Critique de Olympos

« Athéna, crée moi un petit jeu de civilisation rapide avec un soupçon de conquête de territoires, met tout ça à la sauce grec puis tu fais intervenir les dieux de temps en temps pour arbitrer la partie. Pour la nouveauté, demande à Chronos de nous trouver une mécanique originale pour l'ordre des joueurs et balance tout ça dans le cerveau de Philippe Keyaerts sur terre. »

Tels furent les paroles du grand Zeus lors de sa dernière réunion du club de jeu de société de l'olympe.

Olympos était né.

Matériel

La boîte d'Olympos est magnifique avec en couverture une Athéna dans un décor de guerre grec du plus bel effet. La boîte fourmille de matériels tels que des pions ronds en bois représentant les cinq joueurs ou encore des cubes représentant les quatre types de marchandise (Bois, pierre, grain et or).

Des tuiles tenant sur pas moins de trois plaquettes à dépuncher, représentent les différentes évolutions de votre empire. Elles sont magnifiques tout comme les cartes Dieu ou encore le plateau de jeu.

Le thème est bien présent sur l'ensemble du matériel et la qualité est au rendez-vous à l'exception du plateau découverte sur une feuille de carton au format A3.

Pour en savoir plus sur le matériel, le "C'est dans la boîte" fournira images et descriptions détaillées.

Règles

Le livre de règles est clair et bien illustré. Une lecture de celui-ci suffira à commencer une partie.

La mécanique originale du jeu repose sur une ligne de temps déterminant le tour du joueur. L'action effectuée coûtera un certain nombre de points de temps le faisant progresser sur l'échelle de Chronos (le dieu du temps et accessoirement, père de Zeus) autour du plateau de jeu. Le coût de l'action proportionnel à la puissance de celle-ci permettra de contrôler l'avancée du pion sur cette échelle.

A son tour, le joueur pourra choisir entre deux options : l'expansion ou le développement.

L'expansion concerne le déplacement de l'une de vos armées sur le plateau de jeu conduisant à la conquête d'un territoire donnant droit à son exploitation (une ressource parmi les quatre que propose le jeu).

En cas d'arrêt sur un territoire conquis par un autre joueur, un combat se produira. L'attaquant est toujours victorieux mais le coût à payer en temps dépendra du rapport de force entre attaquant et défenseur (la puissance militaire étant définie par le nombre de symboles épée possédés par les combattants).

A l'arrêt de ce pion, le joueur avance son pion d'autant de cases que de points action dépensés sur l'échelle de Chronos.

Si le joueur préfère faire un développement, il aura le choix deux options possibles. Faire une découverte qui lui permettra de développer son empire dans divers secteurs tels que militaire, production ou encore la dévotion aux dieux. Chaque développement, coûte un certain nombre de ressources que le joueur devra posséder au moment de l'achat.

L'autre option du développement est la construction d'une merveille. Chacune des cinq merveilles du jeu coûte un certain nombre d'étoiles que le joueur devra posséder en conquérant certains territoires, certaines cartes destins ou encore en possédant des marqueurs découvertes dans la même colonne que celle de la merveille à construire.

Que le joueur choisisse une découverte ou la construction d'une merveille, cette action lui coûtera sept points de temps.

Lors du passage des points Zeus, des cartes « dieu » seront révélées et appliquées.

Ces dieux pourront soit récompenser le ou les joueurs possédant les plus de pions Zeus, soit punir le ou les joueurs en aillant le moins. Ces points de dévotion sont récupérables sur le plateau, dans les découvertes ou encore avec des cartes destin piochées des que le joueur passe une case Zeus.

Ces cartes « destin » peuvent être jouées n'importe quand pendant le tour du joueur ou pour certaines à d'autres moments comme la carte donnant un point Zeus lors de la découverte d'une carte dieu. Elles permettent également de récupérer des ressources ou points de victoires qui compteront en fin de partie.

Quand tous les joueurs ont fait le tour de la piste de temps, le décompte de points est fait pour déterminer parmi les joueurs celui qui a le plus de points de victoire. D'ailleurs jedisjeux pense à vous en fournissant une feuille de score finale dans les goodies (Merci Steph de Neuch).

Olympos fait partie de ces jeux différents selon le nombre de joueurs. En effet, les règles sont faites pour une partie à quatre joueurs et le jeu, dans cette configuration, favorise le combat par manque d'espace pour tout le monde. A trois joueurs, il n'y a pas plus de domaines fermés donc les combats sont moins fréquents.

A deux joueurs (attention c'est une variante), il n'y a qu'un exemplaire de chaque découverte et au niveau dévotion il est impératif d'être premier sous peine d'être dernier (et dieu sait qu'il ne faut pas être dernier en dévotion à Olympos pour ne pas subir la moitié des cartes dieu).

A cinq joueurs le jeu perd en lisibilité dans le temps (ce qui est le cas de beaucoup de jeux de ce type) et devient même un peu long en attendant son tour (surtout si les autres arrivent à jouer deux fois avant vous).

Durée de vie

Le tirage au sort de la ressource allouée au départ à chaque joueur, le placement aléatoire des développements et merveilles, la clôture de 8 domaines choisis par le dernier joueur en début de partie, le placement des dieux et le tirage des cartes destin au court du jeu permettront à chaque partie d'être totalement différente des précédentes.

De plus, les parties sont relativement courtes (1 à 2 heures) et permettent d'en faire plusieurs dans une soirée.

Avec cette bonne re-jouabilité, l'enchainement de parties augmente l'expérience du jeu et le rend encore plus stratégique.

Tous ces points donnent à Olympos une durée de vie conséquente et son sobriquet de « civilisation light » lui va plutôt bien.

Le conseil de Jedisjeux

Olympos est un jeu opportuniste où il faut toujours avoir en tête un plan A, un plan B et idéalement aussi un plan C.

Entre joueurs ayant déjà quelques parties dans les pattes, il ne faut surtout pas s'entêter à poursuivre une stratégie en conflit avec celle de son adversaire s'il est plus fort que vous (spécialement militairement).

Il faut toujours savoir s'adapter à la nouvelle situation et basculer vers le plan B, celui-ci devenant alors le plan A.

Bien connaître les découvertes et savoir lire leur emplacement sur le plateau est aussi un paramètre important pour remporter la victoire.

Le cube de ressource de départ est très important car il va conditionner votre premier plan A.

Il n'y a pas de stratégie vraiment gagnante et n'avoir qu'une seule stratégie en tête et ne pas vouloir en changer mènera à coup sûr à la défaite à moins de jouer contre un adversaire qui n'a que peu d'expérience et qui vous laissera faire ce que vous voulez.

Il faut aussi essayer d'optimiser les pouvoirs accordées par les tuiles découvertes acquises en abusant de leur utilisation très tôt dans la partie.

Les découvertes Zeus, contrairement au militaire mettent un peu plus d'imprévu dans la partie mais quel imprévu !! En effet, les cartes Olympos sont puissantes et souvent dévastatrices mais c'est un pari payant car on ne sait jamais si le dieu est bénéfique ou maléfique.

Les Merveilles sont plus grande sources de points mais ne rapportent rien de plus. Le dilemme est donc de savoir à quel moment faire la "bascule" : c'est à dire prendre des merveilles au lieu des découvertes pour ne pas se les faire voler.

On peut effectivement gagner sans prendre de Merveille (spécialement si l'adversaire à fait la bascule trop tôt) mais il est tout de même fortement conseillé d'en prendre au minimum une ou deux.

Avis de la rédaction

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Olympos n'est pas un jeu dont on découvre toute les subtilités à la première partie. A la première partie, il s'agit d'un jeu de territoire où on s'amuse à prendre ceux des autres ! A la deuxième, Olympos devient un jeu de développement où on va jouer sur l'économie de temps et les technologies. A la troisième, c'est un jeu de choune pour le tirage des dieux. Enfin, à la quatrième, c'est un peu tout ça ! Et c'est là qu'on apprécie plus le jeu, on commence à mettre en œuvre des vrais combinaisons, même si certaines sont évidentes. Mais à l'évidence, Olympos est un bon jeu, voir même un très bon jeu, car même si on ne comprend pas toutes les subtilités du jeu aux premières parties, on prend plaisir à y jouer.
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Olympos repose sur un système de points temps proportionnel à la puissance de l'action et détermine quel joueur sera le suivant et c'est une très bonne idée. c'est un jeu très différent selon le nombre de joueurs. A 2, le soucis vient de l’obligation de posséder plus de points dévotion pour ne pas subir tous les dieux négatifs et voir les positifs aller à l’adversaire alors que le soucis ne se pose pas autant à 3 ou 4 joueurs ou il faut soit être le premier soit PAS dernier (je n'aime pas trop cette configuration). A 3, il y a plus de place qu’à 4 car pas plus de domaines fermés ce qui incite un peu moins les joueurs à combattre on perd donc un peu de l’intérêt du fight à mon goût. A 5, le jeu devient un peu imprévisible et longuet et je pense ne pas réitérer l’expérience. Pour moi la configuration idéale est à 4 joueurs où combat, traitrises et fourberies seront de la partie. Sa durée somme toute assez courte quand tout le monde sait jouer en fait un jeu permettant plusieurs parties dans la soirée. En conclusion, j’aime ce jeu surtout à 4 mais il reste sympas à 3 et en modifiant un peu la variante de l’auteur jouable à 2. pour moi, l'un des meilleurs jeux de l'année 2011. J’en redemande …
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J'ai essayé Olympos dans plusieurs configurations, à 2, à 3, à 5 et le jeu tourne toujours très bien. La première partie peut être longue mais les suivantes sont vraiment très fluides, dès l'instant que tout le monde connait les règles. L'échelle de temps est un mécanisme novateur, simple et pourtant très subtil d'utilisation. Être le dernier sur la piste de temps est un vrai avantage, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Il permet de jouer plusieurs coup d'affilée et de coiffer vos adversaires au poteau alors qu'ils étaient à deux doigts de l'acheter cette technologie, ils avaient tout devant eux, ce qui leur manquait c'est juste un coup... mais rien ne sert de courir avait dit la tortue, il faut partir à point, et Olympos vous l'apprend avec brio ! Il y a de nombreuses façons de gagner la partie à Olympos, mais la plus simple à mettre en œuvre reste sans doute le rush aux Merveilles. Cette stratégie demande d'avoir un peuple mobile et généralement assez doué militairement parce qu'il va falloir se placer le mieux possible sur la carte pour bénéficier des ressources, et particulièrement pour récupérer les pions qui donnent des réductions sur l'achat des merveilles. La durée de vie d'Olympos est déterminée par la configuration du jeu en début de partie : par l'emplacement des technologies et des merveilles, mais surtout par les territoires bloqués sur la carte. L'ensemble des 2 sera un indicateur à prendre en compte pour différencier les stratégies viables de celles qui ne le sont pas. Chaque partie sera différente de la précédente, car les joueurs occuperont d'autres zones de la Grèce pour arriver à leur fins. Pour autant cette mise en place ne prolonge que virtuellement la durée de vie du jeu. La configuration de départ a beau être différente, les stratégies sont plus ou moins les mêmes, et une vingtaine de parties permettront d'en faire le tour sans trop de problème. Ensuite on pourra ranger le jeu et passer à autre chose, pour avoir le plaisir de le ressortir dans 6 mois, et de remettre nos cerveaux à l'épreuve des dieux de l'Olympe.
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Spécialiste des parties à 2 joueurs en utilisant la variante officielle disponible sur le site d'ystari, Olympos est un jeu très fluide et très rapide (moins de une heure quand on connait les règles) mais qui est extrêmement stratégique et addictif. Toutes les parties sont différentes et le plaisir est toujours au rendez-vous.
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