Quand monsieur Zhor nous a exposé le jeu sur la table, ses premières paroles furent "Attention, c'est vraiment pas beau".

Ah oui, effectivement. Pourtant très "open" sur la question esthétique, je dois reconnaître que là...monsieur Tyrion quand à lui semblait limite effrayé.

Bon, il y a quand même les petites locos que l'on a pu rencontrer dans Railroad Tycoon ou la réédition de AOS.

Et puis les cartes...

"Heu...il y a quoi d'écrit là ?"

"le nom de deux villes, c'est pour le ravitaillement des marchandises. Des caractères dans un noir pas très soutenu sur un fond violet, ça fait un peu loucher, c'est certain". J'ai même évité de les prendre en photos, c'est dire...

En fait, que le matériel soit un peu austère, ça passe, mais c'est le choix des couleurs qui laisse vraiment pantois.

Bon, enfin, comme d'habitude, on va passer outre. Monsieur Zhor nous explique les règles, peu complexes, de N-E Railways et nous revoilà confrontés à la problématique habituelle. Emprunter ou pas emprunter ?

Il y a évidemment une piste de revenus (soumise à un impôt variable), des marchandises à faire circuler et 20% du total de vos emprunts à rembourser.

Par contre, pas d’enchères pour jouer premier et choisir un pouvoir particulier. Non, ici, on achète aux enchères un tronçon situé entre deux villes (au lieu de poser des rails, on achète carrément une ligne quoi... ). Il y a une ligne de moins mise aux enchères que le nombre de joueur, donc, il y en a un qui va se retrouver le bec dans l’eau. Mais, en compensation, il pourra déplacer une marchandise de plus, et en premier.

Chaque ligne qui vous achetez vous rapportera de l’argent (points) en fin de partie car évidemment, c’est le plus riche qui l’emporte. Vous gagnez de l’argent aussi en cours de partie car les marchandises que vous faites circuler vous rapporte des revenus.

Le gros problème, c’est que vous devez parfois spéculer sur l’arriver rapide de certaine lignes soumises aux enchères. Or, il peut arriver que vous avez investi à une endroit un peu déconnecté et le « morceau » qui manque n’arrive toujours pas dans les cartes lignes tirés au sort. Bon, elles finissent toutes par sortir, mais si celle que vous attendiez arrive en fin de partie, vous aurez bien du mal à rentabiliser votre réseau à cette endroit là. De plus, les marchandises sont distribuées aléatoirement (par un tirage de cartes également, les violettes/mauves difficiles à lire).

Dans la partie d’hier, monsieur Zhor a misé sur le nord-est de la carte et…les cartes-lignes qui l’intéressaient sont apparues en fin de partie. En ce qui me concerne, j’étais bien implanté au centre, comme le montre l’une des photos (j’avais les oranges…oui, en plus, il n’y a pas de rouge dans N-E railways). Monsieur Zhor va aussi se noyer un peu dans des emprunts peut-être trop importants.

Alors que la victoire me semblait promise, monsieur Tyrion a commencé a remonter lentement mais surement. Toutefois, j’étais assez rassuré par le fait que j’avais posé toutes mes locos (12 liaisons au total), si bien que je n’étais pas trop inquiet pour le décompte.

Plus abordables que AOS, New England ways ne manque pas d’attraits. Il est une bonne alternative à AOS, sans toutefois atteindre la même intensité selon moi. Maintenant, voir par où les créateurs (oui, je dis « les » puisque cela semble être le cas) sont passés avant d’arriver au célèbre jeu de train que nous connaissons est fort intéressant. Donc, je recommande vivement de l’essayer au moins une fois (sans trop regarder l’aspect graphique, franchement raté sur le plateau et les cartes).

PS : Commentaire de la première photo :

Oral de maîtrise es JDP, filière Jeu de train, Université ludique de Montpellier.

Le professeur Zhor :

« Monsieur Tyrion, que pouvez-vous me dire sur l’évolution des mécanismes ludiques dans les jeux de train de 18xx à Age of steam ? Je vous écoute… »

L‘étudiant Tyrion :

« Ben heu…faut faire passer des trains entre des villes. J’ai bon…? »