Twilight Struggle in french in ze text. J’avais déjà joué sur une version francisée, mais lire les cartes de TS en VF m’avait fait une impression…bizarre. La force de l’habitude sans doute de ma boîte VO.

Comme je suis faible, sans aucune volonté d’épargner mon portefeuille quand une boîte de jeu me drague outrageusement dans une boutique, je me suis procuré la toute nouvelle VF d’UGG. Oui, je sais, c’est pas bien, je vais devoir donner à ma fillotte que des nouilles pendant un mois à cause de cette dépense irréfléchie, on va me dénoncer à la DDAS, me jeter des pierres dans la rue tout ça, mais tant pis : J’ai maintenant une boîte de Twilight struggle dans la langue de Voltaire (enfin, dans le cas présent, surtout lorsqu’il avait ladite langue un peu hésitante suite à une bonne cuite) et-j’en-suis-fier ! Je vais pas me gêner pour la faire trôner à coté de celle en VF, histoire de bien passer pour un gros malade. Voilà, c’est dit.

Alors monsieur Cormyr, qui a lui-même a acheté un exemplaire de cette édition, est venu cet après-midi me défier chez moi ! Oui, il a osé. Ce n’était pas la première fois d’ailleurs, mais la troisième et le score était en sa faveur avec une belle victoire obtenue avec l’URSS au 5ième tour. L’autre partie avait été hélas inachevée.

Nous avons décidé de jouer sans la variante de la Chinese civil war...faudrait prévoir une petite aide de jeu d'ailleurs, car elle implique quelques modifications (interessantes je trouve) dont il faut se souvenir par rapport à certaines cartes.

Cette fois, j’ai pris l’URSS, mais quand j’ai découvert ma première main, j’ai eu immédiatement envie de changer de camp ! De son coté, monsieur Cormyr ne fut d’ailleurs pas mieux loti. Nous avons donc joué un premier tour assez étrange…et en plus, j’avais les 3 décomptes de la Early war…heu, pardon, de « Début de guerre ».

Bref, un début de partie difficile, mais assez équilibré. Les choses vont réellement commencées à se décanter au 4ième tour et les américains commencèrent alors à prendre l’ascendant. Suite à deux décomptes bienvenus, mon adversaire obtint un avantage qui va s’avérer progressif et inexorable malgré quelques sursauts.

Un observateur regardant la carte vers les 7, 8 et même 9ième tours aurait eu l’impression que l’URSS était pas mal du tout…et il ne se serait pas beaucoup trompé, seulement voilà : cette partie fut plus tactique que stratégique, avec des actions opportunistes jouées au bon moment au bon endroit. D’ailleurs, le dernier coup des USA est assez symptomatique ; Pour sa dernière carte à la fin du 9ième tour , le capitaliste Cormyr joue « Comment j’ai appris à ne plus m’en faire ». Il se trouve qu’à ce tour, j’avais eu l’étourderie de ne jouer aucune opération militaire (les USA non plus cependant), mais avec cette carte, monsieur Cormyr a marqué soudainement les derniers points qui le séparaient de la victoire : Une carte jouée d’une manière très tactique pour un résultat optimum.

Stratégiquement en revanche, je ne sais trop que dire. J’ai le sentiment que ce fut plus du « Challenge and response » qu’autre chose, même si les effets dominos voulus par le jeu ont une nouvelle fois joué un rôle important. Toutefois, certains points névralgiques se sont faits sentir comme en Amérique Centrale ou au Moyen Orient, et j’ai dû cravacher pour percer en Asie et en Amérique du sud.

A noter que dans cette partie, n’a été joué…aucun jet de réalignement. Nous, c’est le coup d’Etat direct ! Maintenant, je crois que nous ne jouons pas au mieux, car il me parait suspect de laisser ainsi de coté un moyen d’agir qui semble aussi important que n’importe quel autre. Je crois donc que monsieur Cormyr et moi avons encore beaucoup à apprendre sur Twilight Struggle… ;)

Très belle partie (surtout que je l'ai gagnée xD ).

Je rejoins Le Zeptien sur le fait que cette partie a été très tactique, j'ai eu l'impression de jouer en défense toute la partie, répondant aux mouvements du Russe pour essayer de récupérer l'influence et la domination. Avec un léger avantage au Russe en début de partie (max 6 points), la partie s'est équilibrée pour nous ramener autour de 0. Puis il y a eu le basculement vers le tour 5-6, où je tire deux cartes décompte, europe et afrique, deux continents où j'étais en retard. Je m'acharne donc à récupérer la domination sur ces continents tout en jouant ailleurs également pour brouiller les pistes. J'ai pu ainsi jouer opportunément les deux cartes décomptes sur une domination, me permettant de creuser l'écart alors que le Russe reprenait l'avantage sur ces continents dans la foulée, mais trop tard pour les points. J'ai réussi à conserver cet avantage jusqu'à la "late war" où j'ai finalement creusé l'écart pour terminer sur un coup tactique assez vicieux, je trouve, puisque me permettant de marquer 5 points d'un coup.

Je rejoins Le Zeptien sur le fait qu'on doit louper quelque chose car nous ne jouons que très peu les réalignements. Sur cette partie aucun ! En revanche nombre de coups d'états et même contre-coup d'états.