Fresco

14 oct. 2016 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
14 oct. 2016

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 4 joueurs
Âge
à partir de 10 ans
Durée
Mécanismes
Placement, Programmation, Majorité
Thèmes
Antiquité
Date de sortie
1 janv. 2010
Auteur(s)
Marco Ruskowski, Marcel Süßelbeck
Illustrateur(s)
Oliver Schlemmer
Editeur(s)
Queen games

Photos

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Il y a 2 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 14 oct. 2016 à 10:08

Mercredi soir, nous avons disputé une solide partie de Fresco, configuration 3 joueurs.

Solide parce que nous avions opté pour jouer avec 5 modules : Les trois modules déjà présents dans le jeu de base, auxquels nous avons ajouté la fresque murale (jouée dans une partie précédente, voir ici : http://www.jedisjeux.net/fresco?mode=pa ... ie_id=9624 ) et le module des vitraux. Ces deux modules sont je crois les mieux notés par les connaisseurs.

Les vitraux… j’avais joué ce module une fois seulement. Pourquoi ? Et bien il est à mon sens souhaitable de jouer certains des modules de Fresco avec des joueurs connaissant déjà le jeu de base. Or, jouant en club, il arrive fréquemment que s’installe à la table au moins une personne qui va vous dire « Ouah ! Il est beau, j’connais pas mais j’veux bien essayer ! »… aussi, un brin agacé mais sans trop le montrer, je range mes belles extensions et je réexplique le Fresco de base pour la quarante-deuxième fois et demie. Mais là, le problème se posait pas. Juste un rapide rappel des principes et quelques précisions sur la fresque et des vitraux ont suffit, et nous voilà à nouveau au service de Monseigneur l’Evêque.

Une poursuite, une arrivée serrée...

Concernant le cours de la partie, on peut le résumer de la manière suivante : après quelques politesses au départ pour ne pas trop être devant (évidemment, pour une question d‘ordre de tour dans le choix du levé), monsieur Palferso va prendre l’avantage et le garder pendant presque toute la partie. Le marqueur de points jaune a vite progressé loin devant, alors que Dame Aurélie et moi-même ramions (rien à voir avec les intempéries ici) pour ne pas nous faire définitivement larguer. A force de lutter pour la seconde place, cette saine concurrence nous a ramenés mine de rien à quelques encablures de monsieur Palferso. Sentant le danger, il va de nouveau accélérer en s’emparant de la sulfureuse tuile 24 qui coûte parfois la victoire (et même pire) à celui qui s’en empare. Là, j’ai pensé que c’était cuit, surtout que la fin de partie approchait. Mais lors d’un tour, je vais m’emparer (de mémoire) d’une tuile 17 et d’une tuile 11... Ajoutez à cela des points de l’évêque + 1 et de jolies vitraux, je suis passé carrément en tête. La fin de partie fut tendue et j’ai été à une peinture prêt de faire une dernière tuile qui m’aurait sans doute donné la victoire. On rivalisait sur tout, les dernières tuiles centrales, les commandes de l’évêque, la fresque murale et même la réfection de l’Autel, tout était bon quoi… Finalement monsieur Palferso l’emporte avec 160 points, 155 points pour votre serviteurs et Dame Aurélie, qui a commis quelques petites étourderies, termine quand même à 136 points.

Alors que dire techniquement de cette partie de Fresco à 5 modules ?

Le temps de jeu…

Un peu plus de deux heures de jeu à 3 joueurs : Cela correspond je pense au temps de jeu supplémentaire que rajoutent la Fresque et les vitraux. A noter que le fin de partie fut déclenchée par les cartes portraits. Ce temps de jeu s’explique certes par des temps supplémentaires de réflexion pour les nouvelles actions disponibles sur le tableaux de programmation, mais aussi sur le fait qu’il faut donner des couleurs sur la fresque et dépenser de l’argent aux vitraux ;

L’argent, c'est bien plus tendu…

Les moyens dont on dispose habituellement doivent donc être répartis différemment, et le manque d’argent peut par exemple se faire cruellement sentir (l‘argent des joueurs a d‘ailleurs rapporté peu de points au décompte final). J’ai laissé passer quelques cartes portraits pour récupérer des Thalers. Je rappelle qu’il faut pouvoir fournir des vitraux (des billes colorés qui s’achètent) à chaque fois que vous refaites des tuiles sur certains bords de la cathédrale. Il faut même payer l’encadrement (le produit fini en fait), sauf le premier de la file qui est gratuit. Ces vitraux donnent des points, mais si vous pouvez pas fournir une ou plusieurs couleurs (billes) demandées, vous pouvez prendre un sérieux malus dans les gencives et avoir de gros regrets en fin de partie.

Le marché, c'est moins prépondérant…

Avec les petites tuiles récupérées à la fresque murale, vous gagner des tâches de peinture pour les commandes de l’évêque (comme pour les tuiles du plafond) mais aussi des cubes de couleur primaire. Il est donc possible de se passer parfois du marché pour se concentrer sur autre chose, comme consacrer la colonne marché pour récupérer des vitraux plus rapidement que les autres. De même, mais nous l’avons déjà signalé, les tuiles de la fresque murale renforcent la concurrence sur les commandes de l’évêque, par exemple la belle tuile 10 points des 3 tâches violette peut vous passer rapidement sous le nez si vous n’y prenez garde.

Les vitraux, c’est vraiment chaud…

Oui, la concurrence est rude sur les vitraux. En effet, à chaque tour, il y en a deux billes disponibles par joueurs. Les jaunes sont plus nombreuses mais rapportent moins de point (elles en font perdre éventuellement moins aussi). Les vertes sont les plus rares et une billes verte non fournie, c’est 8 points de malus… bref, il faut être attentif à ce que demandent les tuiles vitraux disponibles, aux couleurs des billes mises à la vente et vous dire que passer après les autres peut vous laisser un maigre choix, voir même pas de choix du tout.

Enfin voilà, une bonne partie. Attention toutefois, car ceux qui ont l’habitude d’un Fresco plus familiale doivent s’attendre à un Fresco nettement plus gamer avec cette combinaison de module. A ne pas pratiquer donc à la légère avec des découvreurs du jeu.

Le Zeptien
By palferso | 14 oct. 2016 à 14:31

Pas grand chose à ajouter à ce qu'a dit Le Zep. Ces 2 modules sont vraiment ultra complémentaires, s'intègrent parfaitement tant à la mécanique intrinsèque qu'à la thématique du jeu et apportent de la densité, une profondeur accrue sans rien sacrifier ni à sa dynamique propre, ni au thème. Par contre, Fresco perd effectivement dans un tel contexte son aspect fédérateur et un novice sera sans doute un peu perdu tant face au tourbillon d'éléments et de choix qui lui sont d'emblée offerts que face à leurs imbrications et implications assez subtiles et retorses sur plusieurs niveaux.

Par contre, si la mayonnaise prend bien après une ou deux parties avec les 3 modules de la boîte de base, la Peinture murale et les Vitraux peuvent à mon avis être sans trop de problèmes intégrés simultanément même avec des non Geeks tant l'ajout en terme d'explications de règles est rapide, bien intégré aux éléments de base déjà connus et rendu presque intuitif de par leur force et logique thématique. Si la transition se passe bien, Fresco doit donc pouvoir offrir la possibilité de jouer à un presque gros jeu avec tout type de public.

Pour récapituler dans le désordre ce que ces 2 modules apportent suite aux nombreux éléments déjà évoqués par Le Zep:

*action marché plus autant un passage quasi obligé (énorme plus).

*revalorisation de l’action théâtre (je ne m'attendais pas à cet apport et c'est une très bonne chose)

*concurrence fréquente, au-delà de l’ordre du tour en place, principalement sur les achats de vitraux mais aussi sur la peinture murale

*tension économique (autre énorme plus tant le manque de tension pécuniaire me semblait le principal point faible du jeu de base)

*revalorisation de l'Atelier de peinture (il était déjà souvent courru avec ses toiles particulières à disposition mais devient encore plus important même en ce qui concerne son action de base)

*changement du rythme global du jeu (fin de partie plus aussi systématiquement liée à la réfection du plafond)

*augmentation de la concurrence sur les commandes de l’évèque

*atelier de mélanges de couleur plus massivement usité (3 types d’actions y sont possibles)

*concurrence encore accrue sur la fresque principale du plafond avec le "relief" dessiné par les vitraux (tuiles périphériques vs tuiles centrales)

Sinon, la partie a été effectivement passionnante de bout en bout, ultra tendue et Le Zep échoue à 5 petits points (j'avais même le souvenir que c'était moins...) alors que je comptais à un moment du jeu près de 40 points d'avance!!! J'adore aussi cet aspect "élastique" de Fresco qui laisse la possibilité de faire fluctuer les écarts de manière parfois spectaculairement ample. Ça se sera joué sur une simple couleur primaire, le petit cube qui lui manquait pour souffler la tuile qui lui aurait donné la victoire. A noter que mes adversaires ont su et pu efficacement se garantir et maintenir sur quelques tours un artisan supplémentaire via le théâtre tout en m'obligeant à reculer jusqu'à en perdre un... Ce fut violent et c'est un des effets colatéraux potentiels (et très positif) de la Peinture murale. Par contre, au-delà du fait que le jeu est effectivement bien plus Gamer dans cette configuration de modules, il est aussi bien plus intensément et méchamment interactif.

L'ai-je dit? Le redis-je? xD Allez non, je ne le redis pas... Ce jeu est formidable...