Blockade runner, ou comment faire du commerce avec un pays en guerre sans se faire couler quelques navires par inadvertance…

Oui, les joueurs tentent de faire fortune en faisant de l’import/export avec le sud des Etats-Unis. Seulement voilà, nous sommes en pleine guerre de Sécession, et les états du Sud se voient imposer un blocus maritime par la flotte nordiste. Sortir du coton ou faire entrer des armes et autres produits de contrebande relève alors de l’exploit. Au début de la partie, les ports (Charleston, Jacksonville, New Orleans, etc…) sont libres, mais au début de chaque tour, des navires yankees arrivent près de certains ports tirés au hasard : Soit ils établissent un blocus qui reste franchissable, mais en prenant des risques plus ou moins importants, soit le port est définitivement aux mains des nordistes pour le reste de la partie et la, plus de commerce possible ! A la fin du cinquième et dernier tour, seuls 4 ou 5 ports étaient encore disponibles, c’est dire…

Nico s’est concentré sur le Golf du Mexique, mais presque tous les ports furent rapidement occupés par les nordistes. Un de mes navires y avait élu aussi domicile et tentait tant bien que mal de commercer en reliant Cuba et la Nouvelle Orléans. Du coté de l’Atlantique, la concurrence fut rude avec plus d’une quinzaine de navires qui sillonnaient les mers pour ravitailler le sud…les Bermudes et Nassau étant des ports extérieurs très fréquentés.

Le jeu propose un aspect coopératif intéressant : plus on livre d’armes, plus on ralenti l’avancée nordiste, si bien que les ports sont occupés moins rapidement. A noter que l’on peut faire aussi transiter par voie de chemin de fer du coton et du tabac pour le vendre en Europe, mais là encore, les nordistes progressent et surtout, cela coute cher en actions (4 actions de base par tour…avec possibilité d’en avoir plus). Les bateaux ont des noms (j‘aime bien ça), des capacités de déplacement et de chargements différentes. Il faut les acquérir aux enchères, ce qui pose parfois problème car vos concurrents n’attendent que cela. A l’aide de cartes, les joueurs peuvent apporter de l’aide à un ou plusieurs ports sudistes, en augmentant leur niveau défensif par exemple.

Franchir un blocus est toujours un moment délicat. Sans rentrer dans les détails, il faut lancer deux dés pour savoir si votre navire passe ou pas, et parfois…c’est pas. Cela n’arrive pas souvent, mais la perte d’une navire peut faire très mal. J’ai perdu ainsi le Dominion (chargé de marchandises en plus) au dernier tour, ce qui me fait finir dernier. De son coté, Tyrion, a perdu un navire en début de partie, si bien qu’il ne fut guère dans le coup ensuite. Il va même en perdre un autre, mais sera remboursé par une carte assurance. Le score final prend en compte la valeur des navires que vous possédez plus l’argent qu’il vous reste en main.

Beau suspense à la fin, Cormyr pariant que la victoire se jouait entre Zhor et Nico…avant de découvrir qu’il finissait second. je n'ai plus en tête les scores précis, mais Zhor est dans les 170 points je crois...je termine, déçu, à 103.

Bref, je dirais que nous avons là un jeu de logistique au thème original, avec de la gestion d’actions, d’argent, de prise de risque et de hasard. Durant la partie, Zhor s’est montré un peu gêné par le faible nombre d’actions dont dispose un joueur. Pour Tyrion, la partie fut un peu trop longue par rapport à ce que propose le jeu, et la perte d’un navire tôt dans la partie lui semble trop handicapant. Cormyr fit remarquer que le hasard peut jouer un rôle trop important, surtout en fin de partie où les joueurs sont incités selon lui à prendre un maximum de risque…c’est possible, mais je pense que nous n’avons pas joué au mieux et que Blockade runner mérite qu’on y retourne encore une fois à l’occasion, peut-être dans une config. 4 joueurs.