Bios Megafauna

13 nov. 2011 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
3
Date
13 nov. 2011

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
1 à 4 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
180 minutes
Mécanismes
Tuiles
Thèmes
Préhistorique, Animaux
Date de sortie
oct. 2011
Auteur(s)
Phil Eklund
Illustrateur(s)
Tim Park
Editeur(s)
Sierra Madre Games

Scores

# Nom Score
1 palferso 13
2 Tyrion 21
3 Le Zeptien 15

Photos

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Il y a 5 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 13 nov. 2011 à 15:18

La partie découverte (pour moi) de Bios Megafauna a bien eu du mal à commencer.

Vendredi 11 novembre, au téléphone :

Palferso « Bon ben ok alors, on fait une partie de Bios Megafauna… on dit samedi 20h30 ? »

Moi : « Ok, ça marche, je préviens Tyrion tout de suite. A demain, ciao ! »

Quelques minutes plus tard au téléphone...Moi :

« Allo Thierry ?...oui, ça va, je récupère...ah oui notre partie de Fief a été plus longue que la votre, mais c’était super !...m’oui...bon, mais on y rejouera hein...Tu es où là ? J’entends de la musique...A la Baraka ? Vous faites une partie de Cité...oui, j’en ai entendu parlé. Bon, je t’appelle pour demain, alors ce sera 20h30 chez Fabien, et on fera un Bios Megafauna...voilà, et bien bonne partie et à demain, salut !»

De fins analystes ne manqueront pas de remarquer qu’il y a une nette différence entre ces deux prises de rendez-vous : Dans le second, sont précisés un lieu et un horaire...tandis que dans le premier, seul l’horaire est évoqué. Résultat : Tyrion est allé chez Palf pour apprendre que celui-ci était parti chez moi, alors que de mon coté, je suis allé chez Palf, mais sans le croiser et sans croiser Tyrion non plus. Bref, nous nous sommes loupés :P . Mais finalement, nous avons joué chez Palferso.

Alors, Bios Megafauna...un jeu de Phil Eklund, un auteur qui doit avoir un petit grain de folie (je crois) et créateur de l’atypique High Frontier (voir les 2 CR sur Jedisjeux).

Avec Bios Megafauna, nous ne sommes plus dans l’espace, mais bien sur terre, à l’époque où l’humanité n’avait pas encore voix au chapitre. Chaque joueur doit faire évoluer une espèce, et même en avoir plusieurs qui découleront de la toute première. Bios megafauna est un jeu où l’on parle de gène, d’adaptation, de prédateur, de changement climatique en raison d’une augmentation ou baisse du CO2, de migration, d’ecosystème, de catastrophe naturelle, etc...

Rien qu’à l’explication des règles, on comprend rapidement que l’auteur, une nouvelle fois, est bien parti du thème pour nous livrer un jeu dans lequel évolution et adaptation sont les deux maîtres mot.

Cependant, Bios Megafauna est plus léger en terme de règles et de temps de jeu que High Frontier. Mais cela reste un jeu costaud.

La partie est rythmée par la mise en place de cartes qui apportent notamment de nouveaux gènes. Il y a 4 pioches, chaque fin de pioche annonçant un décompte. Une fois que les pioches sont épuisées, la partie est terminée. Les joueurs peuvent choisir une carte avec un système à la Vinci ou Smallworld (merci Philippe Keyerts). Il s’agit de vous débrouiller alors pour "équiper" votre espèce afin qu’elle puisse se répandre un peu partout, en ayant les gènes qui vont bien pour être à l’aise et survivre aux autres. Vous pouvez être le prédateur (mais vous pouvez être aussi un paisible ruminant) d’une ou plusieurs espèces des joueurs adverses, mais ce n’est pas un problème pour eux. En revanche, les prédateurs cohabitent assez mal en générale si ils galopent derrière la même proie.

Les placements de vos (jolis) meeples dépendent de certaines caractéristiques : vos gènes d’adaptation, nourriture, rapidité, capacité de déplacement, votre poids moyen...

On peut arriver à des choses amusantes, genre Tigre aux dents de sabre (au passage, le nombre de dents est important dans ce jeu), équipés aussi d’une trompe de fourmilier. On peut avoir également des dinosaures sachant se servir d’un outil rudimentaires et même capable de faire un peu d’agriculture...oui, je sais, ça surprend. Je suppose qu’ils savent enfoncer des graines dans le sol après les avoir transporter...peut-être même à partir de leurs excréments.

Enfin bref, voilà une nouvelle fois un jeu original qui conte une histoire toujours différentes. Il faut savoir qu’un partie nécessite seulement 1/3 des cartes. C’est donc un jeu qui se renouvelle à chaque fois. Certaines de ces cartes sont d’ailleurs des évènements, ce qui implique des scénarios variés.

J’ai pris du retard sur tous les décomptes, mais le dernier aurait pu me donner la victoire ! Je signale ainsi que le jeu à une part de chaos pas négligeable (ce qui reste thématique...si, si, demandez aux dinosaures ce qu’ils pensent de la domination actuelle des mammifères), mais plutôt marrante. Les règles font un peu peur d’après ce que m’ont dit mes deux partenaires, mais finalement, le déroulé d’une partie est plutôt simple et limpide. Je confirme.

Bref, Bios Megafauna vient se ranger à coté de jeux comme Evo (mais en plus compliqué), Dominant species (mais en nettement moins long), Wildlife (mais peut-être en moins batailleur). L’auteur, un peu comme Kris Burm et son projet Gipf, réalisera prochainement des jeux qui s’inscriront dans l'esprit et les mécanismes de Bios Megafauna. J’ai notamment entendu parler d’un jeu sur les premières formes de vie bactériennes, et d'un autre sur les évolutions technologiques...Ralala ! Que va-t-il encore nous inventer là ?

En tout cas, Bios Megafauna est original, à la fois amusant et bien intéressant.

Le Zeptien
By palferso | 13 nov. 2011 à 16:53

Oui. Voilà un jeu où l'on ne joue pas pour perdre ou pour gagner mais pour participer à une aventure. Eklund ose un jeu au chaos revendiqué car, pour lui, thématique. Et effectivement, on tremble à chaque instant de la fragilité de nos espèces face aux éléments et aux mutations génétiques de nos proies ou des herbivores susceptibles de se sustenter de notre habitat. L'adaptation est donc féroce et constante et l'on est surpris de prendre du plaisir en ces temps ludiques de contrôle et de calculite face à un jeu ultra tactique, totalement imprévisible (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de mesures à prendre pour limiter les risques), hyper interactif et constamment méchant. On sort de Megafauna avec la sensation d'avoir vécu quelque chose et, que l'on soit premier ou dernier, d'y avoir participé différemment mais dans les mêmes proportions tant tout y est soigneusement imbriqué, le jeu nous rappelant que la fragilité des écosystèmes mis en place, que l'impact des migrations, des réchauffements ou refroidissements climatiques ont des répercussions en cascade qui vont bien au-delà du territoire qu'ils transforment, nous concernant et nous affectant tous.

Le Zeptien a souligné le dynamisme du jeu au-delà de la complexité apparente des règles qui sont en définitive d'une grande logique. De plus, il est court (2 heures hier soir mais en le connaissant mieux cela doit se jouer en 1h30 maximum et les évènements peuvent le rendre encore plus court). La renouvelabilité est absolument colossale (les différences en terme de disposition initiale des terrains peuvent être monstrueuses et comme l'a souligné le Zeptien on n'utilise à chaque partie que 30% des cartes gênes disponibles).

Au-delà de tous ces points, on arrive quand mème à un résultat final sur la partie d'hier soir logique puisqu'à mon sens Tyrion a le mieux joué en sachant notamment muter sa chauve-souris prédateur terrestre en bouffeuse d'algues marines, anticipant fort à propos l'invasion d'eau sur des territoires jadis verdoyants. Quant au Zeptien, il a su s'acharner pour faire naître sa seconde espèce après deux disparitions tragiques et violentes. Ses modestes descendants des rats/chiens, arrivés in extremis, le remettront en course face à nos grands prédateurs et herbivores et ne seront pas loin de lui donner la victoire. Quant à moi, une très mauvaise utilisation de mes gênes me feront oublier d'adapter mes espèces afin de se nourrir de racines et de graines ce qui leur aurait permis une expansion plus importante et plus aisée. Bref, au-delà des terribles évènements qui nous ont affecté tour à tour, le résultat final est tout à fait logique. Eklund est un des auteurs les plus surprenants du moment.

Le Zeptien
By fdubois | 13 nov. 2011 à 17:44

A part la durée de partie, comment se situe ce jeu par rapport à Dominant Species ?

Dans le jeu de GMT, on doit s'adapter, migrer et être dominant (majoritaire) pour marquer des points. Est ce le même principe dans Bios Megafauna ?

Le Zeptien
By palferso | 13 nov. 2011 à 18:24

Je n'ai jamais joué à Dominant Species qui fait partie des genres de jeux qui aujourd'hui m'emmerdent un peu (longs et ultra calculatoires pour schématiser). Sur ce que j'en ai entendu, ces deux jeux n'ont absolument rien à voir mais Unkle si il passe par là te répondra bien plus pertinemment vu qu'il connait les deux.

Le Zeptien
By unkle | 13 nov. 2011 à 18:54

Je n'ai qu'une partie de Dominant Species dans les pattes. Donc délicat. Mais clairement BIOS me parait beaucoup plus fun, ce qui me suffit.

Excellent compte-rendu. Ca donne envie de remettre le couvert, pardi. Il va etre interessant de voir si le jeu se maitrise un peu ou pas trop (au sens prise de risque du terme, il est hors de question de jouer "sur" a BIOS, je pense. On est jamais a l'abri d'une catastrophe).