L'astuce d'Abalone, c'est sa simplicité : à peine 1 minute pour l'expliquer. Et comme tout jeu abstrait, la suite est une vaste étendue de mouvements possibles que l'on doit optimiser afin de virer son adversaire du jeu. J'ai du coup un très bon ressenti sur ce jeu : on échappe à l'ennui du jeu de dames où chacun va refaire sa stratégie (ON LE SAIT que faut passer par les bords du jeu MINCE !), et peu importe si ça passe pas. Et en même temps, on n'entre pas dans la complexité des echecs car ici, 1 boule est 1 boule. Maintenant ... autant de pièces pour si peu d'espace, ça diminue cet aspect de conquête qui apparait au fil du jeu. En clair, à part attaquer sur le flanc de l'adversaire ou de front, les possibilités sont limitées.. Et éliminer la dernière boule tient plus de la mauvaise manip adverse que du talent... Bon, mais perfectible !

Selon moi... simple efficace, stratégique et rude. Le temps de jeu est faible et on a toujours envie d'y retourner. Les règles sont simples, le matos efficace et classe.

Comme beaucoup de jeux dits "abstraits" Abalone a une ancre dans la réalité. Cet affrontement symbolise un combat entre deux sumos, le but du jeu étant d'éjecter l'adversaire hors du cercle de combat. C'est un jeu riche, basé sur la prise de risques, la stabilité de son jeu et le déséquilibre du jeu de l'adversaire. Personnellement j'adore, c'est un jeu fluide, un art guerrier, facile à comprendre et extrêmement prenant. Je pense qu'une initiation avec un "maître" (joueur expérimenté) est préférable sinon on prend le risque de jouer à pousse-boule-coule.

Comme pour beaucoup de jeux abstraits, il semble qu'il n’y ait que deux types de réaction possibles face à Abalone: soit la mayonnaise prend tout de suite, soit elle ne prendra jamais. Je crois malheureusement faire partie des ronchons de seconde catégorie, et toutes les parties que j'ai pu faire n'ont pas corrigé ma première impression. Faut dire que je perds tout le temps. Donc c’est peut-être pour cela que je suis si aigri. L'originalité, l'étonnante simplicité des règles, la grande richesse stratégique, l'esthétisme très élégant sont des qualités que je n'oserais ô grand jamais remettre en question pour ce jeu. Nul doute que malgré sa mécanique simple, les possibilités tactiques sont très nombreuses, ce qui donne au jeu une durée de vie potentielle infinie. Ca ne m’étonnerait pas qu’il existe même plein de beaux ouvrages qui expliqueraient ça très bien. Mais pour ma part je trouve le jeu froid comme un lapon, sans âme, et propice à des situations de blocage interminables. Je suis toujours le premier à craquer et à passer à l'offensive, ce qui semble justement la seule chose à ne pas faire. C’est comme si celui qui gagne à Abalone devait toujours être le plus lâche des deux, celui qui attend patiemment l'erreur de son adversaire au milieu de l'hexagone, en buvant son café. Les parties que j'ai jouées se sont d’ailleurs plus décidées sur des coups d'opportunisme que sur des choix stratégiques de long terme. Mais je vous ai déjà dit que je perdais tout le temps. Donc pour tout vous dire Abalone m'ennuie. Je comprends tout à fait qu'il ait son public, mais chez moi c'est le genre de jeu qui prend rapidement la poussière...