C'est quoi dans les boîtes - Brass / Age of industry

Brass est un des tous meilleurs jeux de Wallace, c'est incontestable. Sauf que Monsieur n'est pas content du jeu, il se demande même comment un tel jeu peut avoir autant de succès.

Il a donc fait en 2010 une version modifiée de Brass : Age of Industry. On peut effectivement parler d'une version modifiée, car il y a vraiment beaucoup d'éléments en commun, mais aussi de nombreux changements. Et ces derniers font débats: ce qui peut apparaître comme un progrès pour certains est une régression pour d'autres.

Je vais donc vous présenter les petites différences au travers du matériel.

Le duel

A gauche, le challenger, à droite, le champion qui a fait ses preuves.

Rien qu'à la couverture, on sent que le challenger est là pour bosser. Brass, quant à lui, est déjà prêt à faire le V de la victoire.

Age of Industry a une boîte plus épaisse que brass. Est-ce un signe ?

Le matos

Voici ce que Brass a dans le ventre. Un plateau plutôt sobre, mais pas moche, des cartes, pas mal de jetons et de pièces en plastoc toutes pas belles et quelques tuiles.

On trouve dedans du matériel pour jouer jusqu'à 4 joueurs.

La règle est en Français, mais est écrite dans un ordre approximatif, ce qui est le cas pour la règle en anglais qui ne sera que d'un secours anecdotique.

On sent tout de suite le lien de parenté en regardant le matériel d'Age of Industry.

L'idée première, concernant le matériel étant d'en faire plus que pour son grand frère. Le plateau est à double face, les jetons un peu plus grands, et le jeu permet de jouer jusqu'à 5 joueurs.

Ici pas de règles en français. Nous n'avons droit qu'à l'anglais et l'allemand. C'est assez rare que les francophones soient oubliés chez Wallace, mais c'est comme ça ! Ceci dit, la règle en anglais est bien plus compréhensible à la première lecture que celle de Brass. On regrette cependant l'analogie systématique du jeu et l'oublie de quelques différences importantes quand on connait bien le premier.

On notera une différence importante sur les cartes et le plateau : Brass n'a pas de couleur et les cartes sont nommées. Dans Age of Industry, il y a des régions colorisées, ainsi que les cartes. Il n'y a pas de coût sur les jetons.

Il est possible de changer de plateau sans avoir à révolutionner le jeu complet. On s'attend à ce que des fans nous fassent de nouvelles cartes comme on en a trouvé pour Age of Steam.

Les jetons

Voici un gros plan des jetons de Brass.

Les deux petits cubes sont les ressources du jeu, avec l'argent, bien entendu (le nom du jeu vient de l'expression « Where there's muck there's brass »).

L'objectif du jeu est de construire des industries pour les exploiter. Il existe 6 sortes d'industrie :

- Celles utilisant le charbon qui apportera surtout de l'argent et de la souplesse, et permettra de construire certaines industries.

- Celles usant de fer, qui permettent d'évoluer et de construire les industries de haut niveau. Le fer est une bonne source.

- Les filatures de coton qui apporteront de la marchandise, un peu d'argent et des points de victoire.

- Les ports, qui permettent d'exporter le coton.

- Le chantier naval qui ne fait rien à part beaucoup de points.

- les canaux et rails qui permettent de transporter les ressources.

Et voici les jetons de Age of industry.

Ici, pas de canal, juste des rails.

Deux différences dans les industries, il n'y a pas de chantier naval, mais des bateaux et manufactures.

Il n'y a aucun coût ni apport sur les industries, juste leur niveau, de 0 à 3.

Chose importante: on trouve ici des jetons emprunts. Contrairement à Brass, l'emprunt n'est pas une action et peut être remboursé.

Le coût et le revenu d'une industrie sont indiqués sur le plateau individuel.

Le rail, qui coute 5$ (ou 15 pour 2) et un charbon à Brass, coûte ici 1$, un charbon et un fer.

Les jetons emprunts sont une des grandes différences entre les deux jeux.

A Brass, emprunter est une action, à Age of Industry, on emprunte comme on veut.

De même à Age of Industry, il est possible de rembourser un emprunt à tout moment, sans oublier qu'il coûte bien plus cher en argent tant qu'il n'est pas remboursé.

Ça, plus le fait qu'il n'y ait pas de phases de canal à Age of Industry fait que la dynamique de l'argent est vraiment très différente.

Les cartes

Les cartes sont très importantes dans les deux jeux. Ce sont elles qui vont déterminer ce qu'il est possible de faire.

A brass, toute action doit être accompagnée d'une carte. On se défausse pour faire quelque chose. La pioche est "sèche". Si rien ne va, il faut faire autre chose que construire, en n'oubliant pas qu'il y a toujours la possibilité d'utiliser ses deux actions pour construire où on désire.

Les cartes sont de deux types, les industries ou des localisations bien précises.

A Age of Industry, les cartes ont des effets bien plus limités.

On est toujours limité à deux actions, mais on ne peut se défausser de cartes que pour construire, évoluer ou faire la pire des actions qui soit : "passer".

Les autres actions du jeu sont similaires à Brass, mais ne consomment pas de cartes.

On ne pioche pas automatiquement: c'est une action que de piocher deux cartes.

Ceci dit, ici, la pioche n'est pas une pioche sèche. On a toujours le choix entre 3 cartes : 1 face cachée, et deux face visible.

La pioche est quelque chose de très important dans Age of Industry. Autant elle est subie dans Brass, elle est choisie dans Age of Idustry.

Si on se retrouve avec une main qui ne va avec rien, c'est qu'on l'a choisi. Il faut parfois sacrifier une action à un moment et perdre un peu de temps pour piocher une carte qui nous arrange. C'est une action remise à plus tard.

De mon point de vue, c'est une grosse amélioration par rapport à Brass, où on pouvait se retrouver en début de phase de rail à être obligé de faire des coups d'attente car rien ne correspond dans les cartes. Les cartes dirigent un peu moins le jeu des joueurs en quelque sorte.

Cette différence fait que Age of Industry, bien qu'étant plus simple que Brass est un jeu tout aussi dense.

Le marché extérieur

Une dernière notion importante dans les deux jeux: le marché extérieur.

Il n'y a qu'une seule ressource à vendre à Brass. Les ventes font donc baisser la demande générale. Ceci peut paraitre anecdotique lors des premières parties, mais c'est vraiment quelque chose à ne pas délaisser dans le jeu.

C'est parfois ce qui fait la différence entre les joueurs. Quand la partie est serrée, c'est le timing du marché extérieur qui va faire la différence.

Le marché extérieur à Age of industry est légèrement différent, sans révolutionner le système.

Ici, point de notion de marché général, juste des demandes localisées. Chaque emplacement de marché extérieur possède un jeton demande, qui est consommé dès que la marchandise est envoyée.

Il n'y a pas de revenus variables, juste celui dépendant du niveau de l'industrie et de son type (filature ou manufacture).

Les grosses différences entre les deux jeux vont se situer dans le rapport à l'argent et l'apport en points de victoire.

A Brass, la bonification en points de victoire dépend de l'utilisation d'une industrie, de son niveau et de son type. A age of industry, elle ne dépendra que de son niveau, qu'elle ait été utilisée ou pas.

L'argent en fin de partie rapportera bien plus de points de victoire à Age of Industry qu'à Brass. A Brass, l'argent est un moyen de parvenir à la victoire, alors qu'à Age of Industry, les deux sont intimement liés. On retrouve la même différence dans les liaisons de rail et canal. A Brass, ce sont de points de victoires directs; à Age of Industry, ils apportent de l'argent qui permettra de rembourser des emprunts avant d'être bonifiés en points de victoire.

En ce qui me concerne, je me sens bien incapable de choisir le jeu qui me plait le plus parmi ces deux là.

La dynamique de l'argent et des points de victoire est tellement différente entre les deux que lorsque je joue à Age of Industry, je ne ressens vraiment pas la même chose qu'à Brass.

Brass a une grosse qualité par rapport à son petit frère: son plateau. Même s'il est unique, il est bien plus abouti. Ceci vient peut-être du fait que les cartes limitent plus le joueur. Mais je pense qu'il y a aussi une part d'expérience. J'ai fait peut-être dix fois plus de parties de Brass que d'Age of Industry, et je connais le plateau par cœur. Je ne ferai jamais autant de parties d'Age of Industry sur un même plateau.

Nous avons deux jeux de grande qualité, et il est dommage de passer à côté de l'un des deux à cause d'aprioris.

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