Pour satisfaire la demande des nobles de Florence, le Maître, Leonardo da Vinci, a confié à ses plus dextres apprentis le soin de mener leur propre laboratoire. Vous représentez l'un d'entre eux, qui devra s'enrichir en satisfaisant des commandes pour peut-être être adoubé par le maître... Leonardo da Vinci est le premier jeu du quatuor italien "Architocca", édité par Da Vinci Games.
Matériel
A l'ouverture de la boîte, on ne peut que se réjouir du matériel qui compose Leonardo : pions "ouvriers" sculptés en bois, aides de jeu récapitulant les inventions présentes dans le jeu - même si elles s'avèrent en pratique peu lisibles, cartes nombreuses et résistantes... On peut par contre s'interroger sur l'utilité d'une version française, le jeu ne comportant en fait aucun texte.
Si la qualité du matériel est incontestable, ce dernier ne brille pas non plus par sa qualité graphique. Les illustrations sont ternes et sans relief, et le jeu ressemble un peu à une usine à gaz lorsqu'il tourne. Les couleurs utilisées, chaudes et agréables, confèrent néanmoins un climat reposant au jeu.
Règles
Une fois passée la lecture des règles, courtes mais touffues, on s'aperçoit tout de suite que Leonardo est un gros jeu de gestion, de la trempe des Puerto Rico ou autres Caylus.
Le jeu est limité en neuf tours eux-mêmes découpés en quatre phases, durant lesquels les joueurs vont successivement lancer des inventions parmi celles révélées, placer leurs ouvriers dans quelques unes des huit zones du plateau, résoudre les majorités dans ces dernières et enfin réaliser les inventions.
En effet, le but du jeu étant de s'enrichir, les joueurs vont devoir tenter de réaliser un maximum d'inventions qui leurs procurent de l'argent s'ils les réalisent. Pour cela, ils devront d'abord tenter de réunir les ressources nécessaires à celles-ci, avant de se lancer dans une phase de réalisation qui nécessite elle aussi une pose d'ouvriers (chacun leur tour, les joueurs en placent un ou plusieurs sur une seule zone du plateau), ouvriers qui - et c'est là un des dilemnes intéressants du jeu - ne pourront donc pas travailler à récolter les ressources. Et, pour corser le tout, il y a aussi possibilité d'aller renforcer ses laboratoires d'automates et autres apprentis supplémentaires, voire même d'en acquérir des nouveaux...
Ainsi, Leonardo est un gros jeu de gestion, de placement et de majorité, où les choix, même s'ils sont souvent limités, sont néanmoins réels et délicats. C'est véritablement un jeu complexe stratégiquement, où le hasard lié à la pose des inventions est largement compensé par la tactique/stratégie permanente dans ce jeu. Faut-il travailler vite sur des inventions (courtes, ou longues ?) pour doubler les autres joueurs et amasser de l'argent ? Renforcer son laboratoire et son équipe ? Amasser des ressources ? Les choix sont nombreux.
Les deux derniers tours relèvent d'une course contre la montre tendue et amusante, qui, même si elle peut parfois surprendre, procure une montée d'adrénaline bienvenue. Le principe de l'argent, qui sert à payer et de points de victoire, est bien trouvé.
Durée de vie
Si Leonardo peut sembler ne pas se renouveler au début, les positions asymétriques des joueurs au départ (chacun ne démarre pas avec les mêmes données !) et la variabilité selon le nombre de joueurs rendent le jeu riche et renouvelable. La partie est toujours tendue et les choix sont nombreux. Globalement, Leonardo est un jeu long, mais qui semble toujours trop court : il y a toujours quelque chose à faire !
Le conseil de Jedisjeux
Mieux vaut éviter le jeu à deux, qui se révèle catastrophique. Le jeu gagne en tension et en suspens à être joué au maximum possible, même si la configuration cinq joueurs peut paraître chaotique à certains.
Pesez vos choix et votre stratégie sur le long terme ! Chaque décision a un impact imprévisible...
Enfin, nous vous conseillons de ne pas sous-estimer le conseil, dont chaque action est réellement intéressante.