Critique de Bruxelles 1893

Bruxelles est le quatrième jeu de Pearl games et comme pour les 3 autres, il ne laisse pas indifférent. Prenez les choses en main et devenez le plus grand architecte de la ville à la fin du 19ème siècle. Faites fleurir les monuments et peintures d'Art Nouveau. Faites de votre ville le berceau d'un nouveau style. Respectez la loi et utilisez parfois vos amis peu recommandables pour parvenir à vos fins afin de doubler vos concurrents et laisser votre nom dans l'histoire de Bruxelles.

Regardons de plus près ce que ce jeu de gestion à l'allemande au bon goût de bière Belge a dans le ventre. Notons qu'il a reçu l'As d'Or 2014 à Cannes.

Matériel

Le matériel de Bruxelles est, comme toujours avec Pearl game, de bonne facture. Le carton est épais, le dépunchage est propre et sans accroc. La boite fourmille de plateaux de jeu, de cartes et de cubes.

Un plateau au centre de la table représente les lieux utilisables de la ville tels que l'hôtel de ville, le palais royal, l'atelier gérant le cour de l'art, le marché, la bourse ou encore la grand-place. Sur celui-ci sont également présents les notables de Bruxelles que vous pourrez utiliser ou recruter pour la partie entière (moyennant salaire bien sûr).

La seconde partie modulaire du plateau de jeu représente les cinq actions de base que les investisseurs d'art pourrons utiliser.

Chaque Architecte que nous sommes se verra également attribuer un plateau individuel pour représenter ses constructions possibles, et y placer ses cartes bonus pour le décompte de points de fin de partie.

A cela, rajoutez y des meeples (vous savez ces petits bonhommes en bois très prisés de ces geeks de joueurs de jeux de plateaux de plus de 14 ans), des pièces et autres cartes de personnages ou encore de bonus à remporter grâce à vos enchères.

Vous l'aurez donc compris, du matériel, il y en a plein dans cette petite boite au format désormais traditionnel de ce genre de jeux.

Côté esthétique, nous sommes dans le ton du thème à savoir la fin du 19ème siècle. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, nous dirons donc que certains adorerons et d'autres détesterons. Tiens, cela me rappel le même débat sur Troyes, le premier jeu de l'éditeur qui utilisait un style propre au thème. Il s'agit d'ailleurs du même illustrateur.

Peut-on pour autant blâmer l'éditeur d'avoir choisi un style associé à l'époque ? Assurément non.

Règles

Et les règles ? as usual, it's perfect. C'est clair, bien écrit, une double pages résume la mise en place (pour pouvoir mettre la partie en route facilement même après 2 bières ( Belges of course) mais pas 3. Ne tentez pas la chance hein !!!).

La seule difficulté est de se souvenir des petits points de détails pas toujours simples à retenir lors des deux premières parties. Alors un conseil simple et valable pour quasi tous les jeux de ce type : lire la règle avant la première partie, jouer et la relire après pour bien valider tout cela tant que c'est frais dans vos têtes.

Ok, on a bien entendu que le matériel est de bonne qualité, que les règles sont bien écrites mais en quoi consistent-elles ?

Et bien chaque joueur va choisir une action à son tour jusqu'à épuisement de ses possibilités puis se terminera l'une des cinq manches qui constituent la partie.

A votre tour vous pourrez donc soit miser sur une des actions du plateau "Art Nouveau", soit sur le plateau Bruxelles qui contrairement au premier ne réclame pas d'argent mais peut faire emprisonner l'un de vos meeples.

Tout d'abord, les actions du plateau "art nouveau". vous pouvez peintre un nouveau tableau, c'est à dire tirer au hasard un nouveau tableau en espérant tomber sur une couleur que vous ne possédez pas déjà. En effet, la seconde action concerne la vente de ces dis tableaux. Pour en tirer le plus gros bénéfice, avoir le choix de la couleur du tableau à vendre sera un gros avantage.

Mais dans Bruxelles, vous ne faites pas QUE des peintures. Vous êtes architectes et donc, vous faites des bâtiments. Alors il faut forcément une action de construction. Elle est bien là, oui mais on ne construit pas de pyramide avec des morceaux de sucre. Alors l'action "matériaux" vous permettra donc de collecter les ressources de construction nécessaires pour la suite.

Donc à votre tour, vous choisissez une action encore libre et misez de l'argent. Cet argent servira à la fin de la manche pour déterminer lequel des joueurs remportera la carte dans chaque colonne. Mais ce n'est pas tout car en fin de manche, pour chaque action, le joueur majoritaire placé autour remportera des points de victoire.

Au final, le placement est donc triplement stratégique pour l'action, la carte à remporter et les points de majorité.

Mais les actions de ce plateau sont limitées et vous pourrez toujours aller faire un tour du côté de la ville au risque de voir l'un de vos meeples emprisonné ce qui limitera votre nombre d'actions pour les tours suivant.

A la fin de la manche, les cartes bonus sont distribuées, les meeples sont récupérés les calculs de majorité sont effectués et c'est reparti pour un tour.

Bruxelles, c'est un mélange de plein de mécaniques déjà rencontrées mais mixées de bien belle manière. Mises, placement, optimisation tout en essayant de pénaliser l'adversaire.

Durée de vie

Dans Bruxelles, les façons de scores sont nombreuses et permettent donc une bonne rejouabilité en testant chaque stratégie sans se lasser.

Le tirage des personnages et des cartes bonus influera aussi sur les choix et décisions que vous devrez prendre et évite la linéarité d'un jeu laissant un goût amer de déjà vu.

Attention cependant, il existe une multitude de façons de scorer et cela rend difficile la lecture du jeu lors des premières parties du joueur qui ne saura pas trop s'il doit utiliser les bonus de suite ou les placer en multiplicateur sur son plateau personnel.

Et qu'en est-il du choix du nombre de joueurs ? Si le jeu s'adapte au nombre de joueurs en modifiant l'espace de mise et donc les actions, il est bien évident qu'un jeu basé sur les placements, les mises et majorités ne vous révélera tout son potentiel qu'à 3 ou 4 joueurs (et comme souvent, 4 joueurs est LA configuration idéale).

S'il est simple et logique dans le déroulement, sa durée de partie et le nombre de détails à assimiler et retenir le destine aux joueurs avertis.

Le conseil de Jedisjeux

Choisissez vous une stratégie en début de partie comme les œuvres d'art, les personnages ou la construction.

Essayez de vous tenir à votre stratégie mais soyez souple selon les circonstances.

Gérez bien votre argent car s'il n'est pas facile à obtenir, il est indispensable.

Avis de la rédaction

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Si Bruxelles a tout pour lui, il n'a pas su me séduire. En effet, je fais plutôt partie de ceux qui n'aiment pas trop le style Art nouveau (et la l'illustrateur qui a fait du beau boulot, n'est pas à blâmer) De plus, je n'ai pas trouvé qu'il était très innovant en utilisant et réutilisant des mécaniques déjà bien exploités par beaucoup d'autres. Mais là encore, l'auteur les a mixés de belle manière, on ne peut le nier. Et pour finir, les jeux aux multiples façons de scorer en fin de partie me rebutent. Il est toujours difficile de se situer au cours de la partie. Vous l'aurez compris, je n'ai rien à reprocher à ce jeu bien ficelé et parfaitement maîtrisé, mais je pense qu'il ne me convient pas pour les raisons énoncées. Ce qui ne m'empêche pas d'y jouer avec plaisir quand l'occasion se présente.
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Bruxelles est un véritable coup de cœur pour moi (et depuis la phase proto). Il y a pas mal de mécanismes mais ceux-ci s'imbriquent à merveille. Et puis surtout, les multiples stratégies et possibilités qu'offre le jeux font de lui un jeu de grande richesse! Au niveau thème, pour ma part, je trouve que ça change et il ne me dérange pas du tout. Bon, je suis pas une fan inconditionnelle de l'art, mais je n'ai pas non plus échappé aux visites des constructions d'Horta quand j'étais à l'école :p Et je me rappelle avoir été assez impressionnée par ces idées. Et le design correspond tout à fait au jeu tout en étant bien lisible. Bref, j'aime le jeu et je ne dit pas ça pour faire plaisir à Étienne. Pour moi, ce jeu à apporter un coup de fraîcheur dans le style et ces possibilités multiples en font un jeu presque additif (oui presque c'est quand même du gros jeu ça se sort pas comme un Race for The Galaxy :p), auxquels on a envie de revenir pour tenter autre chose, encore et encore.
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Il y a 1 commentaire

jedisjeux
By kobox | 27 mars 2014 à 12:27

Il faut avouer que ce n'est pas trop mon style de jeu mais vu tout ce que les gens en disent ca m'a donné envie d'essayer!

Je n'y connais rien en jeux de gestion, a part Trajan qu'on m'a offert et qui fut ma première expérience dans le genre (et que j'ai vraiment aimé) et ensuite Venise du Nord, qui au contraire, ne m'a pas plus du tout...

Tout ca pour dire, que je suis tres curieux de tester BRUXELLES 1893, et que les illu sont juste magnifique! Rien que le visuel de la boite donne envie :D

Très beau boulot!