The MAGNATES: A Game of Power

30 oct. 2016 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
3
Date
30 oct. 2016

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 5 joueurs
Âge
à partir de 10 ans
Durée
Mécanismes
Enchères, Gestion de main
Thèmes
Historique, Politique
Date de sortie
1 sept. 2014
Auteur(s)
Jaro Andruszkiewicz, Waldek Gumienny
Illustrateur(s)
Jarek Nocon, Piotr Slaby
Editeur(s)
PHALANX

Scores

# Nom Score
1 polybe 38
2 Deadplayer 36
3 Gd Strat 34

Photos

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Il y a 4 commentaires

polybe
By polybe | 30 oct. 2016 à 10:52

Vendredi dernier, jour de semaine oblige, nous n’étions que trois à répondre à l’appel à jouer.

Qu’importe ! A trois, c’est le bon moment pour sortir… …God’s playground de Martin Wallace.

A mon sens, une des meilleures réussites de l’auteur mais qui a la particularité de ne se jouer qu’à trois joueurs.

Bon, on n’est pas là pour parler de ce jeu aussi brillant soit-il. Rappelons seulement que God’s playground simule modestement en quatre tours quatre siècles d’Histoire de Pologne-Lituanie. Le pays est « confié » aux trois joueurs, grands aristocrates et gros propriétaires terriens, un peu patriotes - pour recevoir des lauriers militaires - mais pas trop si cela met en péril leurs précieux domaines et qu’il y a moyen d’orienter l’appétit territorial des très belliqueux voisins de la Pologne un peu plus loin. Notre partie a comme d’habitude était haletante et très divertissante en dépit de la fin lamentable de la mère patrie, totalement partitionnée à l’issue du quatrième règne. Que Dieu nous pardonne.

Non, on n’est pas là pour God’s playground mais pour parler de The Magnates que nous avons ouvert pour une partie découverte, juste après notre partie de god’s playground.

En fait, il s’agissait un peu de remettre une pièce dans la machine car, the Magnates, comme le souligne forte justement la fiche Jedisjeux, est une reprise anglophone par Phalanxgames Pologne du très polonais Boże Igrzysko, (qui est lui-même un remake de Gods’ playground à 4 joueurs) mais jouable jusqu’à 5 joueurs.

J’avais acheté le jeu sur un coup de tête en voyant sur internet le matériel magnifique que le jeu offrait. Le plateau est en effet constitué pour l’essentiel d’une belle carte historique en français et en latin, décorée de blasons des différentes régions de la république des Deux Nations, des royaumes voisins et des petits Etats vassaux. Les cartes à jouer sont toutes illustrées grâce à un joli tableau d’époque, un portrait pour les membres des grandes familles, une scène militaire pour les guerres… Magnifique, on dirait du GMT. Il y a de surcroît une bonne provision de pions en bois de toutes formes.

A première vue, c’est vrai que le concept est très proche de celui de God’s playground : chaque joueur incarne une des 5 grandes familles qui, pendant les quatre règnes-tours de la partie, vont essayer d’obtenir des domaines sur une des cinq régions de Pologne-Liuanie et ceci en dépit de la menace militaire continue des ennemis étrangers.

Le livret de règles décrit avec beaucoup de détails des mécanismes en vérité fort simples :

A chaque tour, chaque joueur a en main les 13 cartes de sa famille, chacune ayant une valeur allant jusqu’à 14. C’est à la fois l’influence et la force militaire de la carte, l’exception étant la seule figure féminine qui a 10 en influence et 1 en force militaire.

Le tour consiste à successivement miser face cachée:

• 3 cartes famille, une sur 3 des 4 charges du sénat (Primate, Hetman, Chancellor, Treasurer)

• 5 cartes sur chacune des 5 cartes privilèges proposées au Sejm

• 5 cartes sur chacune des 5 cartes de conflit sur le territoire de Pologne-Lituanie.

Celui qui a posé la carte famille la plus forte (influence/force militaire) gagne la carte revendiquée et avec elle le droit de poser un certain de pions domaine sur la carte.

Les cartes sénat donnent en plus un petit pouvoir à jouer dans le tour et les cartes privilèges un petit pouvoir à jouer une seule fois mais quand on veut. (souvent des bonus d’influence ou de force).

Pour la guerre, celui qui a misé le plus ne gagne le bonus et domaine que si la somme des forces militaires jouées permet d’atteindre un seuil prédéterminé et donc de gagner la guerre. Dans le cas contraire, la guerre est perdue avec deux conséquences, une pénalité pour celui qui a le moins misé et un pion Partition sur la région qui est alors occupée par l’ennemi. (on peut essayer de les chasser au règne suivant). Si à la fin d’un tour, il y a trois régions en partition, la partie s’arrête immédiatement sur une défaite commune.

Sinon, à la fin du quatrième tour, chaque domaine donne 1 PV et si on est le plus gros propriétaire relatif ou absolu, on gagne respectivement 2 et 3PV par région concernée.

Voilà, c’est tout.

Et alors, c’est bien ?

Non, c’est nul.

C’est dit, le jeu n’est pas bon. Je sais bien que c’est une première partie découverte avec un nombre de joueurs qui n’est peut-être pas le plus prometteur pour un jeu qui précisément permet de jouer à plus de 3. Malheureusement, je crains qu’à cinq joueurs, aucune profondeur ludique cachée ne se dégage. Le jeu sera seulement un peu plus long et toujours aussi ennuyeux. Si d’autres ont une expérience différente à proposer, qu’ils le disent car moi je ne pense pas re-essayer.

La beauté du matériel ne peut rien contre un mécanisme répété ad nauseam visant à chaque phase à miser face cachée pour des cartes qui ne donnent finalement aucune saveur ni thématique ni ludique à la partie. J’avais espéré pouvoir lancer quelques peaux de bananes à mes camarades (il faut dire que j’ai incarné le Primate pendant toute la partie) en essayant de saboter quelques guerres avec des malus militaires mais même ça je n’y suis pas parvenu. Bref tout le monde s’est ennuyé à mourir. C’est d’ailleurs fascinant qu’un remake puisse être aussi raté par rapport à l’original si flamboyant. Je rêverais que quelqu’un ponde une règle alternative tirant parti de ce matériel splendide (un peu comme pour Conquest of the Empire, où une règle d’inspiration wallacienne avait pris la relève de la règle type Risk).

La seule satisfaction, bien maigre, est que cette fois la Pologne a terminé la partie sans qu’un janissaire ou un moujik n’ait réussi à la souiller.

polybe
By Le Zeptien | 30 oct. 2016 à 14:52

Voilà, c’est tout.

Et alors, c’est bien ?

Non, c’est nul

Wahou ! Et paf ! Comme ça au moins c'est dit effectivement 8) .

Merci pour ce CR. Je désespérais un peu de lire des retours sérieux sur ce The Magnates, vendu comme largement inspiré de la version polonaise de God's Playground. Cela dit, ayant eu vent (enfin un peu) des règles, je me demandais en quoi, à part la thématique évidemment, on se rapprochait du jeu créé par le maestro.

J'avais bien vu que le matériel était superbe, j'ai d'ailleurs un collègue de club qui l'avait apporté une fois, mais ne n'y avais pas joué ce soir là.

Bon, et bien au moins maintenant, je sais à quoi m'en tenir. Quel dommage... :? En même temps, cela a toujours été le problème de Phalanx : des thèmes parfois originaux, quelques jeux réussis, mais aussi du ratage avec pourtant un bon matériel.

polybe
By polybe | 30 oct. 2016 à 15:24

Ben oui, c'est dommage et je ne pense pas qu'on ait manqué quelque chose.

Les auteurs n'ont vraiment pas été inspirés.

Par exemple, La Pologne est restée une monarchie élective. On sent bien qu'il y a quelque chose à faire avec ça en terme ludique. Or, le jeu propose bien une phase entière "Electio" sur le sujet mais elle consiste à chaque règne, à tirer au hasard le roi parmi 4 candidats possibles (dont notre Henryk Walezi pour le premier règne/tour au XVIème siècle) et cela donne juste un bonus additionnel aux cartes du tour qui ont le même symbole que lui. Intérêt ludique: aucun.

Comme disait mon camarade Gd Strat, ils auraient pu au moins faire varier les systèmes de mise. Face cachée / mise ouverte / enchère... En plus, en théorie, il faut qu'à la révélation de chaque carte, on indique à tour de rôle, si oui ou non on veut ajouter un bonus de carte... Je n'ose pas imaginer à 5 joueurs...

Mais bon si tu essaies à ton tour, tu me diras...

PS: à première vue, en inspectant le plateau, Boże Igrzysko était beaucoup plus proche de God's playground et pour 4 joueurs.

polybe
By Deadplayer | 31 oct. 2016 à 10:04

Je rejoins l'ami Polybe sur la déception que nous avons ressentie. Une mécanique peu intéressante plaquée artificiellement sur un thème, ça ne donne pas grand chose. C'est d'autant plus dommage que le matériel est magnifique grâce à un travail de documentation manifestement important - des dizaines de cartes personnages et de conflits, tous historiques et renseignés ; mais dans le jeu c'est juste "un perso niveau 12" ou "une guerre niveau 21 qui rapporte tant de points". Dommage.