The Road to Canterbury

21 janv. 2012 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
21 janv. 2012

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 3 joueurs
Âge
à partir de 10 ans
Durée
60 minutes
Mécanismes
Placement, Défausse, Majorité
Thèmes
Religion
Date de sortie
sept. 2011
Auteur(s)
Alf Seegert
Editeur(s)
Gryphon Games

Photos

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Il y a 5 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 21 janv. 2012 à 23:06

Tout ceux qui sont allés au catéchisme ou qui ont vu le sombre et inquiétant "Seven" de David Fincher ont entendu parlé des 7 péchés capitaux...?

- "Elève moinillon Brougnouf, on vous écoute" !

- "Ben...il y a la luxure...la paresse...l’envie...la gourmandise...l’orgueil...la colère...et enfin, l’avarice".

Bravo ! Et bien je comprends mieux pourquoi "The road to Canterbury" est un jeu qui a attiré votre attention : Tout cela doit vous rappeler votre ancienne vie dissolue. Vous pouvez retourner à vos corvées et prières...

Cet après-midi, Palferso est donc arrivé à la maison avec une boîte de ce jeu dont j’avais repéré la sortie, mais bon...trop de sorties tuent les sorties et je l’avais oubliée. Et puis j’ai lu les lignes écrites par messieurs Brougnouf et Harrycover un peu plus tard en me disant "Ah...faudra bien que je regarde ce jeu de plus prés un de ces jours..."

Il faut dire que le thème et les illustrations ne pouvaient pas me laisser indifférent. En revanche, je n’avais pas remarqué que "The road to Canterbury" a pour auteur monsieur Alf Seegert, auteur également du rigolo Trolhalla (voir le CR sur jedisjeux d'une partie que j'avais disputée il y a quelques mois).

Dans The road to Canterbury, les joueurs vont se transformer en "pardonners" (des "professionnels" du pardon si vous voulez) qui proposent aux pèlerins les moyens de se racheter de leurs péchés -nombreux- le long de la route qui les mène à Canterbury.

...et là, je sens que certains ont déjà décroché, d’autres sont incrédules mais interpellés quand même un peu, et une troisième catégorie, composée en grande partie d’amateurs de jeux au thème inattendu comme dans De vulgari éloquentia, tendent déjà l’oreille avec intérêt (n'oubliez pas d'ouvrir les yeux aussi, ça en vaut la peine).

Oui, un thème surprenant, rafraichissant, pour un jeu qui flirte en plus avec un humour très Monty python...il faut avoir lu les cartes reliques et leurs explications pour comprendre.

Palf m’explique les règles : elles sont claires et pas très complexes. Concernant les mécanismes, The road to Canterbury est essentiellement un jeu de cartes, avec un peu de principe majoritaire. A noter que le jeu est prévu pour 2 ou 3 joueurs et rien d‘autre...avec cette limite de configuration plutôt inhabituelle, The road to canterbury rejoint le cercle très fermé des God’s playground, Maria, Das Ende des triumvirat et autres After the flood.

La première chose que l’on remarque, c’est le luxe de cette édition. Les illustrations sont magnifiques et pour cause : elles sont directement puisées dans l’œuvre de Jérôme Bosch (1453-1516) en particulier pour le plateau : l’ensemble est splendide.

A votre tour, vous aller pouvoir jouer une carte (ou plusieurs dans certains cas) qui sera soit un péché capital, soit un pardon, soit une relique. On joue cela sur l’un des trois pèlerins qui est en jeu, et on y croise du beau monde : des chevaliers, des abbesses, des moines ou de simples paysans. Tous ses gens là font un pèlerinage en direction de Canterbury et nous sommes là pour abuser de leurs sentiments de culpabilités en pratiquant le simonie, espérant ainsi les délester de quelques espèces sonnantes et trébuchantes.

Nous utilisons parfois des reliques tout aussi surprenantes les unes que les autres. Comment ? Vous ne connaissez pas "La miraculeuse moustache de Sainte Wilgefertis"? "Le doigt accusateur de Saint Filip"? Les (tenez-vous bien) "Chaussures de danse de Saint Vitus" ?

Oui, comme je vous le disait plus haut, sous un aspect au prime abord très sérieux, le jeu est en fait plein d’humour. Nous n’avons pas pu nous empêcher de rire durant la partie, en voyant par exemple une abbesse se rendre coupable de luxure, de gourmandise, se faire pardonner et...recommencer.

Mais surtout, on découvre qu’en plus d’être marrant et finement thématique, The road to Canterbury cache plein de petites astuces qui peuvent mettre les adversaires dans l’embarras. Ainsi, il faut par exemple jouer avec malice pour essayer de provoquer la mort d’un pèlerin au bon moment (pas pour lui hein, mais pour vous), sélectionner les cartes avec soins, accélérer le jeu, etc...ah oui, j’oubliais : les pèlerins ne laissent pas un mort derrière eux, ils l’emmènent jusqu’à Canterbury, ce qui explique alors que les risques de décès augmentent chez ceux qui viennent s’ajouter au cortège. Un jeu cruellement drôle vous dis-je...

J’ai été enchanté par cette découverte : Des mécanismes simples, un thème original et présent, un humour décapant et loufoque, un matériel de grande qualité et des aspects ludiques bien retors. Une belle découverte pour moi en ce début d’année 2012. Merci monsieur Palferso

PS : Palf, la brosse de Sainte Hildegard n’était pas dans ta boîte. Tu penseras à nous la rendre S-T-P ?

Le Zeptien
By fdubois | 22 janv. 2012 à 11:15

Merci pour ce très beau CR. Ca fait bien envie votre truc là.

Je l'avais vu passé pour Essen 2011 mais j'avais zappé que c'était un kickstarter. Du coup, ce jeu me refait de l'oeil.

Quelques questions cependant :

- quid de rejouabilité ?

- quid de la durée de vie ?

- l'anglais sur les cartes n'est il pas trop rédhibitoire ?

Le Zeptien
By palferso | 22 janv. 2012 à 14:05

Alors la Brosse de Sainte Hildegarde est bien évidemment totalement authentique. Et moi qui suis un spécialiste niveau chevelure, tu peux me croire.

Le Zeptien
By Le Zeptien | 22 janv. 2012 à 18:58

"Rejouabilité", "durée de vie" sont des notions que je maîtrise trop mal pour pouvoir vraiment répondre...surtout après une seule partie. De toute manière, si on aime un jeu, on y rejoue...sauf évidemment si on réalise qu'il y a un moyen pour gagner à chaque fois, ce qui est rare, convenons-en. Pour l'anglais, il n'y a pas beaucoup de cartes "Reliques" et elle sont toutes traduites.

Le Zeptien
By palferso | 24 janv. 2012 à 18:19

Pour en revenir à des choses importantes comme la Brosse de Sainte Hildegarde, je ne sais pas si elle va te laver de tes péchés mais elle devrait très efficacement te brosser dans le sens du poil. Et ça, tu le sais, ça va te coûter cher...