Power $truggle

15 juil. 2012 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
15 juil. 2012

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
3 à 5 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
120 minutes
Mécanismes
Majorité
Date de sortie
1 janv. 2010
Auteur(s)
Maximilian Thiel
Illustrateur(s)
Maura Kalusky, Fréderic Bertrand
Editeur(s)
Iello

Photos

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Le Zeptien
By Le Zeptien | 15 juil. 2012 à 15:19

Power struggle dormait depuis un moment dans ma ludothèque, coincé entre Imperial 2030 et Navegador. Un beau jour, monsieur palferso passant par là et cherchant une règle à lire, me demanda de lui prêter la boîte. Et ben croyez-moi, croyez moi pas, 4 jours plus tard, il me proposait d’essayer ce jeu au déroulé plutôt original, méchant et plein d’humour ! Mais heureusement que cela ne se passe pas comme ça dans la réalité, le monde de l’entreprise serait invivable sinon...

... hein ? J’ai dit une bêtise ? :o

Oui, car Power struggle simule la lutte de pouvoir (comme son nom l’indique) au sein des grosses boîtes, là où « ressources humaines » rime avec variable d’ajustement, ou les cadres jouent aux chaises musicales à coup de promotions, dessous de table, parachutes dorés, stock options et victimes collatérales parmi les simples salariés... le bonheur de l’entreprise étant évidemment leur premier soucis. xD

Accompagné de messieurs Papi, Marco, Cormyr et Palferso, j’étais assez impatient de découvrir enfin ce jeu très fin, à l’ironie mordante et au design fort agréable. Le plateau est en effet bien conçu, ainsi que les fiches personnages qui servent également d’aide de jeu.

A l’exposé des règles par monsieur Palferso, il fallait se rendre à l’évidence : Power Struggle n’est pas un jeu léger et au prime abord, rien ne présage de sa fluidité. J’étais d’ailleurs un peu inquiet je dois bien l’avouer sur la réception qui allait lui être réservé. Et ce fut la bonne surprise : Messieurs Papi, Marco et Cormyr ont vite capté l’esprit du jeu et sont rentrés assez facilement dans le peau de leur personnage comme quoi la bête sommeil bien en nous…brrr ! J’en aurais presque un frisson.

Ayant hérité de Mathilda von Heusschreck, je reçu également en ennemi juré mon propre personnage. Bon, déjà cela me fixe un peu les choses : j’allais devoir être bon en stock-options, corruption et conseil.

Après les 3 tours de mise en place et les premiers tours d'actions, j’ai alors réalisé combien en terme de mécanismes ça roulait tout seul.

Par contre les actions sont nombreuses et la première partie sert surtout à essayer un peu tout pour voir ce que cela donne. Bien plus qu’un simple jeu de majorité, Power struggle propose de nombreuses originalités. Par exemple, c’est le directeur de la communication qui va fixer(par un système de classement de cartes) le nombre d’actions jouées par les joueurs dans une manche, ou encore le mécanisme de la corruption qui rend plus puissants les pouvoirs de différents personnages, PDG et directeurs de services.

L’action corruption est d’ailleurs fort amusante avec ce petit portefeuille dans lequel on glisse des billets et que l’on tend à un autre joueur ; Celui-ci peut accepter ou refuser, mais ce n’est pas sans conséquence. On découvre progressivement qu’il y a plein de petits coups pendables à jouer.

Il y a également un système d’évènement qui provoque des rentrées ou des sorties d’argent, qui influe sur le moral des employés, etc...savez-vous par exemple que l’annonce qu’on ne pourra faire réparer le baby-foot de la salle de détente fera baisser leur moral de -1 ? -1 aussi quand ils découvriront une facture du conseil d’administration qui indique des visites fréquentes dans les quartiers chauds de la ville. Par contre, l’ouverture du spa à tout les employés fait monter leur moral de +2...Bon, il aura quand même fallu l’ordonnance d’un tribunal pour ça...

Le jeu regorge d’astuces et laisse une grande liberté d’actions tactiques et stratégiques.

Les conditions de victoire sont aussi subtiles : il faut 4 points de victoire dans 5 domaines différents (Corruption, Services principaux, Influence, Conseil, Stock-options). Vous pouvez aussi marquer 1 point de victoire en faisant mieux que votre ennemi juré (et secret) dans 3 des domaines précités.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce jeu riche et intense (par exemple, je ne vous ai pas parlé de l'élection du PDG, de la désignation des directeurs des services, etc...), mais je préfère m’arrêter là.

Pour en revenir à notre partie, jouée dans une ambiance tout a fait en phase avec le thème (« Pourris » ! « Vendus » ! « Escrocs » !), et ponctuées de bonnes rigolages, c’est monsieur Marco qui va se montrer le plus roublard et le plus impitoyable des cadres-corrupteurs de la table. Et sans rougir hein ! Tsss, tsss, tsss... vous me décevez monsieur...

Le discret mais tout aussi immoral Monsieur Papi va néanmoins frôler la victoire.

Pas forcement évident d’accès après une première lecture des règles, Power struggle vaut vraiment la peine qu’on fasse l’effort pour rentrer dedans. Il semble être préférable d’y jouer à 4 au minimum, la configuration 5 (comme hier soir) semble même être la meilleure, sans crainte du chaos parfois engendré par les configurations importantes.

Un très bon jeu sur le petit monde des grandes entreprises, à la fois différent et meilleur selon moi que Greed incorporated.