Black Orchestra

18 déc. 2016 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
18 déc. 2016

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
1 à 5 joueurs
Âge
à partir de 13 ans
Durée
45 minutes
Mécanismes
Coopératif, Points d'action, Gestion de main, Dés, Stop ou encore
Thèmes
Guerre, Enquêtes et Policiers
Date de sortie
2016
Auteur(s)
Philip duBarry
Illustrateur(s)
Dann May, Cody Jones, Lucas Soriano
Editeur(s)
Game Salute

Photos

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Il y a 2 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 18 déc. 2016 à 14:18

Jeudi soir, je ne me doutais pas de ce qui m’attendais en me rendant à Terraludis, mon club de perdition ludique habituel : tenter de réussir là ou beaucoup ont malheureusement échoué, à savoir tuer le leader de l’Allemagne nazie ! Bon, je n'allais pas être seul, puisque nous étions au total 5 comploteurs.

Black Orchestra est un jeu coopératif au thème original dans lequel chaque joueur incarne un officier ou un civil allemand qui historiquement a participé à un complot pour abréger la vie d’Hitler. Le jeu étant coopératif, les joueurs doivent donc unir leurs forces, s’échanger des cartes ou certains éléments pour parvenir à leur objectif ultime par l’utilisation de divers moyens (explosifs, empoisonnement, armes à feu, sabotage d’avion ou de train). La partie se déroule en 7 tours et commence en 1938 pour s’achever en 1944. A son tour de jeu, un joueur joue des actions puis un événement est pioché parmi ceux de l’année en cours et appliqué (cela fait avancer l‘Histoire), en sachant que dans l’installation du jeu, on retire aléatoirement des cartes événement si bien que les parties ne peuvent pas se ressembler. Naturellement, si on parvient à liquider l’Adolf, le jeu s’arrête immédiatement et on peut commencer à négocier la paix avec les alliés. En revanche, si on se retrouve tous en prison ou si à la fin de l’année 1944, le dictateur nazi est toujours en vie, la partie est considérée comme perdue.

Peut-être avez-vous en mémoire le film « Opération Walkyrie » dans lequel Tom Cruise incarne avec conviction le rôle du colonel Claus von Stauffenberg, cet officier de la Wehrmacht qui a organisé sans doute le plus grand complot pour tuer Hitler, mais dont l’échec final fut provoqué par une table d’état-major trop épaisse et l‘extrême prudence (pour pas dire autre chose) de certains officiers supérieurs... dans Black Orchestra, on retrouve vraiment l’atmosphère sombre et dramatique du film. La thématique est habilement exploitée grâce à des mécanismes à la fois simples et astucieux.

Les comploteurs d’hier soir : le Général Von Tresckow (votre serviteur),le diplomate Erich Kordt, le colonel Von Stauffenberg, le général Olbricht, et l’amiral Canaris

Tout d’abord, en tant que comploteur, chaque joueur a un petit pouvoir particulier, mais qu’il ne peut jouer que si sa « motivation » du moment le lui permet. Un curseur, qui va évoluer selon les évènements ou certaines actions menées par les joueurs, mesure l’état d’esprit de votre personnage par rapport au Régime. Au début, il est prudent et donc ne s’engage pas trop, mais la découverte de certaines atrocités nazies, l’évolution de la guerre et de ses conséquences pour l’Allemagne ou encore le comportement de certains dignitaires et d’Hitler lui-même peuvent le faire réfléchir… de « Timid », il peut passer à « Skeptikal », puis « positive » , « commited » et enfin « Zealous » , stade ou il est prêt à tout pour détruire LA cible.

Autre curseur, une échelle individuelle détermine « l’intérêt » que vous porte la Gestapo : Cette terrible organisation est d’ailleurs la pire ennemie des joueurs durant la partie avec ses fréquentes répressions et arrestations. Si votre curseur est sur « Low » ou « medium », vous apparaissez comme à surveiller mais pas trop suspect, à partir de « High » ou « Extreme », attendez-vous à être jeter dans en prison si les gestapistes se lancent dans un raid. Et là croyez-moi, le jeu ne rigole pas. Des tests aux dés sont effectuer lors de votre tour pour voir si vous parvenez à sortir ou bien si vous êtes « interroger » … et dans ce dernier cas, il se peut très bien que votre résistance soit durement éprouvée, au point de lâcher quelques informations sur vos camarades comploteurs… techniquement, vous êtes obligé alors de piocher une carte spéciale dans laquelle vous aurez le choix entre 3 possibilités d‘aveux ou de délation, ce qui ne sera pas bon pour un ou plusieurs joueurs. Heureusement, on peut œuvrer pour faire sortir un joueur de prison, mais c’est pas simple.

La tension du jeu est aussi renforcée par des pions représentants certains hauts dignitaires nazis en dehors d’Hitler lui-même, comme Himmler, Goering, Goebels, etc… chacun ayant un pouvoir particulier qui fait que se trouver avec eux dans la même ville vous empêche parfois d’agir ou bien vous fait perdre des moyens d’action. Oui, j’ai oublié de vous dire, vous allez déplacer votre personnage en Allemagne au début du jeu, puis en tenant compte du temps qui passe et de la progression allemande durant les années de guerre, en Autriche, en Tchècoslovaquie, en France, en Pologne, et en Russie. La vue notamment de certains camps de concentration augmentera la volonté de votre personnage à passer à l’action.

Hitler bénéficie d’une protection rapprochée. Au début, il est paraît difficile de le déquiller dans les deux premières années, sauf peut-être circonstances très favorables. Et puis au fil du temps, avec des événements de plus en plus défavorables aux nazis (recul sur le Front de l’Est, défaite de Rommel en Afrique, Débarquement allié, etc…), il est un peu moins bien protégés, des opportunités apparaissent, et puis les joueurs ont accumulés des moyens d’action plus nombreux…

La partie d’hier soir fut passionnante de bout en bout et le héros de la partie sera Erich Kordt, mené par monsieur Zhor, qui va parvenir à piéger un train en le faisant dérailler, train dans lequel était monté Hitler qui a trépassé dans l’accident. Mais que ce fut dur pour en arriver là ! Sachez que ce succès a été obtenu la dernière année, après le dernière carte événement ! Si le coup avait raté, la partie était perdue… Ce fut d’ailleurs la seule tentative, certaines ayant avorté à cause d’arrestation ou d’items et cartes perdus juste avant d’essayer. Pour qu’un attentat réussisse il faut réunir au même moment plusieurs éléments, et c’est vraiment coton…

Nous avons joué pourtant en mode « Easy » , mais force est de reconnaître qu’en plus, on a pas eu de chance. Par exemple des événements plutôt bons pour les comploteurs ont été retirés au début du jeu (sans qu’on le sache évidemment) et d’autres en cours de partie (et là sous nos yeux désespérés). Parmi ces saletés de cartes « Gestapo raid », je crois qu’une seule avait été retirée d’un paquet. Mais bon, quel soulagement d’atteindre enfin notre but.

Black Orchestra m’a séduit pour son thème certes, mais surtout par la présence de celui-ci dans le jeu. On se ronge bien les ongles hein, et on craint vraiment de se retrouver à certains endroits au mauvais moment. On ressent le danger et puis on veut vraiment liquider notre ennemi commun ! Les mécanismes mettent une grosse pression sur les joueurs. A noter une variante prévue par le jeu qui permet de tuer les Hess, Bormann, Goering et compagnie. (J’ose même pas imaginer ce que se serait si le jeu avait prévu une variante avec un traitre, genre agent secret de la gestapo infiltré parmi les comploteurs…déjà qu‘on a la trouille, il y aurait en plus la paranoïa !)

Philip DuBarry, l'auteur du jeu, ne m'avait pas spécialement enthousiasmé avec Revolution! et Kingdom of Salomon, deux créations qui m'avaient donné en plus l'impression d'avoir été très inspirées par d'autres... Mais là, je dois reconnaître que c'est plutôt réussi... moi qui ne suis pas facilement satisfait par le pur jeu de coopération en générale, j’avoue avoir eu de bonnes vibrations durant cette partie à suspense et avoir été bien embarqué dans l‘histoire. Si vous aimez le jeu en coopération, Black Orchestra est à découvrir donc…

Le Zeptien
By cyril83 | 18 déc. 2016 à 22:22

Wow, alors la chapeau, maintenant ce n'est plus de l'oeil que me fait ce jeu : j'ai l'eau à la bouche !!!

Juste avant Noël : c'est malin, il est introuvable !!!