C'est dans la boîte - Warriors of God

Un "C'est dans la boîte" ? Heu...et pourquoi faire ?

Et bien, des fois, on est fortement tenté par un jeu. Mais des fois aussi, on aimerait bien voir ce qu'il y a réellement dans la boîte. Celle-ci est peut être fort jolie, et puis parfois, quand on l'ouvre, on découvre avec tristesse que l'emballage cachait des choses bien moins chatoyantes. Or, le matériel de jeu, c'est ce que l'on va tripoter en se grattant la tête, c'est ce sur quoi nous allons porter notre regard, et souvent pendant plusieurs heures d'affilées, c'est aussi ce que nous allons présenter à nos partenaires gamers habituels...et ces derniers peuvent être un peu taquins et bien rigoler, en voyant l'aspect de votre dernier achat, si les pions sont minuscules, si le plateau est horrible avec des couleurs "qui piquent les yeux", si les aides de jeux sont illisibles et écrites en persan médiéval...non, vraiment, ça le fait pas. Les éditeurs nous donnent parfois un aperçu de leur dernière production...mais bon.

Alors, ami(e)s lecteurs(trices) de Jedisjeux, c'est sans filet que je vous propose cette petite rubrique afin que vous puissiez voir au plus près à quoi peut ressembler une éventuelle future acquisition. En même temps, égoïstement, je vous montre ainsi mon dernier coup de cœur (rien qu'à la lecture des règles) pour un jeu...car, non, je n'y ai pas encore joué, et j'ouvre bien pour la toute première fois la boîte devant vous....ce n'est donc pas un avis ou une critique d'un jeu que je vous propose ici, mais simplement de jouer les voyeurs....

Et nous commencerons avec Warriors of God, un jeu de Makoto Nakajima et Adam Starkweather, édité en 2008 par Multi Man Publishing (MPP).

Allez, rincez-vous l'œil !

La boîte

la boîte du jeu, à l'ouverture

la boîte du jeu, à l'ouverture

Alors voilà...j'ai la boîte en main. Pour vous donner une idée de la taille, et bien nous allons faire la comparaison avec par exemple une grande boîte Ystari : la boîte de WoG est un peu plus large, un peu moins longue, et presque deux fois moins haute. C'est donc une boîte plutôt plate.

L'illustration est magnifique, avec une représentation de Jeanne, portant une armure (passée par dessus une robe néanmoins), la tête couverte d'une auréole et quelques personnages placés en retrait, dont un ecclésiastique et sans doute un soldat...la symbolique est claire. Derrière la boîte, sont représentés quelques pions et la carte du jeu dépliée.Le tout est vraiment bien illustré, avec des caractères médiévaux un peu effacés, comme l'on faisait autrefois lorsque que l'on réutilisait des parchemins en grattant le texte déjà présent (pour info : un palimpseste). Le carton de la boîte est épais, on sent le bel ouvrage.

J'ouvre : première chose que j'aperçois, le livret des règles...

Le plateau de jeu

la grande carte du jeu en papier

la grande carte du jeu en papier

Et voici le plateau de jeu....ou plutôt, la carte dépliée. Oui, parce que ce n'est pas un plateau cartonné comme nous en avons l'habitude, mais une grande feuille un peu épaisse, façon affiche, encore plus fine que les plateaux GMT par exemple. Ah ça, faudra faire attention, ou bien plastifier peut-être (ou bien encore, jouer avec un dessus en plexi comme le font parfois les wargamers).

La carte vous immerge immédiatement dans l'ambiance, avec des couleurs bien choisies et des motifs d'époque. Bretagne, Normandie, Anjou, Limousin, Champagne, etc...ah oui, on est bien chez nous. Au nord, l'Angleterre. Les blasons de chaque région figurent sur la carte (et ce n'est pas seulement décoratif). Nous avons aussi divers moyens d' informations (pour les chefs, marquer les points, les tours de jeux) et même deux cases pour...les prisons (Tower of London et La Conciergerie). Les flèches bleutées indiquent des mouvements possibles par voies maritimes. Certaines provinces sont séparées par des rivières ou des frontières difficiles à franchir (à cause de montagnes par exemple). Des chiffres romains indiquent des valeurs différentes selon les régions (important pour marquer les points mais aussi le recrutement).

Bref, tout cela présente bien...le seul bémol est quand même la fragilité de la carte

Le Matériel

Ici, nous pouvons voir deux aides de jeux (recto-verso), une pour chaque joueur donc, les 10 dés et le livret des règles.

Bon, autant le dire tout de suite, je trouve les dés un peu petits, et je n'aime pas les dés trop "carrés", je les préfère aux angles arrondis, ils roulent mieux ainsi. Mais bon, c'est un détail qui le plus souvent ne gène que moi.

les règles, les aides de jeux et les dés

les règles, les aides de jeux et les dés

Le livret des règles par contre est parfait : il est bien illustré (éléments du jeu, pions en situation sur la carte), avec de nombreux exemples de séquences de jeu. Il fait quand même 16 pages. Ah ! Si je vous l'ai pas encore dit, les règles et les aides de jeu sont en anglais évidemment...oui, tout le jeu est en anglais, et au moment ou j'écris ces lignes, personne n'a encore traduit les règles de WoG dans la langue de Voltaire. Mais cela ne saurait tarder.

Les règles sont correctement ordonnancées me semble t-il, la mise en place et les règles spéciales (peu nombreuses) pour chacun des deux scenarii possibles (La guerre de cent ans ou Le Lion en Hiver) sont précisées sur la dernière page.

Les aides de jeu (elles aussi illustrées en arrière-plan, sans conséquence sur la lisibilité) sont une mine d'informations, avec le rappel des séquences de jeu, des règles qui s'appliquent aux unités spéciales, des actions possibles, des règles de combat, de déplacements, de contrôle de zone, des façons de marquer des points de victoire...bref, une véritable (et très bonne) synthèse des règles du jeu...de vraies aides de jeu quoi !

Comme d'habitude, vu qu'elles sont vraiment utiles et seront donc souvent manipulées dans une partie, je placerai ces aides de jeu dans des intercalaires en plastique transparent (c'est du papier un peu épais, mais bon, j'aime pas les plis sur les aides de jeu).

Les pions

La planche de pions

La planche de pions

Et voici les planches de pions...et bien ça a de l'allure hein. On peut voir ici les pions leaders, les pions armées, les marqueurs d'influence ronds (les français sur la photo, les couleurs anglaises sont sur l'autre face), différents marqueurs, les pions mercenaires, archers, chevaleries, etc....tout cela est bien beau. Pour vous donner une idée de la taille des pions, ne reculant devant aucun sacrifice, je les ai mesurés...2,5 cm de coté.

Cela dit un détail me trouble. Dans les règles, il est dit qu'il y a 3 planches de pions..et j'en ai 4. Un petit papier glissé dans la boite explique qu'après le travail d'édition, il s'est avéré que le nombre de pions troupes étaient insuffisant. Alors, cela a fait ni une ni deux, ils ont décidé de placer une planche supplémentaire dans chaque boîte...

si bien qu'à présent, certains pions (bombardes, mercenaires, archers anglais et gallois, chevaliers anglais, français, et bourguignons) sont en trop et qu'il faut en retirer un certain nombre (précisé dans l'errata) avant de jouer...en cas de perte, et bien on a donc de quoi les remplacer. C'est pas top ça ?

Les infos sur les pions sont parfaitement visibles (ce qui change de certaines mauvaises habitudes prises dans les wargames), que ce soit les chiffres, les blasons, les noms de personnage...enfin bref, nous avons là des pions à la lisibilité parfaite, ce qui assure un bon confort de jeu....mais à présent, voyons cela de plus près...

Devant vous, un exemplaire de chaque type de pion que vous rencontrerez dans le jeu.

Et attention hein, concernant les chefs, je vous ai selectionné du gratin ! Alienor d'Aquitaine (autant admirée que détestée), Simon de Montfort (tristement célèbre dans notre bon sud), Robin Hood (oui, oui, Robin des bois himself) et Richard Coeur de Lion (qu'on ne présente plus) pour la rangée du haut...tout ce beau monde se retrouve dans le scénario I.

En dessous, des personnages du scénario II (reconnaissables aux chiffres en noir) avec, ne mégotons pas, Jeanne d'Arc, Charles VII, Edouard III et Henry V....que des stars de la guerre de Cent ans...mais il y en a bien d'autres.

Bon, vous pouvez voir aussi des pions chevaliers (français, anglais, bourguignons), archers (anglais et gallois)...et des marqueurs spéciaux, type Agressors (bien utiles pour savoir qui à provoqué le combat), un pion Disgraced (que l'on pose sur un leader qui a fuit la bataille...cela dit, une bonne retraite vaut mieux parfois qu'une bonne dégelée), le pion marqueur de tour, de point-victoire...

Un petit détail : Seuls deux pions leaders ont leur effigie sur leur pion respectif : Jeanne et Robin...

Tout ce beau monde est visiblement prêt à en découdre, chacun pour défendre le bon droit de son suzerain...et c'est là que les ennuis commencent, car tous n'ont pas le même.

Une situation de jeu

une situation de jeu fictive

une situation de jeu fictive

(situation tout a fait fictive, qui ne résulte pas d'une partie en cours)....alors, que voyons nous ? Et bien une situation difficile pour les français...les goddons sont partout !

En Ile-de-France, Charles VII (le roi de France comme l'indique le marqueur French King) s'est positionné avec notamment des chevaliers...Dans l'Orléanais juste en dessous (contrôlé par les anglais, comme l'indique le marqueur d'influence), Jeanne d'Arc, appuyé par Jean de Dunois (et c'est Jeanne qui commande car elle possède plus d'étoiles que de Dunois) lance une offensive pour dessérer l'étau, contre John de lancaster (on sait que ce sont bien les français qui lancent l'attaque, en raison du marqueur Agressor tourné du coté français), qui dispose notamment d'archers...ça va barder !

En Normandie, Gilles de Rais va subir les assaults de James I (comme l'indique le marqueur Agressor tourné coté anglais)...et il va avoir bien du mal à conserver la région (rattachée, pour l'instant, au roi de France comme l'indique le marqueur d'influence français) au vu des forces en présence. L'Anjou, le Berry, et même la Bourgogne sont sous influence anglaise ! La Champagne est toujours aux français, ainsi que le Limousin (mais presque sans défense par contre, seul le jeton d'influence indique que les français en sont politiquement les maîtres)...pas facile pour le camp français tout ça !"

Hormis la fragilité de la carte et la petitesse des dés, le matériel de Warriors of God incite à plonger immédiatement dans les règles, tellement on peut sentir des parties riches en rebondissement, et une certaine épopée derrière tout cela.

Pour le rangement, munissez-vous de petits sacs évidemment, en classant les pions selon les scénarios, puis selon leur camps.

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