Critique de Chinatown

Sorti en 1999, Chinatown était devenu un jeu recherché et quasi introuvable.

Mais Filosofia, toujours à l'écoute des joueurs, a décidé de nous gratifier d'une nouvelle version, retravaillée pour l'occasion.

Et quoi de plus dans l'air du temps qu'un jeu qui, pour avoir de l'argent, demande de tout négocier ?

Matériel

Chinatown est un jeu simple, sobre, sans gras autour.

De cela découle le fait qu'il n'a pas (car n'en a pas besoin) un matériel débordant.

On retrouve donc cartes, billets, pions et sac en tissu dans la boite, qui aurait pu accueillir bien plus...

Bien entendu, y figure aussi un plateau de jeu : légèrement différent à celui de la première édition, il en est pour autant bien plus beau et faire du neuf en ne changeant pas trop est un travail délicat : nous en félicitons l'illustrateur.

Pour faire court, on ne retrouve rien d'original ou de sublimement magnifique dans ce jeu mais reste néanmoins un véritable travail qui se ressent et qu'on ne peut que saluer.

Règles

Chinatown est un jeu simple, sobre, sans gras autour.

Je sais, je l'ai déjà dit.

Mais le fort de ce jeu est aussi celui de cet éditeur : des règles parfaites !

Dès la première lecture terminée, on peut attaquer le jeu sans avoir à revenir sur le livret explicatif qui, pour une fois, ne propose pas une lecture verticale synthétique des règles.

Mais bon, les règles sont déjà des plus simples...

De plus, le seul passage pour lequel il aurait peut être fallu y retourner est redonné sur une carte récapitulative : vraiment rien d'oublié dans la conception du produit quoi !

Bon, l'idée du jeu est simple : on pioche des cartes et on en garde certaines.

Une fois le choix fait, on dévoile et pose un marqueur propriété à sa couleur sur chaque case du plateau correspondant à ses cartes.

Puis on pioche des tuiles commerces qu'on ajoute à celles qu'on a au départ.

Et puis... là... on négocie !

Et on négocie quoi et pourquoi ?

Et bien, c'est simple : on négocie tout : argent, tuile, marqueur propriété, commerces construits..; tout quoi, même un mix de tout ça...

Pourquoi ?

Mais pour de l'argent mon bon monsieur !

Car une fois les trocs terminés, on construit (ou pas) des commerces sur ses propres marqueurs.

Construire des commerces d'un même type côte à côte rapportant plus et encore plus si on en construit un nombre maximum défini (qui change selon le type de commerce, justement), on comprend que rien ne se choisit à la légère et que la phase de négociation, véritable cœur du jeu, est des plus précieuses.

Car une fois tout cela fait, on encaisse de l'argent en fonction des commerces que l'on possède sur le plateau.

Cet argent, ajouté à celui que l'on possède au départ, servira pour les transactions à venir mais aussi pour déterminer le vainqueur.

Car, cupide que vous êtes, il vous faudra être le plus riche pour l'emporter...

Voilà, vous savez jouer.

C'est simple non ?

Oui, on pourrait penser, mais attendez de savoir négocier correctement avant de vous déclarer baron de Chinatown ...

Durée de vie

Un jeu de négociation, généralement, apporte une durée de vie considérable.

C'est le cas de Chinatown, assurément.

Mais tout n'est pas aussi rose cependant.

Car pour ce jeu qui se veut être du négoce exclusif, une part de hasard assez notable y plane et peut rebuter quelques joueurs (même si, les joueurs demanderont plus à un adversaire ayant une chance conséquente, ce qui a tendance à rééquilibrer un peu la chose) : on pioche des cartes, on pioche des tuiles et on doit planifier sa partie avec ces donnes là.

De plus, même (et heureusement) si l'argent est gardé secret, on peut compter les valeurs de chaque commerce et un joueur très calculatoire ne jouera qu'en comptant tout, enlevant du charme au jeu.

Mais il faudra tenir compte de ce que l'on offre et à qui car même si ceci est lucratif pour vous, il ne faut pas donner la victoire à tel ou tel joueur (léger win to win et possibilité qu'un novice donne la partie à un autre concurrent ...)

Vous trouvez le cahier des charges bien lourd peut-être ?

Soyez rassuré : la chose est inévitable quand un jeu propose de jouer avec autant de liberté.

De plus, tout ceci arrive rarement et est lissé avec l'expérience.

Et puis, une heure la partie, ça permet d'y retourner.

Les jeux de négoces n'étant pas légion, vous devriez ressortir votre Chinatown régulièrement.

Le conseil de Jedisjeux

Pas besoin de conseils pour un tel jeu si ce n'est que son côté "négoce" est très marqué : jetez vous dessus si vous aimez ce type de jeu, évitez-le si ce genre là vous rebute.

Car, à Chinatown, on négocie et on ne fait pas semblant !

Avis de la rédaction

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Chinatown est incontestablement un bon jeu, épuré, qui tourne bien. Mais me concernant, le coup de coeur n'est pas de la partie. On s'amuse bien mais on ne peut tout gérer, de part ce hasard et ce fait que parfois on sent qu'on ne peut être de la partie niveau négociation. La faiblesse de ce jeu se trouve donc là où se trouve les points forts de bien d'autres : l'incertitude, le fait de ne jamais savoir si ça passera... On pourrait disserter bien plus sur ce jeu que ne le propose ce test mais puisqu'il faut clore, disons simplement ce qui est : les aficionados des jeux de négociation en feront leur jeu fétiche, ceux qui n'aiment pas ce genre auront forcément du mal avec. Pour les autres, dont je fais parti, la chose est moins évidente mais tous devraient reconnaitre, comme moi, que le jeu est bon. Je sais, je me serais répété par moment, mais... "What else ?"
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