Die Händler von Genua

Die Händler von Genua

8/10

  • 2 à 5 joueurs
  • à partir de 12 ans
  • 120 minutes
  • Sortie : 1 janv. 2001
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Un saucisson à (sans ?) Génes...

| 18 mai 2017 | Le Zeptien
Mais quel rapport peut-il y avoir entre un saucisson et ce jeu de la gamme Alea, mr. Rüdiger Dorn en étant l'auteur ? Aha ! Suspense... Ben en fait, rien à voir avec la charcuterie, mais simplement le fait qu'à "Genua", il y a un marchand qui se découpe en rondelle quand il se déplace...oui, oui ! "Le pauvre homme ! Faudrait de la colle forte peut-être ?" Ah ben non ! Si vous faites ça, on pourra plus le déplacer, enfin du moins, on ne pourra plus marquer son passage...je vous dis pas alors l'embrouille, vu que c'est un jeu de négociations, celles-ci portant sur la direction et les établissements que ce brave marchand, un chouïa interessé quand même, visite régulièrement. Die Händler von Genua est un jeu un peu à part dans la gamme Alea (avec Chinatown toutefois)...et même aussi je crois dans l'énorme production des jeux allemands. En effet, il y a deux dés (à 8 faces si je ne m'abuse), et tout se négocie...mais vraiment tout. Il y a une marge de manoeuvre laissée aux joueurs qui est énorme. Et 80% de la partie, c'est une histoire de négociations, propositions, contre-propositions et marchandages (et parfois même chantages) divers et variés, si bien que si les joueurs jouent le jeu à fond, vous allez finir vannés à la fin de la partie (ce qui fut mon cas à chaque fois). On parle beaucoup et c'est normal : le joueur actif doit promener le marchand (mr Rondelles donc) et l'amène où il veut...pour influencer son parcours et l'amener à un endroit qui vous interesse, il faut lui proposer des trucs...en tout bien tout honneur evidemment : Des marchandises, des tuiles actions, de l'argent, des cartes aussi...ou un mélange de tout ça, tout dépend de la gourmandise du joueur actif en question. Le but du jeu est d'être le plus riche, et pour cela, il faut réaliser certaines taches sous forme d'objectif : Il faut prendre des marchandises ou des lettres, aller à la villa machin, ou au port, au parc, à la poste, etc...un fois que vous y êtes, vous pouvez faire des petites ou grosses commissions (cela amuse beaucoup quelqu'un de ma connaissance)et vous gagnez des sous...vous gagnerez aussi des sous en escroquant un peu les autres lorsque vous déplacerez le marchand, en veillant à demander un prix à la fois acceptable...et rentable (pour vous naturellement). Die Händler von Genua est un bon jeu...mais pas pour tout public : faut aimer négocier ! Il faut aussi ne pas être trop fatigué pour y jouer, sinon vous risquez de vous ennuyer un peu et de passer systématiquement à coté des bons coups. Faut faire preuve de ruse aussi, savoir faire semblant de ne pas être interessé par une direction, bien jauger les offres, etc... Un jeu interessant donc, mais pour des parties animées, mieux vaut ne pas jouer avec des timides ou des gens un peu assoupis. Un dernier petit mot pour signaler qu'une fois de plus dans cette gamme, le matériel est irréprochable (enfin...quand on aime le style Alea, evidemment). Encore un dernier petit mot : le jeu a été durement jugé sur certains sites et après seulement une partie...si vous pensez l'acquérir, n'hésitez pas à chercher des avis (il y en a pas tant que ça d'ailleurs) sur plusieurs sites... Petit additif du 12 avril 2009 : Die händler von Genua vient d'être réédité par Filosofia sous le nom de Genoa. Je ne peux que vous recommander chaudement cette réédition absolument superbe !
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Petites commissions et grosses commissions.

| 18 mai 2017 | Meeeuuhhh
Type de jeu : Où l’on coupe les marchands en fines tranches Nombre de parties jouées : 4 Avis compendieux : Un bon jeu déroutant et original au sens où tout se négocie : à l’aspect gestion et logistique inhérent à beaucoup de jeux à l’allemande qui est ici quelque peu mis sous le boisseau du reste, se rajoute une grosse partie de négociation. Cela peut en dérouter certains, et je ne proposerais pas ce jeu à tout le monde. Il vaut du reste mieux éviter, je pense, d’avoir dans un groupe un gros tchatcheur et des gens plus réservés. Mais si tout le monde est à peu près pareil de ce point de vue là, ça passe très bien, il faut juste se discipliner un peu pour éviter que chaque négociation ne dure 5 minutes, parce que sinon le jeu serait évidemment très long (on négocie tout le temps, vous dis-je). Ca permet des coups de bluff du genre : « Ah bon, tu veux aller là ? Pas moi, tu me donnes combien pour que j’y aille ? D’accord ». Même si on voulait y aller, là. Bon, après aux autres de savoir dire non et ne pas trop monter les offres. Très original donc. Clarté des règles (3) : Je ne comprends pas bien l’Allemand et je me suis donc rabattu sur les traductions françaises. Celle de Bruno Faidutti est incomparablement plus claire (et rédigée dans un bien meilleur Français) qu’une autre règle que j’ai lue et que la bienséance m’empêche de nommer. Le seul reproche que je ferai à la règle de B. Faidutti est de ne pas comporter les termes techniques en langue originale, ce qui, pour un non-germanophone, complique le rapprochement entre les règles et les objets qui sont régis par ces règles. Mais bon, c’est un détail. Les règles nécessitent de bonnes lectures attentives, parce qu’il y a des subtilités qui peuvent faire l’objet de débats. Mais une fois comprises, elles sont relativement simples à expliquer. Une aide de jeu serait néanmoins utile, ne fût-ce que pour retenir le rôle des cartes spéciales, dont les symboles ne sont pas forcément explicites (un arbre pour une action supplémentaire ??). D’ailleurs, tenez, paf, j’en ai proposé une sur la fiche, en espérant qu’elle soit utile. Qualité du matériel (4) : Ma première réaction lors de l’ouverture de la boîte a été : « Quoi ? C’est tout ? », habitué que j’étais à la profusion des jeux de la même gamme (comme Puerto Rico, Les Princes de Florence). Le thermoformage n’est visiblement pas adapté à ce jeu (il n’y a même pas écrit Alea dessus) et est bien trop grand (parce que ce que j’aime bien chez les Allemands, c’est leur psychorigidité : chaque chose bien à sa place (comme à Goa, magnifique, le rangement à Goa), là, ce n’est pas le cas, on sent la contamination italienne). Sinon le matériel présent est plutôt joli, les illustrations de Franz Vohvinkel sont aussi belles que dans les PdF (y compris la boîte, qui est du plus bel effet à côté de cette dernière et qui est beaucoup plus réussie que celle de PR), le plateau avec la ville vue de dessus, avec les toits faisant penser à ceux de PdF est très agréable, moins saisissant cependant que celui de Aqua Romana auquel les perspectives font penser. Les dés, à 8 faces, sont du plus bel effet dans un jeu allemand. Le marchand ne correspond pas à l’illustration du dos de la boîte, on ne peut pas emboîter les différentes rondelles. Et alors ? Et alors rien, je disais ça comme ça. Sinon, le plateau est fortement peu plan après dépliage, et même après l’avoir longuement comprimé sous mes Petits Roberts pendant toute une longue nuit, la situation ne s’est guère améliorée (je parle des dictionnaires, hein). Comme quoi, il n’y a pas que Tilsit qui fait ça (oui, je défends la veuve et l’orphelin à l’occasion). Reflet du thème (3) : D’un côté, même si je ne connais pas la ville de Gênes à l’époque à de laquelle est censée se situer l’histoire, je ne vois pas trop pourquoi un marchand irait se scier en 5 pour aller faire tout un tas de choses, y compris pour des concurrents, sans même le savoir parfois (hop, une lettre), même s’il se fait payer comme tout bon marchand qui se respecte. Bref, je ne saisis pas le prétexte historique du marchand, il doit plutôt être là pour servir la mécanique et de fait il est au centre d’icelle. Pour le reste, tout n’étant que négociation, même si on aurait pu choisir un autre contexte historique, on se sent vraiment pris dans cette foire d’empoigne où tout se négocie (lieu que je ne fréquente guère du reste). Le thème peut être de plus grotesquement plombé si, comme moi, les joueurs aiment à dire, l’air benoît, je vais faire une petite commission au parc ou une grosse commission dans telle villa. Y a des gens comme ça, je vous jure, qui ont l’esprout, pardon, l’esprit mal tourné. Avis comportant ratiocinations et autres superfétations : Pour être franc, ce qui m’a attiré dans ce jeu, ce sont les dés. Des dés à 8 faces dans un jeu allemand ? Quelle est donc cette chimère fantastique ? Ce mystère m’a longtemps titillé, j’ai lu les règles, celles des PdF en même temps, et mon dévolu s’est d’abord jeté sur ce dernier, car les règles me parlaient plus (et je préfère encore de toutes façons les Princes de Florence). Puis je l’ai un peu oublié, bien que de temps en temps je lorgnais sur la couche de poussière qui s’épaississait sur l’exemplaire en exposition chez mon crémier habituel. Puis, un jour, on m’a fait découvrir Goa, de Rüdiger Dorn. Tiens, me dis-je sous le charme de ce jeu, ce nom me rappelle quelque chose. Et je découvre donc c’était le même nom qui disparaissait sous la susdite couche de poussière. Et puis qu’il avait fait aussi Louis XIV dont on m’avait dit grand bien également (et que je découvrais du reste peu après). Alors je m’enquiers un peu plus de ce jeu, je lis des critiques très négatives, et parce que j’ai l’esprit de contradiction, me disant qu’un jeu inventé par l’auteur de Goa et de Louis XIV et édité par ceux qui nous ont livré PR et PdF ne pouvait pas être fondamentalement mauvais, sentant monter en moi l’esprit chevaleresque qui prend la défense des veuves et des opprimés (oui, vous dis-je), j’envisage de plus en plus de me le procurer. J’en parle dans mon cercle restreint de joueurs du moment, et quelqu’un (on l’appellera monsieur X.) qui avait lu les susdites mauvaises critiques déclare tout de go (pas le jeu) que c’est « une boubouse » parce qu’il a la plus grande confiance en ces gens-là (ceux-là même qui avaient rédigé les susdites critiques). Mon esprit chevaleresque aiguillonné par tant de mauvaise foi, je m’efforçai néanmoins d’attendre avant de l’acheter d’ouvrir un sujet sur le forum après avoir relu les règles, et là, parce que j’en avais quand même pas mal parlé avec flamme, voilà-t-il pas qu’alors que je sortais de chez moi un samedi pour aller faire ma lessive, je vois pas arriver M. X, un sac à la main, contenant un paquet cadeau. Et M. X m’offre le susdit paquet. Alors moi, bien sûr, je suis gêné, pensez donc. Bon, du coup je lui paye le thé, et j’ouvre le paquet, et c’était donc Die Händler von Genua. Très très gêné et confus évidemment. Bon, le lendemain on l’essaye, et M. X a bien été obligé de convenir que ce n’était pas une boubouse. Bon, assez parlé de ma petite vie qui n’intéresse personne. C’était juste pour dire qu’il faut se méfier des avis des autres parfois (même s’ils sont utiles).