Le Monde a besoin des party games !

Dans un article paru vendredi, le quotidien Le Monde fait un parallèle entre la crise économique actuelle et l'essor des party games. Il évoque l'importance d'éviter les discussions sur la crise lors des dîners, et justifie ainsi la sortie de "jeux de cocktail" pour animer la tablée.

Ces jeux doivent être simples et rapides, fournir des parties courtes entre 3 et 5 minutes, pour provoquer une poussée d'adrénaline, et d'euphorie générale.

Cette tendance est mise en opposition avec les temps ou l'économie se porte bien et ou les gens s'intéressent plus aux jeux classiques, d'un format plus long, comme ce fut le cas durant l'entre-deux-guerres ou on a vu se développer le Monopoly, le Scrabble et le Pictionnary.

L'article est assez bien construit, même si à la lecture, je ne suis pas sûr que nous, les joueurs, fassions partie du panel représentatif des accros aux party games. J'ai l'impression que si nous jouons à tout un tas de trucs, et pas seulement des party games, c'est juste parce que nous aimons ça.

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Il y a 5 commentaires

jedisjeux
By loic_425 | 3 mars 2012 à 11:33

Je viens de lire aussi l'analyse de mr le zeptien et je suis sur le c... car c'est vraiment très bien ! Je pense que ça vaudrait le coup d'un article ça !!! plutôt qu'un simple commentaire de news excellent qui risque de se perdre... :D

jedisjeux
By Bardatir | 2 mars 2012 à 09:05

En tout cas Zep, je trouve ton analyse très pertinente ! (Jviens enfin de trouver le temps de la lire ^^)

L'Échappatoire au monde réel est bien réel justement... Et je trouve que l'on recherche plus des jeux où les règles sont justes, équilibrées, pour oublier le sentiment d'injustice qui se dégage depuis pas mal d'années...

Les jeux méchants sont beaucoup moins présents. Au final, cela va dans le sens du plaisir ludique "primaire" qui n'est pas lié à une stratégie, mais plutôt à un bon moment passé en société. Et je ne trouve pas que cela soit une mauvaise chose ! :D

jedisjeux
By limp | 29 févr. 2012 à 15:33

Sur le Facebook de Jedisjeux, il y a trois autres liens vers des articles du Monde traitant du jds : apparemment, ils aiment en parler ces jours-ci ...

jedisjeux
By Le Zeptien | 29 févr. 2012 à 13:53

Ce que dit Bernard Montibert en fin d’article me fait sourire...non pas que je sois en désaccord avec son idée, qui me semble assez juste d’après ce que j’ai pu observer, mais cela pourrait laisser penser aussi que les party games ne s’adresseraient pas à ceux qui aiment et ont l’habitude de jouer...

Les liens de cause à effet établis dans cet article me semblent un peu hatifs et parfois insuffisants. La question du prix, du pourquoi du choix par un certain public de jeux aux règles simples, aux parties courtes…oui, je suis assez d’accord avec tout ça, maintenant la reflexion de Cespedes manque un peu d’envergure, tout en étant sur la bonne voie.

Je ne sais pas s’ il faut chercher un lien avec la « crise »... de toute manière, c’est une explication souvent avancée pour expliquer tout et n’importe quoi et puis j’entends parler de crise depuis l’âge de 9 ans…c’est vous dire si pour moi, le discours sur la crise, matrice ou fait générateur de comportements sociaux inhabituels, n’est pas nouveau. J’ai surtout l’intuition que c’est un bon moyen pour ne pas évoquer les éventuelles vicissitudes intrinsèques d’un système, mais bon, le sujet n’est pas là

Je crois en tout cas que la mentalité des joueurs « habitués » à changé. Leur manière d’aborder un jeu et leur état d’esprit n’est plus le même…par exemple, l’idée de se faire éliminer dans un jeu qui semble maintenant rédhibitoire, la sensibilité aux problèmes réels ou imaginaires d’un effet King-making, le désintérêt (peut-être parfois un peu feint) pour les scores finaux, un certain rejet du hasard, du chaos, des situations de win-to-win …sont des phénomènes que je n’avais jamais observé il y a une vingtaine d’années.

L’idéal-type du joueur habitué d’aujourd’hui, ce serait quelqu’un qui ne supporte plus de retrouver dans un jeu des contraintes ou les risques (sans jeu de mot) de la vie réelle.

Sur un plateau, certains veulent peut-être, de manière plus ou moins consciente, trouver ou retrouver le contrôle de leur destin qui semble parfois leur échapper dans la « vraie vie », tant on a le sentiment aujourd’hui d’être balloté par des forces qui nous échappent : marchés, finances, médias, complexité administrative, chômage, etc…

Il ne veut pas être non plus en confrontation trop directe avec les autres (j’ai remarqué dans des commentaires que l’on parlait plus souvent de partenaire que d’adversaire), sans doute parce que nous le sommes sur le marché du travail, ou bien à l’Ecole, l’université, au moment des promotions, etc... d’où, peut-être, le succès et la prédominance des jeux à interactions indirectes : Quand on perd, on se sent moins victime des autres…

Concernant les party-games, ils nécessitent un investissement en temps, argent et réflexion assez modeste. Perdre ou gagner ne laissent pratiquement aucune trace et on ne se sent pas vraiment opposés les uns aux autres. Et puis vous pouvez bien vous marrer, vous vider la tête, autant que si vous alliez au cinéma ou voir votre humoriste préféré.

La profondeur ludique trop légère de ces jeux explique sans doute pourquoi les gamers n’en font pas des folies, mais c’est bien la seule chose qui leur manque.

Enfin voilà, je n’ai pas le temps de développer plus, disons que j’évoque des pistes à explorer qui me viennent à l’esprit.

jedisjeux
By Bardatir | 29 févr. 2012 à 09:21

J'ai lu cela la semaine dernière, mais je trouve la comparaison peu convaincante...

Il est bien connu qu'en cas de crise l'homme fait l'autruche et aimerait bien oublier tout cela, mais d'ici à se rabattre sur les jeux d'apéro, je trouve le rapport un peu trop alambiqué à mon goût...

On va dire que cela fait un prétexte pour parler de jeux de société et d'Asmodée par l'intermédiaire de Dobble...