Fresco

9 oct. 2016 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
9 oct. 2016

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 4 joueurs
Âge
à partir de 10 ans
Durée
Mécanismes
Placement, Programmation, Majorité
Thèmes
Antiquité
Date de sortie
1 janv. 2010
Auteur(s)
Marco Ruskowski, Marcel Süßelbeck
Illustrateur(s)
Oliver Schlemmer
Editeur(s)
Queen games

Photos

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Il y a 4 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 9 oct. 2016 à 13:59

Nous avons disputé une partie de Fresco à suspense hier en fin d‘après-midi, configuration 4 joueurs. En plus du jeu de base et de ses 3 modules (Portraits, Commandes de l’évêque, Mélanges spéciaux), j’avais ajouté la fresque murale (module 9... curieusement pas référencé sur notre bon site d'ailleurs :P ).

Dame Christine et Dame Aurélie connaissaient déjà le jeu, mais pas monsieur Olivier. J’ai donc expliqué toutes les règles et nous voilà repartis dans la noble tâche de relooker une cathédrale sous la direction d’un évêque un brin stressé par la visite prochaine de personnes de très haut rang.

Un début de partie classique...

Comme souvent à Fresco, les scores en début de partie étaient serrés et à mi-parcours, les joueurs se tenaient en quelques points. Et puis j’ai commencé à retaper plusieurs éléments durant un même tour, et là, j’ai pris le large. Dame Aurélie a alors bougonné « Hé, faut pas le laisser partir hein ! ». Alors que j’étais aux alentour de 80 points, les marqueur de des deux Dames sont vite revenus à hauteur de mien. Monsieur Olivier qui découvrait le jeu restait un peu à la traîne, commettant quelques erreurs et oublis dans ses programmations, rien d’anormal dans une première partie de Fresco.

Tile twenty-four or not tile twenty-four ?

Et arriva le dernier tour : Il restait 4 tuiles sur le plateau dont la tuile 24 points, ainsi que deux tuiles à 13 points. J’avais bien préparé un cube rose et un cube marron, mais Dame Christine aussi et elle décidait de son heure de levé avant moi (étant classée à quelques points derrière moi). Elle prit donc la première place (5h du mat’) et comme prévu, elle s’est emparée de la tuile 24 points (qui traîne une sale réputation par chez nous, une partie récente l‘avait encore confirmée), une tuile à 4 points de la fresque murale et quelques points à l’autel… Le challenge pour elle était d’avancer assez loin pour ne plus être rejointe, car elle n’avait pas prévu de retourner une nouvelle fois à la cathédrale. A mon tour, je prenais une tuile à 13 points, marquais 11 points à l’autel et puis il me semble avoir repris 4 points à la fresque. Je repassais devant. Dame Aurélie, qui était en tête en début de ce dernier tour, va souffrir de jouer dernière car elle va se voir souffler sous le nez des tuiles qu’elle convoitait.

Et au décompte final ?

Et bien lorsque j’étais repassé en tête de quelques points, j’avais remarqué que dame Christine n’avait pas bronché… et pour cause : Il lui restait derrière son paravent 36 Thalers ! 18 points de plus, j’avais l’air fin avec mes 14 Thalers et donc 7 points supplémentaires. Au score final, cela fait 149 points pour Dame Christine, 140 pour votre serviteur, 130 pour Dame Aurélie et 93 pour monsieur Olivier.

Commentaires divers des uns et des autres (je vous laisse deviner qui a dit quoi) :

« Hé, Hé ! Vous aviez pas vu mon revenu et qu’en plus j’arrêtais pas de prendre de l’argent au portraits sur les derniers tours ? » ;)

« Mince, j’ai bien cru que ta gourmandise pour la tuile 24 allait te coûter cher ! » :?

« Zut ! C’est de sa faute à lui là, il m’a pris les tuiles que je pensais refaire, même la dernière de la fresque murale ! » :evil:

« Très bien ce jeu… la prochaine fois, je saurais mieux comment faire ! » :idea:

Avis sur le module 9

Les joueurs ont mesuré une fois de plus combien le timing est important. Ainsi, la concurrence sur les commandes de l’évêque fut peut-être encore plus tendue que sur les tuiles du plafond de la cathédrale. Pourquoi ? Et bien le module de la fresque murale en est la cause… Petit rappel : La fresque murale se révèle comme le plafond, en retirant des tuiles, ce qui symbolise la réfection. Grâce à une action spéciale (qui prend toute la place d’une action ordinaire), un joueur peut récupérer, une fois par tour (si il en fait la programmation évidement) une tuile murale dont le coût est soit un vert, un orange ou un violet. Il prend alors la tuile et la retourne devant lui. Elle rapportera au moment de la phase de revenu une des couleurs primaire indiquée sur la tuile. De plus, chacune de ces tuiles à une tache de peinture, comme celle nécessaire pour réaliser une commande de l’évêque. On peut alors combiner éventuellement avec les tuiles du plafond pour réaliser une des fameuses commandes… d’où le fait que ces dernières partent un peu plus vite qu’à l’accoutumée, générant ainsi une tension plus importante. On peut également utiliser ces tuiles d’une autre manière : si par exemple vous avez récupérer une tuile murale qui donne un jaune et une autre qui donne un vert, vous pouvez les défausser pour prendre une tuile spéciale qui vous donnera ensuite à la phase de revenu un vert. Bref, ce module 9 enrichi bien le jeu sans vraiment le compliquer, ce qui est une très bonne chose, au point que je pense à présent jouer systématiquement avec.

Conclusion (presque classique aussi)

Fresco est une valeur sure que j’aime sortir régulièrement car pouvant satisfaire aussi bien le joueur un peu habitué que l’expert (sauf les snobinards qui cherchent toujours à se démarquer par rapport aux jeux du vulgus pecus, mais c'est un autre débat). Fresco est un beau et bon jeu, à coté duquel beaucoup de joueurs sont passés un peu trop vite je crois. Mais bon, c’est pas grave hein, tant pis pour eux et tant mieux pour nous, et puis il n’est pas trop tard pour le découvrir, il y a plein de GE (Gentils Expliqueurs) prêts à cela…

Le Zeptien
By palferso | 10 oct. 2016 à 12:23

Comme d'hab, CR très intéressant et très sympa. Merci au Zep.

De la floppée d'extensions pondues pour ce jeu, la Peinture murale est considérée assez unanimement de loin comme le meilleur module avec les Vitraux (sans parler des 3 modules du jeu de base, fondamentaux à utiliser systématiquement à mon sens). Il faudra que je les teste même si connaissant les règles qui les régissent (et connaissant Fresco comme je le connais...) j'imagine bien à priori ce qu'ils apportent.

Comme tu l'as souligné, la Peinture murale doit tendre significativement les choses sur les commandes de l'évèque. De plus, elle doit proposer une alternative viable au marché (occupation du marché qui n'est plus quasi obligatoire et donc possibilité de choix d'axes plus diversifiés) et offre concrètement un type d'utilisation supplémentaire à l'atelier de mélange de couleurs (en plus des mélanges classiques et de la commande de l'évèque) ce qui est aussi une bonne chose et doit du coup pouvoir justifier une occupation plus massive de ce secteur qui était peu occupé par plus d'un ou deux artisans à la fois.

Les Vitraux quant à eux, tendent sérieusement les choses sur l'aspect économique (ce qui est une très bonne chose), introduisent la possibilité de marquer des points en moins (hormi la problématique concrète d'être confronté à perdre des points, cela introduit une autre manière de jouer sur le timing fluctuant si intéressant de ce jeu avec notamment l'ordre du tour et le choix du réveil) et donnent une géographie à la fresque principale du plafond (tuiles périphériques vs tuiles centrales). Sans parler du choix crucial tant pour les Vitraux que pour la Peinture murale d'avoir à abandonner la possibilité de faire telle ou telle action (et les influences là aussi entre autres sur le tempo).

De plus, thématiquement, on a l'intégralité de la cathédrale qui prend forme avec le plafond, la fresque murale et les vitraux ce qui est sympa...

Par contre, ces 2 modules ajoutés aux 3 modules de base apportent me semble-t-il une difficulté supplémentaire vraiment significative qui placerait Fresco bien plus du côté gamer que du côté joueur occasionnel lui faisant peut être perdre sa vertu fédératrice qui en fait à mon sens une de ses grandes qualités. Qu'en penses-tu? Comment s'est passé l'intégration de ce module notamment avec le joueur qui découvrait?

Sinon, je suis d'accord avec toi. Il y a un snobisme vis à vis de ce jeu totalement injustifié et superficiel (n'est-ce pas là une des définitions même du snobisme? ;) ). C'est un des tous meilleurs jeux de ma ludothèque et j'ai pourtant des jeux qui lui sont sans doute plus complexes et plus profonds mais aussi sans doute bien moins fédérateurs (pour ne pas dire élitistes...), bien moins dynamiques et bien moins cohérents et prenants thématiquement.

Le Zeptien
By Le Zeptien | 10 oct. 2016 à 20:56

Concernant les modules de Fresco, je m'étais imposé jusqu'à maintenant une limite carrément arbitraire et peut-être un peu trop restrictive : 3 modules et pas plus. En fait avec l'expérience, je m'aperçois que ça doit dépendre surtout des modules choisis et des joueurs présents.

Pour cette partie, j'ai osé 4 modules malgré un "découvreur"... cela dit, le module des mélanges spéciaux est très souple car en fait il ne rajoute aucune règle, il change juste la mise en place, si bien qu'un débutant n'y voit que du feu. C'est je pense un module qu'on peut utiliser régulièrement.

Donc, il faut savoir équilibrer : Le module de la fresque + Les commandes de l'évêque (il me semble que l'un sans l'autre, ce serait dommage) + Les vitraux par exemple, ça ferait peut-être beaucoup... Le but est aussi d'éviter de trop compliquer le jeu si il y a un "découvreur" et de pas multiplier les manières de marquer des points pour les connaisseurs.

Le module des portraits est simple et sympa (on peu expliquer les cartes au fur et à mesure) et rajoute une condition de fin de partie... mais bon, on peut s'en passer aussi après tout....

Certains modules sont anecdotiques (les feuilles d'or, les parchemins... j'ai joué les deux). Celui des cloches me semble intéressant mais je ne l'ai jamais joué. Je n'ai pas joué non plus celui de la Fontaine au souhait.

Bref, je pense que c'est à celui qui connaît bien le jeu de préparer le "dosage" de modules qui lui paraît le meilleur en tenant compte des joueurs qui vont s’installer à la table et du temps de jeu.

Un joueur qui connaît Fresco m'a dit une fois "Et si on faisait la full-partie : Tous les modules en même temps !" Heu...ouai... pour voir comme ça une fois, pourquoi pas mais je pense pas que soit la meilleure manière de pratiquer Fresco :)

Le Zeptien
By palferso | 11 oct. 2016 à 05:50

Oui. Les 3 modules de base encore une fois me semblent indispensables. Les couleurs rose et marron ainsi que les tableaux comme tu le soulignes sont immédiatement intégrables et ne rajoutent en fait pas de règles quant à leur fonctionnement propre, les tableaux pouvant être expliqués au fur et à mesure de leur apparition. Les commandes de l'èvèque sont importants de par la compétition supplémentaire qu'ils impliquent et surtout de par le type d'action supplémentaire qu'ils offrent aux artisans qui vont à l'atelier de mélange de couleurs. Je ne jouerai plus (et ne joue de toute manière jamais) à Fresco sans ces 3 modules de la boîte de base.

La peinture murale semble effectivement un complément assez pertinent aux commandes de l'évèque (accélération et augmentation de la compétition potentielle parfois un peu faiblarde sur cet aspect) et je pense que l'explication de l'une peut se fondre et s'intégrer souplement avec celle de l'autre sans trop ajouter d'éléments de règles.

Les Vitraux rajoutent effectivement des points de règles qui doivent être intégrés aux explications de la restauration de la fresque avec lesquelles ils devraient se fondre assez logiquement. Ce qui me plait avec cette variante, c'est qu'elle tend l'aspect économique qui m'a toujours semblé constituer le pan faible de ce jeu, son seul aspect un peu planplan (défaut que les commandes de l'évèque ne parviennent à juguler suffisamment) et on le voit bien dans votre partie où Dame Christine finit avec près de 40 Thalers... Par contre, de l'avis de tous, ce module complexifie assez sensiblement le jeu (gestion plus tendue du fric, jouer (ou pas...) avec les points négatifs, influer d'une autre manière sur l'ordre du tour au détriment d'une action de base pour acheter des cristaux de verre avant les autres, synchroniser avec les pans de fresque que l'on veut restaurer, etc.) et les gamers qui l'ont testé le jugent indispensable (ou au moins ils ne se voient plus jouer sans).

Pour voir si ce n'est pas too much (dans le sens de faire perdre trop de force à la vertu fédératrice de Fresco), il faudrait tester entre joueurs connaissant le jeu Peinture murale + Vitraux. ;) 8) xD

Quant au module Les Cloches, hormi qu'il est moins bien coté que la Peinture murale et les Vitraux (ce qui n'est pas forcément une référence et ne veut pas dire qu'il ne soit pas en soi intéressant...), ce qui ne me plaît pas est qu'il est totalement détaché du coeur du jeu. Il me donne du coup un peu l'impression d'être une pièce rapportée qui est adjointe et non pas intégrée (là où Peinture murale et Vitraux influent et interagissent directement avec la fresque, le marché, les commandes de l'évèque, etc.).