Une partie découverte de God’s playground hier soir au local associatif. Thomas, Stéphane et moi, nous nous étions donnés rendez-vous à 20h par précaution...Précaution de quoi me direz-vous ? Et bien, je sentais que l’explication des règles allait nécessiter au minimum 45 minutes, et je craignais une durée de temps de jeu plus conséquente (car 1ière partie sur le « Terrain de jeu de Dieu » pour les 3 joueurs) que celle annoncée sur la boite (3 heures). En fait, l’explication des règles me pris une heure et la partie a duré effectivement 3 heures.

Je prend la direction de la famille des Potockis (les bleus), Thomas choisis de forger le destin des Radziwillowie (les blancs) et Stéphane s’empare des Sapieha (les rouges).

Après la mise en place, nous entamons le premier tour. Thomas s’était plutôt pré-installé en Lituanie et en Ukraine, Stéphane en Ukraine et en Petite Pologne, et moi en Petite Pologne et en Prusse. En grande Pologne par contre, mes deux adversaires vont se montrer plus timides, à l’inverse de moi qui n’hésita pas à installer nobles et domaines...mal m’en prit ! A la fin du tour, nous parvenions à contenir à peu près tout le monde, sauf...sauf en Grande Pologne où je compris à cet instant seulement combien les Habsbourg pouvaient être particulièrement casse-pieds. Ils vont d’ailleurs faire aussi de l’extension sur deux autres territoires (Prusse et Petite Pologne)...inutile de vous décrire mon malaise : perte de nobles et de domaines, sous les ricanements des Radziwillowie et des Sapieha qui s’étaient bien gardés de venir trop investir ici. Néanmoins, je passais immédiatement en tête (hé, hé, hé) parce que quand même, j’avais été leur botter les fesses aux Ottomans et aux chevaliers teutoniques !

Par contre, niveau revenus c’était pas la fête, vu que nous avions eu de la visite un peu partout, et que certaines troupes ennemies restaient présentes en fin de tour.

Le deuxième tour allait être terrible pour les 3 joueurs. Une armée polonaise faiblarde, et des ennemis qui déboulent de partout : tatars, suédois, Ottomans...les russes sont un temps contenus par Thomas grace à un traité de paix...qui va sauter peu de temps après. Nous parvenons tant bien que mal à exterminer quelques troupes ennemies parvenues sur différents territoires, mais les dégâts sont importants, encore une fois à cause de ces fichus Habsbourg ! (je rappelle qu’on ne peut leur taper dessus pendant les trois premiers tours…leurs envoyés viennent, prennent des nobles, et on perd des domaines. Seul moyen de les contenir : mettre des nobles en nombres suffisants, mais pour cela, les joueurs doivent coopérer, ce qui ne fut pas le cas hier soir). Ah ! Je dois quand même signaler une fourberie de Thomas qui a joué le Liberum Veto, et fait intervenir l’armée polonaise dans sa seule intervention possible dans ce cas (voir règles) à un endroit…inutile pour les deux autres joueurs.

Le troisième tour fut épique : combats intenses aux frontières, mais surtout, exploit de l’armée royale qui repousse les Turcs parvenus devant Vienne (on sauve ainsi la tête des Habsbourg... un comble !). Pendant ce temps, nous nous renforcions dans nos régions, avec des cités, des managers, des domaines nouveaux (on commençaient à songer aux points de victoire additionnels de la fin de partie). A la fin de ce tour, je restais premier sur la piste de scores, mais Thomas et Stéphane se rapprochaient dangereusement.

Dans le dernier tour, je m’appliquais, malgré peu de troupes recrutées faute de revenus suffisants, à essayer bloquer les Ottomans (peu nombreux...ce fut facile, avec en plus l‘aide de Stéphane...qui voulaient prendre les points) et les Habsbourg (oui, on les aide, puis ils vous tapent dessus ensuite, et avec des troupes cette fois)... on a alors entamé un décompte final qui me donne une victoire courte…mais méritée, na ! (me laisser seul face aux Habsbourg !...bande de pleutres ! Ah elle est belle la solidarité polonaise !). En fait Thomas et Stéphane ont marqué beaucoup de points avec les domaines (Thomas possédait notamment une cité), mais mes points réguliers marqués en Prusse et en Petite Pologne contre les Ottomans ne sont surement pas étrangers à la victoire finale.

Alors que dire sur le jeu lui-même ? Beaucoup de petits mécanismes qui vont plutôt bien ensembles, certaines règles sont vraiment astucieuses, de l’originalité, du suspense, des évènements intéressants (les relations Habsbourg-Ottomans, la force variable des différents adversaires et de l’armée polonaise, les avantages-inconvénients de l’action Diplomatie), des coups pendables entre « frêres polonais » (Confédération, Liberum Veto, utilisation ou non-utilisation de l’armée polonaise, bonne ou mauvaise utilisation de la dite armée, etc…) et surtout un ensemble qui colle très bien au thème…bref, c’est intense et ça peut s’avérer très difficile si jamais les joueurs refusent de coopérer un minimum. J’avais pas compris par exemple pourquoi l’auteur avait fixé, pour les revenus, une règle disant que quoi qu’il arrive, un joueur devait percevoir au minimum 10 brouzoufs : maintenant je sais.

A titre personnel, seule l’action « Ecole jésuite » me laisse dubitatif pour le moment.

Des points de règles (mais très peu semble-t-il, il faut le souligner) restent un peu dans l’ombre (deux erreurs dans les exemples et peut-être aussi une erreur dans les règles elles-mêmes), mais rien de bien grave.

Nous avons donné une note (à poings fermés) à la fin de la partie : 9 pour moi, 8 pour Thomas, 7 pour Stéphane (pour ce dernier, les combats aux dés l’ont un peu gêné...pas habitué à la "relativité" du hasard chez Wallace le garçon... ;-) et puis les lancés sont assez nombreux pour aplanir la malchance éventuelle...cela dit, c'est un jeu où il est vivement déconseillé de faire des 1 :-)) ), mais les trois joueurs sont je pense d’accords pour dire que l’on vit quelques chose à God’s playground.

Un excellent Wallace pour 3 joueurs, bien plus rigolo que After the Flood, et qui montre que dans le genre « affrontement militaire », Wallace n’avait pas dit son dernier mot avec Struggle of Empire et Byzantium.

Vivement, mais alors vivement la prochaine !

PS : Et comme promis par ailleurs, spéciale dédicace à Monsieur Sanjuro... ;-) Et oui, après Rise of empire, je crois que tu devrais songer à encore dépenser quelques sous pour un jeu du maestro... :-))