Non, Djam n'est pas un jeu de chanson. Il n'a rien à voir avec Bob Marley ou même Jean-Luc Lahaye.

Djam est un jeu qui demande à trouver des mots, avec un thème et même des lettres imposés.

On pourrait être surpris que l'auteur de Caylus nous propose un jeu tenant dans une petite boîte en métal, mais ce serait oublier Tai Chi Chuan, qui correspondait déjà à une telle description.

Du coup, forcément, on se pose la question : si le refrain est le même, le jeu en a-t-il autant sous le couvercle ?

Matériel

Cette petite boîte métallique, sa taille, sa couleur et son design sont des plus réussis et nous invitent à en savoir davantage.

A l'ouverture, on est surpris par tout le matériel qu'elle recèle.

En effet, outre le livret de règles, sur lequel nous reviendrons plus tard, on trouve de jolis dés spéciaux et une avalanche de marqueurs tout aussi bleus que l'écrin qui nous les cachait.

Des cartes apportant les thèmes que le jeu nous imposera complètent ce riche contenu. On regrettera leur faible quantité, même si chacune propose 6 thèmes différents. En effet, dans la pratique, vous pourrez même jouer plusieurs fois un même thème.

On fera tout de même remarquer qu'il ne semble pas si évident d'en proposer de nouveaux, permettant autant de liberté pour ne pas sembler trop difficiles et une contrainte assez forte pour ne pas rendre le jeu inintéressant et empêcher ainsi les réponses approximatives, qui rendent le jeu sympathique.

Si posé sur la table, le jeu ne paye pas de mine et ne rend pas tant, il est cependant très pratique et ne demande pas beaucoup de place, ce que les nombreux dés à lancer auraient pu faire craindre. Ainsi, Djam reste un véritable jeu de voyage, la boîte et le couvercle pouvant même permettre d'éviter aux dés de partir trop loin (mais la lisibilité n'est alors pas optimale du tout)...

Un rapport qualité/prix des plus satisfaisant malgré de petites critiques qui n'empêchent pas de donner envie d'essayer le jeu...

Règles

Djam rempli en partie ce qu'on demande à un jeu d'ambiance, qui plus est de voyage (ou facile à emporter et donc, à sortir) : pouvoir être expliqué très rapidement.

En effet, il vous suffira de deux petites minutes pour expliquer les règles du jeu, que les joueurs assimileront sans peine.

On regrettera que les règles manquent un peu de clarté, mais bien entendu, c'est pour faire la fine bouche, car la simplicité des mécanisme fait qu'on arrive à comprendre aisément de quoi il en retourne.

Et nous avons ici droit à ce qui ressemble, pour peu qu'on pratique l'ellipse, à un Petit Bac en simultané. Vous me direz que le Petit Bac se joue en simultané. Oui... et non. C'est plus du simultané "chacun dans son coin". Dans Djam, même la façon de jouer des autres sera à prendre en compte, selon qu'ils ont tendance à "se jeter" ou pas.

Pour que vous compreniez mieux, voici le principe :

On jette un premier dé, qui va déterminer un thème. Le livret ne précise pas selon le mot quelles réponses seront considérées correctes ou pas, et c'est ce qui va donner tout son dynamisme au jeu: la mauvaise fois, le fait de devoir bien "vendre" sa réponse...

Vu le choix des mots et dans la pratique, on opte facilement pour le sens large du mot. Mais aux joueurs de décider.

Une fois ceci fait, on jette un peu plus de dés. La plupart donnent une lettre de l'alphabet, cerclée d'une couleur précise. Le dernier dé annonce une couleur.

Cette couleur annonce la lettre par laquelle le mot doit commencer. En effet : un des dés proposant une lettre cerclée d'une couleur sera forcément de cette couleur. Les autres lettres servent juste à remporter des points bonus.

Car seuls les deux premiers joueurs à répondre remporteront des points. Combien ? autant que de lettres présentes sur les dés se retrouveront dans le mot.

Seul contre-exemple : le dé-couleur peut annoncer un résultat "noir", auquel cas la règle change et seul le plus rapide empochera une récompense fixe de 4pts. Dans ce cas précis, il faut trouver un mot, toujours dans le thème imposé, mais qui ne doit comporter aucune des lettres étant apparues sur les dés.

Les points sont représentés par des marqueurs que les joueurs s'approprient et quand tous ont été distribués, ne reste plus qu'à déterminer le vainqueur...

C'est simple, ça ne révolutionne pas l'univers du jeu de société, mais force est de reconnaître que ça fonctionne plutôt bien. C'était l'objectif; il est atteint.

Durée de vie

Quelle surprise que de s'apercevoir que les propositions que vous pourrez faire sur Djam s'épuiseront vite.

Peu de thèmes proposés (nous l'avons déjà évoqué) et le fait que lors d'une même partie, même en changeant de carte-thème chaque fois que le dé indique un thème déjà utilisé, vous allez jouer plusieurs fois avec le même, bah forcément, ça n'aide pas.

Il vous arrivera, sans faire une multitudes de parties, de retomber sur une même configuration de base (thème plus première lettre de mot) et de ne pas varier vos réponses, surtout si dans votre groupe de joueur, on se précipite pour donner une réponse sans chercher à maximiser les points en tentant de caser le plus de lettres possibles.

Pire encore : vous aurez rapidement certains réflexes. Un exemple : si vous tombez sur le thème de la musique et sur le dé noir, vous vous contenterez de vérifier qu'aucun dé ne soit sur une face "m" pour annoncer tout fièrement "M"...

Il n'empêche que chaque partie sera intéressante mais qu'on ne sortira pas souvent le jeu de peur de vite s'en passer ou qu'on ne le conservera que peu de temps du fait de sa faible durée de vie.

Dommage, car le jeu est bien sympathique. A vous de chercher de nouvelles façons d'y jouer pour le dynamiser un peu. L'éditeur, sur son site, en a déjà proposer une...