Critique de Crazy Mix

Après vous avoir présenté notre critique de Timeline, un des jeux de la nouvelle gamme de boîtes en métal de chez Hazgaard, voici celle d'un autre des deux jeux sortis au même moment mais auquel vous aurez pu déjà joué, puisque tout comme Pocket Rockets, dernier larron de ce trio annonciateur de petits frères, il s'agit d'une réédition (de Megamix, sorti chez Tilsit).

Et puisque le jeu s'y prête, nous avons décidé de l'observer rapidement et d'en décoder chacune de ses spécificités. Tout ça pour voir si au final, le jeu sortira grand vainqueur de ce petit exercice...

Matériel

C'est donc dans une boîte carrée et à faible encombrement que se présente cette nouvelle mouture de Megamix. Toute métallisée et agrémentée d'un couvercle en relief et en couleur, très agréable à regarder, cette dernière est engageante et pousse à en savoir plus. Très bien, regardons sur sa tranche : auteurs, durée, âge conseillé et nombre de joueurs possibles. Pas d'éliminé en route ?

On continue donc à tourner notre boîte tel un rubik's cube pour nous retrouver sur la partie inférieure. Là, un bref descriptif de ce qui nous attend : rapidité et décryptage. Des cartes nous sont également présentées pour clore cette partie.

Car il ne reste plus ensuite qu'à ouvrir cette boîte pour aller à la rencontre de ces cartes, seul véritable matériel du jeu. On ne s'attardera que très brièvement sur le livret de règles, épais, mais dû aux six langues proposées. Pas de numérotation de page, mais bon, vu que le français est la première langue proposée, on ne perdra pas de temps dans la recherche de la partie qui nous concerne. On soulève donc le paquet de cartes, bien bloqué dans son thermo entièrement feutré, pour enfin pouvoir apprécier l'objet que nous allons manipuler à chaque partie.

Premier constat: il faut aimer les jeux abstraits. Sur des jeux très complexes, on est souvent habitué à manipuler des cubes, mais ici, on a un jeu qui se veut fun et qui ne propose que des cartes avec différentes formes géométriques et un joli panel de couleurs. D'ailleurs, on aura droit à des cartes réversibles, et, comme dans la cabane du pêcheur de Francis Cabrel, on pourra ainsi jouer en faisant soi-même le mélange des couleurs.

Le jeu n'est pas une simple redite de sa première version, car les différences, surtout présentes dans l'habillage du produit, sont tout de même nombreuses. Ainsi, ces cartes donnent une impression d'effet 3D assez sympathique.

Les cartes à décrypter ne sont pas superbement jolies mais il était difficilement envisageable de faire mieux dans ce domaine tout en les gardant "lisibles", puisque tout le jeu repose sur ces dernières. Il faudra parfois jusqu'à une partie pour que certains joueurs se sentent à l'aise dans leur lecture, tandis que d'autres fuseront très vite vers la carte "réponse".

Mais parlons de ça plus en détail dans le chapitre suivant...

Règles

Comme précisé plus haut, le livret de règles comprend divers langages, dont le français, avec lequel il démarre. Les sept premières pages, sans compter la couverture, suffiront à connaître la totalité des règles.

Bien expliquées et découpées, elles ne présentent aucune difficulté de compréhension. Les passages mis en valeur via l'utilisation de certaines couleurs sur les mots clés et les illustrations aident très bien à la digestion des règles.

A la lecture, on a l'impression qu'on va avoir affaire à un jeu utilisant les pièces de Quarto, ces dernières insérées dans des cartes, mais remplaçant le principe de placement par un système de rapidité et de décryptage. Bref, un parallèle en tout petits pointillés d'un jeu tactique vers un jeu d'ambiance on ne peut plus familial.

L'idée est simple, on va placer en début de partie de façon aléatoire les 20 cartes "cible". Enfin, plutôt dans un ordre aléatoire, car une fois placée, elles doivent délimiter un joli carré dans lequel on placera les cartes à décrypter. Premier constat : si la boîte ne prend pas de place à transporter, le jeu en lui-même demande tout de même de la place. Ne comptez pas y jouer sur un bout de coin de table.

Par un système astucieux, les cartes codes vont vous décrire une forme, une taille, une couleur sur laquelle il y aura un cercle blanc ou pas. Une fois que chacun de ces critères est décodé, ne vous reste plus qu'à trouver la carte cible sur laquelle est illustrée la "pièce" correspondante et la montrer du doigt avant les autres. Vous ramasserez alors certaines des cartes codes et une nouvelle manche se déroule, ce jusqu'à épuisement de la pile de cartes.

Celui qui en aura remporté le plus finira sur la première place du podium.

C'est simple et vite parti. Reste que dans la pratique, c'est pas aussi fun que ça et semble plus répétitif que les autres jeux du genre (Jungle Speed, Dobble...) qui ne s'étalent pas autant sur la table et n'ont pas cette froideur de jeu abstrait (leurs dessins sont plus sympathiques).

De plus, dans la pratique, en tous cas la nôtre, le phénomène du "toujours le plus rapide qui l'emporte" était plus marqué que dans les autres jeux du genre.

Parfait sur le papier, le jeu se révèlera plus décevant dans la pratique.

Durée de vie

Si le jeu est plaisant à jouer, on s'en lassera assez vite.

Tout a été fait pour rendre le matériel le plus joli possible et si le rendu final est sympathique voire attirant, il ne suffit pas à s'enthousiasmer. Le problème est qu'à la limite, il s'agissait là du point fort du jeu.

Comme dit précédemment, le jeu est assez répétitif et le syndrome du joueur qui bat tous les autres peut être lui aussi marqué.

L'idée d'ajouter le mélange des couleurs est un bon plus mais sera une difficulté quasi insurmontable pour certains et une variante bien rapidement anodine pour d'autres.

Au final, on se rabattra rapidement vers d'autres jeux du même genre, plus jolis et prenant moins de place à jouer tout en étant plus flexibles pour s'enrichir d'extensions.

Non pas que cela soit impossible pour Crazy Mix, mais cela semble tout de même beaucoup plus compliqué à réaliser...

Avis de la rédaction

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Crazy Mix est d'une réalisation sans reproche. Pour autant, et si le jeu n'est pas mauvais, il ne parviendra que bien rarement à satisfaire le plus grand nombre. Cette impression de jeu "moyen" est de plus accentuée par le fait qu'on peut faire des parallèles plus ou moins osés avec d'autres jeux, qui ne rendent pas grâce à Crazy Mix, lui faisant même perdre un intérêt supplémentaire. Crazy Mix n'est clairement pas un jeu à bannir, mais il vaudra mieux l'essayer avant de l'acheter et voir s'il peut plaire plus que les ténors de la même famille...
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