Locomotive Werks, réédité par Queen games, est un jeu qui était paru initialement chez Winsome games en 2002. Je dois bien avouer ne pas avoir remarqué cette discrète réédition, mais concernant les jeux à thématique ferroviaire, monsieur Zhor est toujours à la pointe de l’infos. Hier soir, il est donc venu nous présenter ce Locomotive Werks de monsieur Dieter Danziger, auteur dont je ne savais rien de sa production ludique jusqu'à hier soir. Et pourtant, nous avons dans Locomotive Werks un mécanisme qui va avoir du succès quelques années plus tard dans un jeu que certains d’entre vous connaissent bien, à savoir Automobile.

Voilà un jeu de train dans lequel on ne construit pas de voie ferrée, mais seulement des usines pour fabriquer des locomotives qu‘il vous faudra vendre. Evidemment, la technologie évolue avec le temps, ainsi que la demande. Comme dans Automobile, il vous faudra adapter vos capacités de production, savoir investir au bon moment sur de nouveaux modèles et surtout ruser face à la concurrence. Dés qu’un joueur à une trésorerie qui dépasse les 300 thalers, la partie se termine. Simple non ?

Cela dit, la relative simplicité des règles ne laissent pas deviner que Locomotive werks est un redoutable jeu calculatoire certes, mais sans fioriture ni règles alambiquées ou inutiles, si bien que l’on peut aisément le rapprocher de Container par exemple. On entre assez rapidement dans la partie, c’est à dire que l’on voit assez vite quels vont être les enjeux et les problématiques. L’ordre de tour est important, il est déterminé par la fortune (le moins riche joue premier). Les mécanismes d’évolution de la demande dépendent de quelques lancés de dés plus quelques ajustements subtils, mais aussi de la progression des joueurs sur la piste des modèles de loco : les usines les plus anciennes perdent de la demande au fur et à mesure que la technologie évolue. Au contraire, une usine qui reste à la pointe du progrès voit la demande augmentée.

Je pensais bien remporter cette partie, ayant fait une course en tête sur les modèles les plus évolués tout en restant à l’aise sur la trésorerie, mais je vais lancer le sprint final trop tôt, sans investir sur une dernière usine et surtout en manquant de capacité de production dans les deux derniers tours. Et puis mes adversaires vont faire dérailler mes jolis plans de ventes à certains endroits. Au final, impôts déduits, je suis le seul à être en dessous des 300 Thalers (je me souviens plus des scores précis).

Locomotive werks est un jeu qui s’adresse pas seulement aux amateurs de jeu de train, mais aussi aux joueurs qui aiment en générale la gestion fine et la prise de risque. C’est un brin austère faut bien le dire, à l’image des jeux dont je parle plus haut, mais l'ensemble va droit au but : une simulation économique simple (Investir, produire, vendre...sans oublier de payer des impôts), efficace et sérieuse.