Cet article n'est pas un essai complet du jeu ou un avis éclairé après moult parties, il représente juste une description des sensations ressenties après une partie découverte d'un jeu. C'est un complément à la présentation du jeu, en attendant un test plus complet.

Pour être honnête, ce n'est pas tout à fait ma première partie puisque j'avais joué sur le proto à Cannes. Néanmoins la version du proto comportait pas mal de différences, dont la plus notable était qu'il n'y avait qu'un seul type de ressource noble.

Plus on avance dans le jeu, plus les subtilités se découvrent.

Les majorités sur les quartiers qui avaient été négligées sur le premier tour apparaissent finalement assez forte. Profitant de deux bonus acquis grâce aux enchères, mon influence à l'hôtel de ville a grimpé jusqu'à 4.

Je joue du coup sur ces majorités plutôt que sur les enchères et ma réputation grandit au fil des tours me permettant d'être dans le groupe de tête sans pour autant vraiment construire mon chef d'oeuvre.

L'autre architecte le plus réputé pour l'instant de Bruxelles se révèle être plutôt un artiste en vogue sur le marché de l'art. Et ses peintures, meubles et autres objets s'arrachent à prix d'or et lui valent une belle réputation.

Des grands artistes sans chef d'oeuvre !

Un autre s'engage plus discrètement sur le marché de l'art, préférant monter sa propre collection, soutenu par quelques notables, et l'on sent bien que si pour l'instant sa réputation n'est pas extraordinaire, il devrait dans quelques années (au décompte final) la voir grimper en flèche lorsqu'il révèlera sa collection et la cohorte de notable qui sont à ses côtés (il place ses cartes bonus en augmentation de scores plutôt que prendre leur bonus).

Les autres s'attèlent plutôt à bâtir leur chef d'oeuvre et à occuper les quartiers de Bruxelles par leur maison.

Dans les derniers tours, tout le monde aura finalement pas mal bâti son chef d'oeuvre à part notre artiste, le plus réputé d'entre nous, qui a totalement négligé cet aspect.

final countdown

Au décompte final, grâce notamment à 60 points d'un chef d'oeuvre parfaitement réalisé, je l'emporte alors que le collectionneur n'est pas loin derrière moi. Cela s'est joué dans le dernier tour et c'est grâce à la finalisation de mon chef d'oeuvre que je l'emporte.

Quant à notre artiste, il paiera cher sa mono-stratégie. Alors qu'il était largement en tête avant le décompte final, il va se faire rattraper par tous les autres joueurs.

Qu'en pensez-vous ?

Le jeu a plu à tous les joueurs présents autour de la table. Et s'il est peut-être un peu long à cinq joueurs, non seulement personne ne s'est ennuyé mais au contraire tout le monde en redemandait.

Il est évident que c'est un jeu qui est plutôt à réserver à des joueurs aguerris. L'impression initiale sur la multiplicité de façon de scorer des points s'est vite estompée au cours de la partie comme je l'avais présagé. En effet cette multiplicité est en fait lié à des axes de développement différent.

Et si on peut en mixer quelques uns, on ne peut clairement pas jouer sur tous les tableaux. Il semble aussi difficile de ne se concentrer que sur un seul axe. Il faut pouvoir augmenter sa réputation en cours de partie tout en préparant un moyen de scorer en fin de partie.

Et finalement ?

Bruxelles 1893 est un jeu riche où il faut jouer sur plusieurs mécanismes et où l'interaction est très présente.

On devine également que le jeu a été finement testé et équilibré, mais c'est au prix d'une plusieurs petits détails de point de règle auxquels il faudra faire attention lors de sa première partie.

D'ailleurs, à la relecture des règles après la partie, je me suis rendu compte qu'on avait fait quelques erreurs dont une assez importante. Un détail qui avait toute son importance.

De l'originalité du jeu

Concernant l'originalité du jeu, si aucun mécanisme n'est en lui-même nouveau, l'agencement subtil de ceux-ci font la richesse de ce jeu et lui permettent de se démarquer des autres jeux plus classiques dans leur conception.

Au niveau des mécanismes, on peut citer : la pose d'ouvrier, les majorités, les enchères, le timing dans l'exploitation de ses ressources, un jeu d'investissement concernant les cartes notables.

Tout cela est agencé avec élégance.

À noter que les majorités se jouent en même temps que les enchères, ce qui rend redoutable la pose d'ouvrier et cornéliens les choix à faire.

On a clairement envie d'y revenir afin de mieux maîtriser tous ces aspects mais aussi d'explorer des stratégies différentes.

Les comptes-rendus de partie qui ont déjà commencé à fleurir sur le site vous permettront de compléter cette première impression. Et je ne doute pas qu'un test viendra couronner le tout. ;)