont une autre source de points de victoire.

Les nobles

Le dernier type de cartes représente des personnages, ce sont les nobles de la ville.

Il s'agit d'objectifs secrets, qui rapporteront des points en fin de partie. Il est évident qu'il faut rester discret quant à son objectif secret, le dévoiler va sensiblement pousser les autres joueurs à ce qu'il nous apporte moins de points, même si tout le monde remportera des points suite à ces cartes.

A la lecture des règles, il ne me tarde que de jouer à ce jeu qui semble fabuleux.

Les règles sont nombreuses, mais relativement logiques et très bien expliquées dans le livret. Pour un premier jeu, Pearl Games nous a fourni un travail de grande qualité.

Les cartes sont de très bonne facture, le plateau bien épais.

De ce côté là, il n'y a vraiment rien à reprocher.

Avis de la rédaction

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A la limite de l'excellence, Troyes est à mes yeux un très bon jeu qui a le mérite de proposer pas mal de choses différentes. De nouveau, un jeu réussit la prouesse de surprendre les joueurs par un emploi astucieux de simples dés à six faces. Seuls les puristes (et encore, ceux qui n'auront pas essayé) s'éloigneront de ce jeu pour cette raison. Les joueurs ayant apprécié Yspahan, Kingsburg ou encore L'Age de pierre devront eux se rendre compte que Troyes est bien plus exigeant. Mais pour peu qu'on s'y exerce, il devrait s'ajouter à ses titres pour figurer au palmarès des meilleurs jeux de plateaux "à l'allemande" utilisant des dés. Une réussite qui mérite amplement sa seconde place lors du salon d'Essen 2010.
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J'aimerai mettre un bémol aux avis dithyrambiques sur ce très bon jeu qu'est Troyes. En effet, j'ai un mal fou à expliquer les règles de ce jeu, et pour cause, il y en a beaucoup et ce n'est pas forcément logique. De plus, je trouve que ce jeu ne tiens pas ses promesses à 4 joueurs. Il devient très long, avec l'impossibilité de prévoir ses coups à l'avance, ce qui rallonge d'autant plus la durée du jeu. A 3 joueurs, ce jeu est cependant exceptionnel. Autant à 4, il s'agit plus d'un jeu d'opportuniste un peu poussif, Autant à 3, tout change ! On se retrouve avec un jeu très fluide, où il est possible de prévoir 2-3 coups à l'avance, on joue en fonction du jeu de l'adversaire et on en apprend à chaque partie... Bref tout ce que j'aime. Réussir à intégrer le dé comme mécanisme central d'un jeu stratégique est une prouesse qui force le plus grand respect aux auteurs. Pearl Games commence comme Ystari avec Ys, avec une autoédition réglée comme du papier à musique. Tout le mal que je souhaite à Sébastien Roche, c'est de devenir un grand nom du jeu de société, et c'est bien parti !
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