Princes of the Renaissance

9 mars 2014 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
9 mars 2014

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
3 à 6 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
150 minutes
Mécanismes
Enchères, Négociation
Thèmes
Historique, Renaissance, Politique
Date de sortie
2015
Auteur(s)
Martin Wallace
Illustrateur(s)
Peter Dennis
Editeur(s)
Mercury Games

Scores

# Nom Score
1 Emilie (Baglioni) 44
2 Polybe (Bentivogli) 43
3 Christophe (Malatesta) 29
4 Beurty (D'Este) 23

Photos

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Il y a 4 commentaires

polybe
By polybe | 9 mars 2014 à 12:56

Partie de Princes of the renaissance pour quatre membres du club tourangeau Ludo Ergo Sum. Que des novices pour ce jeu mythique que j'ai déniché sur le marché de l'occasion à l'issue d'une longue recherche... Je fais la mise en place et je pousse mes camarades à vite finir leur part de pizza (certes le plat est thématique mais j'ai hâte de commencer)

Choix du condottière

Instruit par la lecture des débats passionnés sur le forum BGG et par celle des oeuvres complètes du Zeptien sur JedisJeux, j'ai non seulement expliqué les règles aux apprentis condottières mais aussi précisé les grandes orientations stratégiques :

celle du condottiere invincible qui cumule les lauriers,

celle du condottiere machiavélique qui conduit volontairement à la défaite son armée pour rehausser le prestige des cités ennemies avec lesquelles il s'est allié personnellement

celle du pacifique protecteur des arts et du commerce qui a tout intérêt à précipiter les événements pour éviter d'innombrables conflits.

Chacun est invité à adapter sa propre stratégie à la situation mais j'ai conseillé à mes adversaires de ne pas laisser dans les mains d'un seul joueur les trois tuiles permettant une réduction du coût d'influence pour devenir condottieres (Baglioni et les deux Milanaises). J'ai enfin proposé que le choix initial de la tuile familiale soit soumise à une enchère d'influence (sans mise minimum bien sûr), l'objectif étant ouvertement de faire payer les meilleures tuiles familles, au premier chef celle des Baglioni.

Emilie a ainsi payé d'emblée Baglioni 3 pts d'influence. Les autres familles sont parties à zéro comme on pouvait s'y attendre : Christophe et moi optons pour Malatesta et Bentivogli et leur savoir-faire en matière de trahison. Beurty a choisi d'Este et sa puissante bombarde.

1471-1480.

Malatesta et Baglioni rassemblent une large troupe de mercenaires. D'Este recrute une armée très offensive mais plus modeste et mon Bentivoglio ne s'entoure que de quelques nobles chevaliers. Je me dispute avec D'Este l'allliance avec le royaume de sicile péninsulaire conduit par la cour napolitaine. Il faut dire que j'ai conduit à la défaite l'armée de la dynastie aragonaise et leur appui ne vaut plus tripette. Peu rancuniers, les marchands de Naples me l'accordent en contrepartie d'une somme rondelette et je remporte ensuite la « baraka » commerciale de la décennie. Mes adversaires ont également pris langue avec la famille royale napolitaine ou avec ses appuis espagnols, ce qui fait que nous avons finalement tous intérêt à remonter la réputation du royaume méridional. A l'inverse, les guerres victorieuses de Venise rendent cette dernière sourde à toute tentative de rapprochement de la part des seigneuries condottières. De son côté, ce polisson de D'Este fait de l'oeil à Lucrèce Borgia qui commence alors à médire sur mon pauvre Bentivoglio qui y perd un peu de crédibilité. (je n'ose imaginer ce que Lucrèce a pu raconter). Ce sera d'ailleurs le début d'une tradition néfaste où chaque condottière en mal de florins ou de ragots se soulagera aux dépens de mon Prince de Bologne, bientôt nommé Bentivoglio il calimero. Le pape devrait s'indigner voire excommunier les indélicats oublieux du devoir de charité chrétienne mais sa Sainteté est hélas le premier d'une lignée de Pontifes subjugués par D'Este et ses appuis romains à la Curie...

1481-1490.

Les guerres s'enchaînent rapidement. Cette fois, Baglioni et Malatesta rivalisent militairement le plus souvent au profit de Milan et de Florence. Quatre victoires dont quelques unes décisives pour la soldatesque aux ordres du seigneur de Rimini et trois pour celles du condottière de Pérouse. Laurent de Médicis penche plutôt pour Baglioni quand Catherine Sforza, duchesse de Milan, est une inconditionnelle de Malatesta qui semble se raffiner au contact des peintres et des sculpteurs en vogue. Mon Bentivoglio aimerait faire de même mais les artistes le boudent et délaissent ses propositions et viennent embellir Rimini et non Bologne. Rien ne va plus non plus du côté du petit commerce. Profitant d'un passage à vide chez le Doge de Venise, encore un ami de Baglioni, je noue quelques relations avec certains de ces grands négociants avec l'Orient que sont les Vénitiens. Je paye assez cher ce partenariat alors que peu de temps après, en raison d'une perfidie malatestienne, je ne participe pas à l'enchère de la seconde « baraka ». Certes, je suis largement à l'abri du besoin mais mon espoir d’asseoir ma destinée sur la réussite commerciale et l'immortalité des œuvres d'Arts prend un arrière goût terreux. Les Etats Pontificaux ayant subi défaite sur défaite dernièrement, je me dis que le Pape pourrait avoir besoin de mes conseils (pas de mes conseils militaires hein, parce que ceux-là il en a, malheureusement pour lui, déjà bénéficié). Quelle surprise de voir de nouveau ce gredin de D'Este dans les coulois du Vatican... Comme le Pape se fait vieux, nous cherchons chacun son successeur avant le prochain conclave, pour moi ce sera bien sûr Della Rovere, D'Este croit dans les chances de ce parvenu espagnol de Borgia et... ...c'est malheureusement Borgia qui devient Pape en prenant ce nom pompeux d'Alexandre VI, probablement une idée de D'Este.

1491-1500.

Je décide que la guerre ne vaut rien aux cités italiennes. « Prime à la beauté ! » Cette plaidoirie séduit Michelangelo qui se range à mes côtés et qui part faire des graffiti je ne sais où tandis que j'envoie son confrère Ghirlandaio à Naples. Je me méprends malheureusement sur Carpaccio – je croyais que c'était un simple cuisinier – et c'est Baglioni qui l'emploie. Au Vatican, mes cardinaux ne s'imposent toujours pas et c'est encore un protégé de D'Este qui place la tiare papale sur sa tête. Malgré mes efforts d'apaisement, la Sérénissime a déclaré la guerre au duché de Milan. Ce sont respectivement Baglioni - qui veut sa revanche militaire et qui comme toujours a su jouer les faucons - et son ennemi Malatesta qui sont à la manœuvre. Leurs armées sont puissantes et très diversifiées. Panique ! Si Venise peut bien profiter un peu d'un succès - cela me va - , il est hors de question que Milan l'emporte ! Elle ferait alors de l'ombre à Naples (dont j'ai su redorer la réputation) et doit rester en retrait. Heureusement, je suis en cela d'accord avec D'Este et il intervient pour que le Pape déclare la Sainte Ligue contre Milan, les troupes pontificales se joignant aux Vénitiennes ! Pour le compte de Baglioni, je glisse aussi quelques mots à deux capitaines milanais qui décident alors d'organiser un concours de jeu de dés plutôt que d'aller combattre (Note : j'ai lu après la partie que je n'avais pas le droit de faire ça, Baglioni ou le Pape étaient les seuls à pouvoir le faire, mais cela n'aurait pas changé grand chose à l'issue de la partie). Totalement dominées sur le champ de bataille, les troupes milanaises sont écrasées.

Profitant du désastre milanais, les soldats du roy de France Louis XII franchissent les Alpes et entrent dans Milan. Le duc de Milan, Ludovic le More, est envoyé en Touraine pour finir sa vie en prison dans la tour de Loches.

Décompte

Arghh : Emilie (Baglioni) me bat d'un point (44 contre 43). Christophe (Malatesta) (29) et Beurty (D'Este) (23) sont finalement assez loin.

Si j'avais précipité la fin de partie, c'est bien que j'espérais l'emporter en évitant que les autres cueillent des lauriers supplémentaires et me passent devant. J'ai aussi favorisé la remontée précaire de Naples dont je possède trois tuiles soit 21 pts (chacun de mes adversaires en possède une) et j'ai supposé que ma cagnotte ferait aussi la différence. Cela n'a donc pas été suffisant.

Emilie valorise bien sa tuile florentine à 10pts – la seule acquise de cette cité car Florence a été rapidement trop haute en statut pour permettre des achats pas trop chers. Elle possède aussi une tuile vénitienne et une tuile napolitaine soit 5 et 7 points. Elle valorise à 10 pts ses 4 lauriers militaires mais surtout stupeur, elle dévoile une trésorerie pile poil égale à la mienne (le cumul de ses gains de condottière) et une réputation/influence très supérieure à celle pourtant élevée de Beurty – l'homme du vatican – et de Christophe, l'idole des jeunes chevaliers et des nobles dames. Bravo !

Beurty n'obtient que 9 points de ses 3 tuiles romaines et 7 de sa tuile napolitaine. Il grapille quelques points dont ceux du Pape ce qui est bien mérité après une telle piété tout au long de la partie.

Christophe fait une belle récolte d'artistes (8 pts) mais est resté à 4 lauriers (10pts) malgré ses belliqueux efforts. Surtout il ne détient qu'une seule tuile milanaise très décotée associée à sa tuile napolitaine. Mais bon, on ne peut pas tout faire...

Que dire de cette première partie ?

Les mécanismes fonctionnent parfaitement. Au total, il y eut finalement un bel équilibre militaire et les enchères ont souvent été rudes et tendues. Ma petite erreur de règle sur le don de tuile trahison et mon oubli de signaler l'erreur d'impression sur la tuile de vol d'influence (Emilie est tombée dessus) n'ont en rien altéré le plaisir du jeu. En revanche, si nous avons discuté tactique lors de telle ou telle enchère, nous n'avons finalement pas eu beaucoup de négociations ou chantages assortis de « primes » en florins ou en influence.

Les fins de période (sauf la troisième dont j'ai accéléré le dénouement) sont très importantes car elles offrent des opportunités pour profiter de l'épuisement des ressources en florins et en influence de ses petits camarades (tout en jouant des arrêts d'enchère pour ceux qui ont encore quelques forces). Il devrait être ainsi possible d'acquérir des tuiles pas trop chères. Bien sûr personne n'est dupe et chacun joue ce jeu...

La stratégie d'alliance avec les cités est aussi délicieusement difficile. Certes, on ne veut pas se précipiter et s'engager trop vite, craignant de se fermer des occasions mais en commençant trop tard, on risque de ne plus avoir le temps d'aider ses alliées à progresser. Que dire aussi des cités déjà au firmament de l'échelle de statut et bien protégées par des condottieres puissants ? Faut-il leur nuire ou rejoindre au prix fort ce camp victorieux ?

Côté pouvoir spécial familial enfin. Il est évident que celui de Baglioni est fort utile et je ne regrette pas ma petite variante de départ. En revanche, le pouvoir des Bentivogli ne m'a pas été utile car j'ai rarement eu la possibilité de posséder plus de deux tuiles trahison. Christophe l'a eu mais ayant déjà à ses côtés le sournois Ferrante d'Aragon, le pouvoir identique de Malatesta a été redondant. Finalement, même avec un seul laurier collecté, Bertrand a souvent tiré parti de l'artilleur passionné d'Este de Ferrare.

Quelle extase procure ce jeu ! Vivement une prochaine partie !

polybe
By Le Zeptien | 9 mars 2014 à 19:14

j'ai aussi cet "habillage' pour le plateau, mais on joue toujours avec l'original...c'est un peu mon coté "roots'...:-)

Cela dit, on peut en voir une version sur BGG absolument magnifique.

ça fait vraiment plaisir de voir cet excellent jeu du Maestro pratiqué et apprécié à sa juste mesure ailleurs (je me sentais un peu seul question CR)...Décidément, ils sont bien les gars de Ludo ergo sum...respect.

Cependant, il ne faut pas négliger l'aspect négo, POTR est aussi un jeu d'embrouilles. ;-)

polybe
By polybe | 9 mars 2014 à 19:46

Oh mais il y a eu de la négo ou je dirais plutôt de la coordination pour empêcher tel ou tel de réussir un bon coup trop évident. Nous étions aussi trop inexpérimentés et concentrés à chercher notre propre voie stratégique pour penser à monnayer chaque menu service à la cause commune. Je suis sûr qu'un supplément de malice nait avec l'expérience du jeu, c'est une raison de plus pour le sortir!

Ceci dit, il ne faut pas croire, comme dans tous les clubs de l'hexagone, les joueurs de Ludo Ergo Sum passent beaucoup de leur temps ludique à essayer les continuelles nouveautés alors la pratique de vénérables vieillards de plus de 10 ans est forcément limitée!

Tu ne fais pas de commentaire sur la variante (mineure certes) concernant l'enchère des tuiles familiales? La tuile de Baglioni et les deux tuiles milanaires qui offrent une réduction - cumulable - d'1 pt d'influence pour les enchères pour devenir condottière ont été un sujet très discuté sur le forum BGG (les plus radicaux ont prétendu y voir une faille du jeu) mais il est totalement absent de tes propres compte-rendus.

polybe
By Le Zeptien | 10 mars 2014 à 13:38

En effet, j'en parle pas dans les CR, mais je me souviens que nous avons appliqué une variante au cours d'une ou deux parties pour l'attribution des perso. En fait, j'ai pas d'avis tranché là-dessus.

Pour une éventuelle réédition, des souhaits ont été émis aussi sur BGG et le pouvoir de certains perso serait modifié. Je connais des joueurs qui ont pu jouer avec ses changements et ils sont d'accords pour dire que c'est plutôt bien pensé, seul Baglioni n'ayant pas changé je crois, mais sa toute puissance parfois dénoncée ne serait plus d'actu.