7 Ages

22 févr. 2014 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
22 févr. 2014

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 7 joueurs
Âge
à partir de 14 ans
Durée
480 minutes
Thèmes
Colonisation, Guerre, Commerce
Date de sortie
2004
Auteur(s)
Harry Rowland
Illustrateur(s)
Rob Armstrong, Bullseye Graphics, Chris Denton, Michael Fisher
Editeur(s)
Australian Design Group

Scores

# Nom Score
1 Benoit 67
2 polybe 82
3 Deadplayer 73
4 Grand Strat 80

Photos

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Il y a 4 commentaires

polybe
By polybe | 22 févr. 2014 à 09:56

Une partie de 7 Ages est organisée au club tourangeau Ludo Ergo Sum. Il n'y a qu'un novice, les trois autres joueurs sont des vétérans qui savent déjà que cela va être délicieusement long, surtout que nous relevons le défi d'une « total history », partie qui débute dès l'aube de la civilisation.

Un seizième jeu de pions « white empire sur BGG » a été imprimé pour que chacun ait la capacité d'avoir ses 4 empires de couleurs semblables, sans attendre de pouvoir piquer une couleur à un autre comme le demanderait la règle de base.

Petit rappel du fonctionnement du jeu :

Chacun d'entre nous contrôlera à chaque instant une à quatre civilisations parmi les 110 proposées par le jeu. Chaque civilisation doit se développer sur disons 3 à 5 axes (inspirés de son Histoire) et bien entendu cette ambition se superpose à celles d'autres civilisations qui lui feront concurrence. Les civilisations sont mortelles, quand l'une d'elle n'offre plus assez de perspective de points de victoire, le joueur respire un grand coup et l'élimine afin d'en faire naître une autre plus prometteuse.

A chaque tour, le joueur doit choisir une action parmi 6 possibles pour chacune de ses civilisations + une action en plus s'il n'a pas 4 civ.

Les 6 actions sont « lever impôts et troupes », « faire mouvement et combattre », « commercer et progresser technologiquement », « refaire sa main de cartes », « se civiliser, concept qui regroupe plein de choses » et... ... »saborder sa civilisation, sic transit gloria mundi ».

Le sel de cette phase de choix d'action, c'est que chaque action ne peut être choisie qu'une fois par joueur et par tour. (il y a bien un joker mais il faut alors renoncer à certains avantages). Bien entendu, on a toujours spontanément envie de faire par exemple deux actions « Civilise » et deux actions « manoeuvre » mais ça c'est pas possible, nan.

Bref, chaque joueur regarde ses cartes et se gratte la tête en se demandant quoi faire.

C'est là qu'il faut glisser que le jeu est un card driven. Chaque joueur refait régulièrement sa main de 6 cartes. Chaque carte est divisée en quatre sections, chacune correspondant à une façon de jouer ladite carte c'est-à-dire:

* Pour sa valeur (de 0 à 7), utile pour le commerce, les combats ou d'autres aléas.

* Pour son événement, càd le plus souvent une vacherie pour les copains.

* Pour son artefact : ce concept mélange plusieurs classiques des jeux de civ : les merveilles du monde, les technologies, les religions et les types de gouvernement.

* Pour sa civilisation. Le joueur peut créer la civilisation indiquée si les conditions sont remplies, une fois en place sur la mappemonde et devant le joueur, elle se développe plus ou moins jusqu'à sa disparition violente ou que son joueur juge qu'elle a fait son temps.

Bref, nous sommes partis pour jouer longtemps et à l'issue de nos deux premières séances (9h au total), nous n'avons atteint que la toute fin de l'antiquité, soit à peine le tiers de la partie. Voilà ce qu'un grand voyageur de l'époque constaterait :

En Chine où la civilisation est née, la vieille dynastie Shang (Polybe) se remet à peine d'un terrible cataclysme qui l'a maintenue pendant plusieurs siècle dans une semi-anarchie sans éclat. Mais alors que nouvelle capitale Geng sort tout juste de terre, les belliqueux Chou (Benoit) apparaissent à l'ouest et emportent la cité. Curieusement le coup de grâce n'arrive pas et les deux Etats cohabitent. Il faut dire que les nomades Jurchens (Polybe) sont apparus derrière les Chou qui doivent maintenant veiller sur leurs frontières du nord. A la périphérie, le Japon (Polybe) émerge tout juste et est récemment sorti de son isolement en prenant quelques plaines côtières fertiles aux Shang. La richesse et la splendeur nippone sont proverbiales (Glorious glory+expended glory puis expanded glory + vizir.). Plus au sud, le royaume siam (Deadplayer) domine sans peine la péninsule indochinoise depuis quelques siècles.

En Inde, l'éclat de la civilisation établie au bord de l'Indus (Benoit) a ébloui le monde en à peine une génération (create, rare conjunction et vizir !). Les envahisseurs aryens (Polybe) arrivés du septentrion n'ont pas réussi à traverser les passes afghanes avec leur cavalerie et, attaqués par une expédition achéménide opportuniste, ils ont rejoint les poubelles de l'histoire.

Sur le plateau iranien, les perses achéménides (Grand Strat) ont ainsi su bâtir sans difficulté un état redoutable. Très récemment, la secte des Assassins (Polybe) s'est établie dans une forteresse montagneuse à Alamut. Le roi des rois va sûrement essayer de les déloger. Certains disent qu'il préférera rabaisser la morgue des Koushites (Benoit). Cela semble pourtant prématuré tant ceux-ci dominent encore presque toute la vallée du Nil... ...jusqu'au Nil bleu. Les Grandes Pyramides de Méroé et le célèbre colosse d'Axoum sont là pour rappeler que l'empire nubien compte depuis des siècles parmi les états les plus étendus du monde. Dans le delta, les indigènes égyptiens (Deadplayer) ont secoué la domination des pharaons noirs en plaçant à leur tête, la très déterminée Cléopâtre, leur reine hellénisée (un précepteur minoéen l'aurait initiée à l'écriture syllabaire de Cnossos et au saut sur taureau en furie). Cette tentative a été hélas sans lendemain.

Les Minoens (Deadplayer) n'ont pas de concurrents pour rayonner en Méditérranée depuis qu'ils ont écrasé toute velléité d'autonomie des cités phéniciennes par deux fois (Shooting star). Les raffinés Etrusques (Polybe) ne s'y sont pas risqués et se sont contentés d'admirer sans se lasser leur fameux phare de Capoue et l'oracle de Tarquinia, haut lieu de l'haruspicine. Pas très efficaces ces haruspices car ils n'ont pas vu venir la montée en puissance de leur ancien vassal romain (Grand Strat). Ceux-ci ont rapidement assimilé les Etrusques et pris sans coup férir le territoire des tribus gauloises désunies et maudites par les Dieux. (fire puis new dynasty puis empire fragments et double discard !). Plusieurs générations se sont écoulées et voilà les Gallo-romains confrontés à leur tour aux barbares normands (Deadplayer), bien décidés à prendre leur succession.

Le plus vaste royaume d'Europe, qui va de la Baltique à l'Hellespont, est également le plus urbanisé et compte parmi les plus anciens. C'est celui des Cimmériens (Grand Strat), des gueux illétrés qui ont montré une ardeur bâtisseuse forçant l'admiration. Leurs cités sont denses et entourées de murailles. (Great Wall). Il est regrettable que leur hygiène sommaire y ait favorisé une immense pandémie qui a emporté une bonne partie de la population et des guerriers, à tel point que les gouverneurs des cités orientales ont préféré prendre leur autonomie.

Très loin de là, les Aztèques (Benoit) font les plans des pyramides à degré et tout au nord, les tribus sioux (Grand Strat) parcourent tranquillement les plaines américaines, ignorant tout du tumulte qui agite le reste du monde.

Notre partie prend petit à petit sa couleur particulière, inventant une nouvelle histoire humaine aux fortes effluves uchroniques.

J'admets que mon compte-rendu ressemble fort à un carambolage de civilisations qui se bousculent dans un désordre brouillon. Et c'est vrai qu'il y a un peu de ça. Le parfum historique est forcément un peu lourd comme dans tous les jeux de civ. Pourtant, dans une partie qui totalisera plusieurs dizaines d'heures de jeu, les joueurs ont le temps de s'attacher à leurs civilisations. A chaque partie, chacune d'elle a son petit caractère et se dote d'une nouvelle Histoire avec ses ennemis héréditaires, ses coups du sort et – parfois - ses réussites grandioses. C'est d'ailleurs une des difficultés du jeu que de se débarrasser à temps de ses protégées déclinantes.

polybe
By Le Zeptien | 22 févr. 2014 à 12:18

Quelle agréable surprise de trouver un CR d'une partie de 7 ages sur Jedisjeux...! Je dirais même une agréable surprise de trouver un CR de 7 ages sur le web francophone, tout simplement.

7 ages fait partie de ces jeux pour lesquels il faudrait rédiger un journal de campagne afin de raconter une partie, qui serait présentée sous forme d'épisode. J'avais eu cette idée là il y a longtemps pour Europa Universalis, mais évidemment à l'époque, il n'y avait pas encore le web ludique et j'avais imaginé, sur un support papier, rédiger une sorte de bulletin d'Histoire-fiction racontant une partie en cours au fur et à mesure de sa progression.

Merci en tout cas de partager cela avec nous, et mes salutations et félicitations au club Ludo ergo sum pour leur pratique d'un tel jeu. Respect...

polybe
By polybe | 22 févr. 2014 à 16:39

Tes encouragements me vont droit au coeur!

C'est vrai que le compte rendu sous forme de chronique apparaît comme une évidence pour un tel jeu mais je m'aperçois que ce n'est pas si simple!

La résolution des actions est souvent simultanée, les différentes options offertes par les cartes demandent de la concentration, sans compter le temps nécessaire pour trouver LE pion de son nouveau chef historique perdu dans la masse des pions du jeu!

Du coup, je suis bien incapable de raconter en détail les coups contre l'empire romain tardif ou encore le développement de la civilisation sur le continent américain car je faisais alors autre chose.

polybe
By Le Zeptien | 23 févr. 2014 à 13:13

Il faut faire ce que fait déjà l'Histoire au fil du temps : il faut synthétiser, tout en faisant oublier qu'il s'agit...d'un jeu. ;-)