Jedisjeux

Caverna est un Agricola 2. Plus stratégique, plus de choix, plus d'améliorations, plus de matos, plus d'animaux, plus de joueurs, plus de mines, plus de nains, plus de quêtes, plus de rubis, etc... Il est également moins tendu, moins exigeant, moins restreint qu'Agricola. En cela, certains fan de ce dernier pourrait être déçus. Mais l'ajout des mines, des améliorations, des nains, des quêtes, des rubis, associé à une simplification du comptage des points, des règles pour le côté ferme, en font un jeu plus facile et plus sympa à jouer selon moi. Paradoxalement, il est peut-être plus familial qu'Agricola...

Accordons nous bien, la filiation avec Agricola est en tout point évidente. Et si ce n’est le joueur averti qui le constate, Mr Rosenberg ne cherche en aucun cas à le cacher. Cependant, je m’en voudrais de ne tarir d’éloges pour ce grand jeu qu’à travers cette parenté. Bien entendu, Agricola est une création majeure depuis quelques années, mais Caverna est en passe de trouver sa propre place dans les ludothèques. Car c’est finalement l’ambiance qui lui donnera les lettres de noblesse. Caverna est drôle, narratif si les joueurs s’en donne la peine. Profond mais non frustrant, il se démarque par la place laissée à l’opportunisme quand son illustre parent blanchissait les nuits des apprentis fermiers. Jusque dans une exagération toute calculée (surtout d’un point de vue marketing, je pense) d’un matériel exubérant et envahissant, Uwe Rosenberg propose une variation dans l’ère du temps et non un auto-plagiat. Caverna est excessif et jouissif, plus simple d’apparence et plus retors dans l’interaction avec une très légère dose de hasard, inattendue dans une mécanique si bien huilée. Si le jeu Allemand devait se parodier lui-même, il n’aurait pu rêver plus bel hommage.