P@$#%, 10 ans, vite, chez le chirurgien !

Shanouillette vous en a déjà un peu parlé, mais Wraith aimerait revenir un peu plus en détails sur la campagne de financement de la réédition de Saint Petersburg. Je lui laisse donc la parole :)

Petit à petit, tous les grands classiques affichent leur âge et, comme c'est à la mode à notre époque, s'offrent un lifting.

Derniers en date : Puerto Rico et Coloretto pour leurs 10 ans, Pandémie qui se trouve déjà vieux à 5 ans à peine…

Et maintenant, c'est au tour de ce bon vieux Saint Petersburg, 10 ans déjà !

C'est resté assez discret, car ce n'est pas sur Kickstarter ou Ulule, mais via la plate-forme Spiele Offensive que la campagne de crowdfunding de Hans im Glück a démarré. A l'heure actuelle, ils ont déjà largement dépassé le seuil de financement et la campagne n'est pas encore finie.

On aurait pu s'attendre à la foire aux stretch goals, mais il faut avouer que ceux-ci ne sont jusqu'ici pas super emballants, donc le montant n'augmente presque plus ces derniers jours.

Les objectifs atteints rajoutent de plus belles pièces en bois, deux mini-extensions et la disponibilité du jeu sur le site Brettspielwelt.

Ce que, personnellement, je ne trouve pas si intéressant, vu qu'il existe déjà dans sa version originale sur Yucata.de (même si là c'est du tour par tour).

A 48.000€, on aura droit à la réédition de l'extension « New Society ».

Ils annoncent ensuite deux mini-extensions, mais sans plus de précisions.

Mais c'est quoi ce truc, encore un jeu avec un nom de ville ?

Pour rappel, Saint Petersburg est un des « Grands Anciens » des jeux de société. Détenteur, entre autres, du Deutscher Spiele Preis et du Tric Trac d'Or de 2004, ce n'est pas rien.

Créé par Bernd Brunnhofer (sous son pseudo habituel, Michael Tummelhofer), également auteur de l'Âge de Pierre, il est abordable et amusant, tant pour des débutants que de gros joueurs.

C'est essentiellement un jeu de cartes, même s'il y a un plateau.

Lors de quatre phases successives (ouvriers, bâtiments, nobles et améliorations), on acquiert des cartes, on les upgrade, et on optimise du mieux qu'on peut sa machine à points de victoire. Le grand nombre de cartes assure la rejouabilité et les effets de celles-ci sont assez variés.

Le jeu était de moins en moins trouvable et cette réédition tombe donc à point nommé.

Miroir, mon beau miroir, dis-moi en quoi je suis la plus belle ?

Question art, déjà, pas sûr que ça plaise à tout le monde.

Les graphismes du jeu original étaient, euh, comment dire, désuets et particuliers, avec des nobles ayant tous des têtes de dégénérés (sûrement consanguins, ça n'a pas aidé…) et/ou des strabismes prononcés. Et on en arrive ici à du presque photoréalisme pour ces mêmes nobles, d'autant que dans les niveaux de pledge, il y a la possibilité d'avoir sa tête sur la carte d'un noble.

C'est un peu comparable avec l'écart énorme entre les illustrations originales de « Love Letter » et celles « rococo » dans sa version d'AEG.

Ce sera donc une question de goût...

Les bâtiments, par contre, pour ce qu'on peut en juger, c'est très joli.

Quoi ? On touche à la mécanique !

Ensuite, et ça aussi ça peut être sujet à controverse, on rajoute un cinquième paquet de cartes, les cartes de marché, donc une nouvelle phase de jeu et même une nouvelle mécanique. Ces cartes rapportent des ressources, qui donneront des points supplémentaires à la fin de chaque round pour celui qui en détient une majorité.

Pourquoi pas, mais était-ce vraiment nécessaire ?

La justification de l'éditeur est que, dans l'extension « New Society » du jeu original, qui permettait alors de jouer jusqu'à 5, l'ajout de ce 5ème joueur était traitée de façon un peu bancale.

Dans ce cas, je suis d'accord avec eux. En effet, chaque joueur reçoit un avantage, matérialisé par une pièce en bois, qui lui permet à tour de rôle d'être le premier à jouer dans une phase particulière. Et comme il n'y avait que quatre catégories de cartes, le cinquième joueur, en compensation, recevait deux points de victoire.

L'éditeur Hans im Glück avait également choisi d'inclure dans cette réédition l'extension « Banquet », mais pas l'extension « New Society » (à part pour le cinquième joueur).

N'étant cependant pas tout à fait sûrs de leur coup, ils avaient publié un sondage demandant l'avis des joueurs.

Selon moi, cette extension est indispensable, car elle fixe, entre autres, des problèmes d'équilibrage du jeu, en remplaçant certaines cartes par de nouvelles versions. Ce fut également l'avis de nombreux joueurs, sous la pression desquels ils ont immédiatement modifié les cartes « observatoire » et « Hofmeisterin ».

Ils se refusent cependant à intégrer au jeu les autres nouvelles versions des cartes, affirmant que la nouvelle 5ème phase de jeu assure le rééquilibrage. Elles seront cependant disponibles pour les puristes, moyennant un supplément à votre participation.

Les autres cartes de l'extension seront disponibles avec le stretch goal de 48.000€.

En pratique

Le jeu démarrera à 35€ + frais de port (9,90€ pour la France et 7,90€ pour la Belgique).

Il sera disponible uniquement en anglais et allemand, mais peu importe, il n'y a pas de texte sur les cartes à part le nom de celles-ci. Et l'iconographie est assez claire.

La livraison est prévue pour début octobre 2014.

Quant à savoir s'il faut l'acheter ou non, si vous le possédez déjà et que le look original ne vous rebutait pas, je ne sais pas si cela en vaut la peine.

Pour les autres, je ne pourrais que vous conseiller d'acquérir ce très bon, jeu, mais j'attendrais quand même les premières critiques, afin de voir s'il tourne bien avec cette cinquième phase de jeu.

Je suivrai en tout cas cela avec une grande attention.

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