Pax Renaissance

1 déc. 2016 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
1 déc. 2016

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 4 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
60 minutes
Mécanismes
Pioche
Thèmes
Renaissance
Date de sortie
oct. 2016
Auteur(s)
Phil Eklund, Matt Eklund
Editeur(s)
Sierra Madre Games

Scores

# Nom Score
1 Deadplayer (Médicis) 1
2 Potiron (Coeur) 0
3 Benoit (Marchionni) 0
4 Polybe (Fugger) 0

Photos

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Il y a 3 commentaires

polybe
By polybe | 1 déc. 2016 à 23:59

Une semaine après le premier essai, nous nous retrouvons pour une nouvelle partie de Pax Renaissance cette fois avec l’extension.

L’extension apporte 60 nouvelles cartes soit de nouveaux clients pour nos banquiers parmi eux des génies de la renaissance, scientifiques ou artistes, des cartes évoquant des mouvements philosophiques qui rendent plus difficiles telle ou telle type de victoire (2 actions au lieu d’une pour la déclarer) ou encore des cartes « Apostasie » qui évoquent des tensions religieuses et qui font surtout perdre beaucoup aux banquiers peu soucieux d’unicité religieuse dans leur clientèle.

J’hérite de la banque Fugger, Potiron de Jacques Cœur, Deadplayer a des droits sur Médicis « puisqu’il a le même prénom » et Benoit prend la direction des établissements Marchionni.

Dès le début de la partie, on voit tout de suite qu’on a pris un peu de bouteille. Chacun prend note mentalement de ce qui se construit chez les autres : Combien de prestiges de tel ou tel type ? combien de concessions sur la carte et combien de clients royaux ou républicains ? Et dès qu’un soupçon de début d’esquisse de mirage de victoire se dessine, c’est au premier qui créera au loup !

La partie est toutefois assez différente de la première. Est-ce parce que l’extension propose moins de reines et de grosses conjurations mais au bout de quelques tours, assez peu de royaumes se sont résolus à quémander des sous à nos banques. Assez vite, les droits de péage et les taxations ont gonflé les rangs militaires et stabilisent les trônes. Mamelouks et Byzantium resteront ainsi neutres toute la partie.

Nous maitrisons aussi beaucoup mieux nos hommes d’église : Sélim II est affublé dès son intronisation d’un solide imam qui lui ôte toute envie de se lancer dans une quelconque action d’envergure. Même chose avec notre brave Louis XI qui subit l’influence d’un évêque castrateur. Ces braves prélats ne sont pas assez nombreux hélas pour étouffer tous les personnages les plus inquiétants pour la concurrence. Ceci d’autant plus que la banque Marchianni, inquiet de l’influence catholique sur le monde, organise une entrevue « Diete de Worms » où deux de ces évêques s’entre-déchirent et disparaissent.

Heureusement, il y aussi des pirates en bon nombre. J’ai ainsi l’oreille des corsaires écossais réformés et des chevaliers hospitaliers qui font respectivement des ravages dans les comptoirs Marchianni et Cœur à l’ouest, et Médicis en orient.

Il n’empêche que je n’ai guère brillé pendant cette partie et le début a été un chemin de croix. Il faut dire que la règle qui fait commencer Fugger avec moins d’argent que les autres et une concession en fin de route commerciale est un peu raide. Le temps d’économiser quelques florins et les états sont déjà bien stabilisés avec la concurrence qui a eu le temps elle de se construire un bon carnet d’adresses. Bouh, c’est vraiment trop injuste. Mon seul moment de gloire a été de faire du catholicisme la religion suprême un bref instant (suite à une croisade portugaise au Maroc), d’avoir d’excellente relation avec l’Eglise et d’avoir pu annoncer une Holy victory quand la troisième comète est passée. Peine perdue car la victoire sainte était alors un peu passée de mode depuis le succès des écrits d'Erasme, édités par les éditions Médicis.

Mes camarades ont aussi eu un moment plus ou moins long où ils ont pu croire à leur bonne comète.

Potiron, avec comme la semaine précédente, un tableau équilibré en occident et orient, a misé plutôt sur une victoire impériale avec quelques sérieuses chances vers la fin, hélas évaporée à la suite d’une défaite qui lui a fait perdre à la fois la France et son vassal italien.

Benoit, très centré sur l’occident et surtout sur l’Aragon, a rapidement été à la tête d’une bande de prestigieux juristes et d’un bel ensemble de comptoirs, lui offrant deux voies possibles de victoire. Il fait le choix d’une victoire Renaissance lors de la première comète et c’est lui qui est à ce moment le plus proche de la victoire.

Hélas pour lui, Deadplayer de Médicis avaient l’oreille de davantage de républiques et d’ailleurs également de pas mal de juristes et de comptoirs en orient, sans compter sa connaissance du monde musulman (dont le frère rénégat de Drakul) et des mécènes en veux-tu en voilà. Bref il avait de tout mais rien qui puisse l’emporter immédiatement. Quant au prestige des explorateurs, ce fut longtemps la seule spécialité de votre serviteur avant d’être celui qui est connu pour avoir vu la Sainte Vierge.

Avec un jeu tellement tendu, deux comètes sont finalement escamotées (une passée en trade, une jamais acquise) et on termine la partie par épuisement des pioches. En lisant les règles, j’avais sérieusement douté qu’on puisse y arriver mais si ! En l’occurrence, c’est Côme qui l’emporte le marathon avec un bel ensemble de Mécènes dans ses clients, juste devant Potiron. On aura joué plus de trois heures soit autant que la dernière fois mais sans devoir expliquer les règles.

La partie fut agréable pour toute la table, mais il y eut tout de même quelques critiques. La lisibilité du tableau des voisins n’est pas parfaite, surtout avec les cartes d’extension qui comportent souvent des capacités spéciales assez puissantes. Le joueur qui en possède doit impérativement le faire savoir sous peine de saborder une partie en sortant un pouvoir déterminant de son chapeau au dernier moment. Le jeu aura été aussi plus statique que la première fois. Peut être n’a-t-on pas assez penser nos actions sur le moyen terme, par exemple en composant une main permettant de prendre un royaume en deux temps, affaiblissement en première action et changement de régime réussie sur la seconde. En revanche, très peu d’erreurs de règles à signaler et ça c’est une satisfaction avec une règle écrite de manière aussi brouillonne.

Pour ma part, je reste très séduit par ce jeu. Comme il faut en permanence surveiller ce qui se passe, je regrette juste qu’on n’ait pas plus de temps pour déchiffrer le petit texte historique accompagnant chaque carte.

polybe
By Deadplayer | 2 déc. 2016 à 16:22

Après une première partie un peu "à l'aveugle" nous nous sommes retrouvés pour un remake où tout le monde était bien dans le jeu, et comme l'a dit Polybe la partie fut globalement agréable et intéressante. Très serrée en tout cas puisqu'il a fallu attendre l'épuisement des cartes pour désigner un vainqueur - ma pomme.

J'ai été agréablement surpris de voir comment le jeu permettait d'ailleurs aux joueurs de se contrôler les uns et les autres. J'ai fait une bonne partie, avec des "tableaux" (les cartes Ouest et Est) bien remplis, et j'ai réussi à courir plusieurs lièvres en me positionnant sur trois des quatre types de victoire. Mais finalement j'ai compris plusieurs tours avant la fin que je ne pourrais pas gagner autrement qu'en atteignant la fin du jeu : chaque type de victoire comporte en effet deux conditions, et pour les trois types dont je parlais, si je suis parvenu à remplir l'une des conditions, la deuxième me restait inaccessible à cause des efforts de mes vils camarades. Et il m'a en même temps fallu veiller à ce qu'un adversaire ne parvienne pas, lui, à gagner directement avec une des quatre victoires thématiques.

Sur ces deux parties j'observe néanmoins un gros défaut : après les premières offensives des joueurs sur les nations disponibles, le jeu a tendance à se figer un peu, et beaucoup de cartes ne sont pas attrayantes car manquant d'impact sur le jeu. Cela crée parfois un sentiment d'impuissance assez agaçant au moment de choisir ses actions.

L'immersion thématique n'est pas non plus totale. C'est un jeu avant tout mécanique, et la visibilité des éléments d'ambiance serait à revoir. On est néanmoins loin d'un jeu abstrait, et on prend plaisir souvent à voir l'histoire réécrite.

Pas un incontournable donc, mais assurément un jeu à recommander aux amateurs de "gros" jeux.

polybe
By polybe | 4 déc. 2016 à 16:19

C'est vrai que l'immersion thématique n'est pas totale car on doit surveiller ce qui se passe et se concentrer sur les mécanismes du jeu. Si on n'y prend pas garde, les cartes se résument alors à leurs caractéristiques fonctionnelles et perdent de leur saveur renaissance. En plus, le prétexte du jeu est un peu artificiel. Les grands marchands de la renaissance n'étaient sûrement pas de tels marionnettistes de la géopolitique. L'incarnation de ces banquiers par les joueurs est en conséquence forcément assez faible.

Ceci dit, si on veut prendre le temps d'utiliser le matériel tout en jouant, le thème pourrait sortir davantage. J'ai ainsi un peu regardé au calme les différentes cartes (180 avec l'extension!) et il y a un bel effort pour trouver des personnalités, des institutions ou des entreprises marquantes de l'époque et ceci pour chaque région. Non seulement il y a un petit texte et une illustration mais pour chaque événement ou opération, le lien avec la personne est indiquée.

Certes c'est parfois un peu tiré par les cheveux (surtout pour les opérations "Votes" qui n'ont souvent aucun rapport avec un vote, a fortiori pas un vote majoritaire de marchands.). C'est néanmoins souvent plutôt logique.

Pour prendre deux exemples pris au hasard, une carte simple et une plus complexe, on comprend bien que:

* la carte du Tercio espagnol amène une troupe militaire catholique en Occident et permet conduire un siège (= une opération militaire),

* celle de l'Armada Almeida qui a paralysé le commerce égyptien en Mer rouge, permet : 1. un Trade Shift pour développement la route commerciale par la côte africaine " Spice islands", 2. la capacité Cap de Bonne Espérance, (les concessions du banquier compte double pour le commerce sur les Spice Islands), 3. une opération Corsaire catholique grâce aux raids d'Albuquerque, 4. une Op repress sur les concessions pour les mêmes raisons et 5. enfin un placement d'un nouveau comptoir au Portugal.