Approchez mes amis, car aujourd'hui c'est le bouquet !
Je ne vais vous livrer la critique d'un jeu, non messieurs dames: vous allez avoir deux jeux en une même critique. N'insistez pas, c'est cadeau. Avec moi, c'est feu d'artifice à tous les étages.
Un habit, une cabane, vous aurez ce que vous voulez.
Allez, regardez, je suis coopératif: je vous montre mon jeu, mes jeux, je ne vous cache rien.
Et si vous ne me croyez pas, que vous me pensez un fieffé bonimenteur, arrêtez de croire qu'on n'apprend pas à un singe à faire la grimace. Car messieurs dames, c'est bien de XII singes qu'il s'agit. Oui, douze, vous avez bien entendu. Si c'est pas beau, ça ?
Et en plus, c'est Bauza...
Matériel
Hanabi & Ikebana est le premier jeu d'une nouvelle gamme de l'éditeur.
Présenté dans une boîte en plastique transparente, il dénote de la production habituelle.
Un peu moins jolie qu'une boîte cartonnée, cette dernière s'ouvre en totalité (je veux dire que le système utilisé est celui de "couvercle") et a l'avantage de le faire que quand on le souhaite, contrairement à son homologue.
A l'intérieur, deux compartiments. Le premier contient les cartes nécessaires aux deux jeux proposés par les règles (qui servent également d'illustration de couverture de la boîte) et le second des jetons de différentes couleurs -pourquoi autant alors que deux auraient suffit ?- dans un sachet zip.
Premier constat avant d'aller plus loin: ces jetons sont vilains au possible. On a l'impression d'avoir vu les mêmes dans la mallette de loto de sa petite soeur de 8 ans (ou petite fille, c'est selon son âge, effectivement...).
Les cartes sont pour leur part d'un niveau acceptable. L'utilisation qu'il en sera fait pour ces deux jeux devraient leur permettre de rester en l'état, c'est ce qui compte.
Il ne faudra pas être trop regardant non plus au niveau des illustrations, qui ne sont certes pas ratées mais restent très légères, pour effeuiller le thème des jeux: on a là un jeu de cartes avec des chiffres et des couleurs principalement. Si ce n'est pas du jeu de plis traditionnel, il ne faut pas s'attendre non plus à ce qu'on nous raconte une histoire...
Le papier faisant office de "dos de boîte" est posé telle une feuille volante. Pas bien méchant, car il est porté à rester dans son contenant.
Signalons quand même, pour relativiser tout ça, que le jeu reste agréable à pratiquer avec ce matériel (le plaisir n'est pas amoché) et que le prix du jeu, moins de 10€, permet d'accepter son aspect en demi-teinte.
Pour ce qui est de l'explosion oculaire, on attendra donc un peu.
Règles
Bon, puisque nous avons ici deux jeux, nous avons forcément deux livrets de règles, chacun composé de huit pages "en accordéon".
Ces derniers se lisent aisément et sont écrits sans la moindre faute. Malgré le petit format de la boîte, vous aurez bien vos illustrations servant d'exemples ou d'aides à la compréhension.
Pour autant, à la lecture, rien ne semble insurmontable.
On ne regrettera donc pas les éventuels récapitulatifs ou colonnes permettant de lire la règle plus rapidement: ils sont en effet dispensables.
Ikebana est un jeu proposant aux joueurs de faire les meilleures combinaisons de cartes possible, en se limitant à la pioche aléatoire qu'on peut contrôler très légèrement en employant au mieux ses jetons permettant soit de repiocher en se défaussant de la carte piochée, soit de prendre à la place la première carte de la défausse d'un autre joueur.
Au final, il vous faudra faire des paires, brelans ou suites, en essayant de jouer aussi sur les couleurs.
Rien de nouveau donc, d'autant plus que cette l'année 2010 a proposé un nombre hallucinant de jeux se rapprochant de prêt ou de loin au rami...
De plus, si le jeu est plaisant à jouer, il reste tout de même assez aléatoire, même si les cinq manches qui le composent tentent de compenser ce fait.
Hanabi est bien plus innovant. Pourtant, sous ses airs de "Réussite" qui se jouerait à plusieurs, on pourrait imaginer qu'une fois de plus, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Car voilà le principe du jeu: 5 couleurs de cartes (ou 6 si vous jouez avec la variante expert) avec des valeurs allant de 1 à 5. Vous devez parvenir à poser en jeu une série de valeurs (de 1 à 5) dans chacune de ces couleurs.
Jusque là, rien de sensationnel. En fait, pour résumer, tout l'intérêt du jeu se résume en une seule idée: on tient ses cartes à l'envers. On voit donc les cartes des autres joueurs mais pas les siennes!
Dans ce jeu coopératif, durant votre tour, vous pouvez soit griller un jeton pour donner une info à un joueur (lui dire quelles sont ses cartes d'une valeur ou couleur unique), soit vous défausser d'une carte (et en repiocher une) pour reprendre un jeton.
Et comme chaque carte n'existe qu'en deux exemplaires (les 1 en trois exemplaires et les 5 en un seul), il ne faut pas défausser n'importe comment.
Dernière possibilité: jouer une carte. Si la carte que vous jouez est par exemple un "3 Noir", votre pile noire doit en être à la valeur 2. Si vous vous êtes trompé, la carte est défaussée et vous prenez un warning, sachant que le troisième est éliminatoire.
Quand la pioche est épuisée, on fait les compte et selon le score de l'équipe un adjectif plus ou moins flatteur viendra décrire votre niveau.
C'est simple et intelligent. L'aspect mémoire peut être éprouvant mais les joueurs peuvent se mettre d'accord sur les règles en vigueur. Au final, ce jeu est un beau bijou dans un drôle d'écrin...
Durée de vie
Ikebana est une denrée périssable qui pourra se jouer en dilettante entre grands ou avec les plus petits.
Hanabi demande bien plus de rigueur et propose une richesse supérieure.
Si rien ne fait varier les débuts de partie ou qu'aucun aléa autre que la pioche ne vient épicer les parties (pas de carte évènement...), c'est sa sobriété qui permettra de le sortir facilement, les règles étant assimilées très rapidement.
Le niveau de difficulté réglable (ajout d'une couleur supplémentaire ou d'une couleur "joker", ajout ou retrait de jetons et/ou de warnings) permettra par contre de trouver l'ajustement qu'il faut pour rendre le jeu intéressant et proposer un défi ni trop simple ni trop ardu.
Il y aura donc une jolie marge de progrès à faire pour terminer les parties en mode warrior avec un score parfait.
On verra d'ailleurs que les annonces sont de plus en plus malines avec par exemple l'annonce d'une couleur servant surtout à faire comprendre qu'une carte n'est pas de cette couleur et peut donc être jouée.
Bref, on s'améliore, on progresse, et le jeu peut évoluer à votre rythme.
C'est plutôt une bonne chose...
Le conseil de Jedisjeux
Si vous avez des jetons plus jolis, et un peu plus grands, pour remplacer ceux donnés dans le jeu, pourquoi ne pas embellir ces derniers ?
Vous avez une marge de manœuvre dans la boîte qui vous permet de le faire.
Pourquoi s'en priver ?