Constantinopolis

7 mars 2011 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
2
Date
7 mars 2011

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 5 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
120 minutes
Mécanismes
Construction, Simultané, Tuiles
Thèmes
Ville, Antiquité
Date de sortie
1 janv. 2010
Auteur(s)
Giancarlo Fioretti
Illustrateur(s)
Antonio Dessì
Editeur(s)
Homo Ludicus

Scores

# Nom Score
1 Le Zeptien 48
2 palferso 53
Réagir à cette partie de jeu

Il y a 3 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 7 mars 2011 à 00:00

Une partie config 2 pour voir un peu comment tourne ce jeu édité en VF par Edge.

Un plateau, des plateaux individuels, des tuiles, de l’argent, des cartes et des cubes. Palferso me présente le jeu puis m’explique les règles. Celles-ci sont claires, et il a eu juste un petit doute sur les marchés, mais il a trouvé la réponse.

Donc voilà un jeu dans lequel on choisit un personnage en début de chaque tour, on se construit un domaine en achetant des bâtiments, et on peut envoyer en expédition des navires chargés de marchandises. Et là, je sais que le nom d’un autre jeu vous vient immédiatement à l’esprit…je vous rassure, c’est normal, d’autres y ont déjà pensé et Constantinopolis en souffre un peu à présent, tant est remis en question son originalité et le risque de faire doublon avec le jeu de monsieur A. Seyfarth.

Erreur me semble-t-il ! Mais je vais y revenir…

Concernant la partie, ce fut une course poursuite sur l’échelle des points, avec deux stratégies différentes : transports, dons et murailles pour Palf, un peu moins de transport de mon coté, mais des bâtiments aux productions variées pour moi, plus des batiments « de prestige » à points.

Alors que j’avais repris une légère avance à l’avant dernier tour, Palf termine avec 5 points de plus, grâce à la possession de 3 murailles. Le jeu est fluide, on sent des possibilités stratégiques diverses, le système des expéditions est simple et malin, tout comme les mécanismes du marché. Les bâtiments proposent une variété de choix qui assurent de nombreuses options. Enfin, il y a des décisions délicates dans la sélection des 5 personnages proposés.

Alors par rapport au célèbre jeu d’arrivages de « colons » qu’en est-il ?

Choix de personnage ? Oui...comme dans beaucoup de jeux d’ailleurs, mais ce n’est pas en tout cas exactement comme dans LE jeu. Pour les personnages, Constantinopolis propose un système qui serait un mixe entre AOS et Amun-Ré (je sais que vous aimez les comparaisons). Le joueur se positionne sur une case personnage, mais peut être chassé par un autre joueur qui doit pour cela faire une enchère (bon, je simplifie là, mais il y a quelques petites règles en plus). Les choix des personnages conditionnent aussi l’ordre de tour. Autre différence, le personnage ne profite sur un tour qu’au joueur qui l’a sélectionné…c’est donc bien différent de ce dans quoi vous savez.

Des expéditions de marchandises ? Oui...mais rien à voir avec le système provoqué par le choix de l’Armateur. Ici, on charge des navires personnels pour réaliser des contrats qui rapporteront des sous et des points de victoires. Les expéditions demandent parfois 2 tours avant d’être réalisées, cela dépend de la taille de votre ou vos navires.

Constructions de bâtiments sur un plateau individuel ? Oui...mais pas besoin de les activer pour qu’ils produisent (comme dans ploum-ploum), et seuls les bâtiments de commerce ont besoin de marchandises précises pour effectuer des ventes qui vous feront gagner argent et points de victoires.

Un marché ? Oh oui...mais pas conditionné par le choix d’un personnage, et bien plus élaboré que le marché à 4 places. D’abord, le marché change à chaque tour, et une des 5 marchandises existantes n’est pas dessus. On y voit un prix de vente et un prix d’achat (qui changeront au marché suivant) et la possibilité de former des lots pour les donations (qui rapportent des points de victoire). 9 marchés se succéderont…ça tombe bien, il y a en tout 9 tours dans une partie… sauf dans un cas particulier (je passe là-dessus).

Bon, je vais arrêter là. Alors oui, on peut éventuellement percevoir dans Constantinopolis un vague cousinage avec le jeu consacré au port situé dans les Grandes Antilles, et si vous n’aimez pas ce dernier, alors Constantinopolis ne vas sans doute pas vous plaire non plus, mais je suis bien certain d’une chose : on n’a pas là une redite !

J’ai remarqué des avis un peu « hatifs » selon moi, à coup de « ouaip, c’est comme tsoin-tsoin », et ce serait bien dommage que ces quelques avis, mitigés en plus, vous détournent de ce bon (et beau) jeu, car vraiment, il vaut la peine d’être approfondi.

Oui, c’est un CR en forme d’avis après une seule partie (et c’est pas bien), config 2 en plus…

C’est pas vraiment dans mes habitudes...

...mais des fois, quand il faut, il faut… :D

Le Zeptien
By palferso | 7 mars 2011 à 00:00

Je suis moins consensuel et diplomate que le Zep et je trouve les comparaisons avec P....o R..o débiles et réductrices tant les deux jeux n'ont rien à voir. De plus, une telle comparaison ne peut que causer du tort à un jeu qui jouit forcément d'une moindre notoriété que l'autre illustre "ancêtre". Mais le Zep en a longuement parlé ci-dessus, je n'y reviens pas.

Sinon, beaucoup d'aspects m'ont bien plu à Constantinopolis:

-ce jeu n'est ni un jeu de placement d'ouvriers, ni un jeu de transformation artificiel à l'infini de marchandises (type Le Havre) ce que j'apprécie énormément d'un point de vue personnel.

-si il utilise des mécanismes classiques, son originalité pour un jeu de type gestion de cubes vient qu'il laisse une alternative à la production en intégrant très intelligemment un système économique qui permet d'acheter les marchandises que l'on ne produit pas. Hier, je l'emporte en n'ayant construit en tout et pour tout qu'un seul édifice de production (tous mes produits auront été acheté au marché boursier). Le seul équivalent que je lui vois de ce point de vue est Planet Steam (Container aussi mais ce dernier est trop atypique et original pour entrer pertinemment dans ce critère de comparaison).

-le système de contrats apporte un aléatoire bienvenu qui n'est incontrôlable que pour ceux qui ne se donnent pas les moyens de le contrôler (là aussi, les commentaires à l'emporte pièce vont bon train sur cet aspect et font peur tant ils respirent la superficialité, l'absence de bonne foi et/ou un manque criant d'intelligence). Hier soir, j'ai constamment contrôlé mes contrats (et j'en ai fait un paquet puisque toute ma stratégie était axée là dessus), et même si j'ai dû parfois m'adapter à des tirages moins favorables, j'avais constamment la possibilité d'agir/réagir efficacement sur ce point.

-le jeu doit être très dynamique une fois maîtrisé puisqu'il n'y a en fait que deux phases où l'on joue chacun son tour (l'octroi de personnages et les achats de bâtiments), le reste pouvant être joué en simultané.

-certains avis de joueurs "non kleenex" sur BGG soulignent que le jeu est bien plus riche qu'il n'y parait et que de nombreuses stratégies viables y sont possibles ce que l'on a bien senti avec le Zep.

Bref, très bonne surprise et très bon jeu auquel j'ai hâte de rejouer pour tenter d'autres choses.

Le Zeptien
By palferso | 7 mars 2011 à 00:00

Une autre partie hier soir (à 4 cette fois-ci) au cours de laquelle j'ai été compétitif jusqu'au bout pour la victoire finale sans avoir effectué un seul contrat au moyen des bateaux...

On peut donc gagner à Constantinopolis en produisant évidemment, sans produire (acheter sur le marché) et sans honorer de contrats maritimes.

Les voies d'appoint très fortes sont les dons (hier soir, j'ai marqué 13 ou 16 points de dons) et les murailles + les contrats qui, quand ils ne sont pas joués comme fin stratégique constituent évidemment également un appoint important. Après, ces appoints peuvent être mixées ou pas entre eux, jumelés plus ou moins intensément avec une voie stratégique, etc.

Bref, Constantinopolis est un très bon jeu, riche et aux voies stratégiques très distinctes, viables et équilibrées. Une fois de plus, une bonne surprise.