Brass

13 déc. 2007 | par Meeeuuhhh

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
3
Date
13 déc. 2007

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 4 joueurs
Âge
à partir de 13 ans
Durée
Mécanismes
Parcours, Hasard, Construction, Tuiles
Thèmes
Ville, Commerce, Transport, Transport ferrovière, Bourse & finances, Prospection minière
Date de sortie
1 janv. 2010
Auteur(s)
Martin Wallace
Editeur(s)
Iello, White Goblin Games

Scores

# Nom Score
1 Meeeuuhhh
2 M. Thierry A
3 Gilles
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Il y a 2 commentaires

Meeeuuhhh
By Meeeuuhhh | 13 déc. 2007 à 00:00

Qu’il me soit permis de revenir compendieusement sur une fourberie éhontée ourdie par le tyranneau Zhor (oui, j’avoue, je n’avais pas compris le jeu de mot, non, mais je sais, les vaches ne sont plus ce qu’elles étaient) [Nota : ceci est quelque peu une private joke]. A un moment, je me suis empêtré dans des considérations complètement rocambolesques parce que je tenais absolument à construire un second chantier naval (alors que je n’en avais même pas les moyens) sous le regard grigou du susdit, et il ne m’a rien dit, le bougre, oh que non ! Il a lâchement profité de ma fatigue intellectuelle on va dire pour, avidement, sauter sur l’occasion de construire, lui, un chantier naval à peu de frais. J’ai perdu la partie sur ce point, très certainement. Mais las, M. Le Zeptien vous narrera tout ça par le menu en vous fournissant le détail des scores, lui qui est avide de chiffres superfétatoires.

Parlons plutôt du jeu. Tout d’abord, le thème, s’il est loin d’être – comme certains diraient – « sexy », encore moins épique – pensez donc, la Révolution Industrielle en Angleterre, dans le Lancershire plus précisément si mes souvenirs sont bons, même si du point de vue historique est fondamentale et a bouleversé l’histoire du monde (si madame), ça manque quand même pas mal de glaives frappés sur les pavois, de son de buccins et surtout, surtout, de vert pâturage, ouh là non, ce n’est guère champêtre comme thème, la révolution industrielle dans l’Angleterre – est extraordinairement bien rendu.

Il est fascinant d’observer (même si on est tellement plongé dans le jeu qu’il faut parfois faire l’effort de s’en extraire pour observer la chose comme il se doit) le bouleversement de la géographie anglaise, avec l’essor de pôles industriels, le développement des réseaux de communications, et surtout les implications que les changements ici ont là. Face à ce vaste mycélium industriel, ce réseau tentaculaire de canaux et de voies ferrées, on n’a pas de peine à se sentir à l’époque où les messieurs tenaient à la main un chapeau haut de forme en observant une maquette de sidérurgie (je fais ici une allusion à peine dissimulée à l’illustration de la boîte).

Les mécanismes sont très bien pensés et servent parfaitement le thème, pour peu qu’on se donne la peine de les comprendre : lorsqu’on ouvre une mine par exemple, on pose des cubes dessus qui représentent du charbon (des cubes noirs, comme de bien entendu). Le but est de faire en sorte d’enlever ces cubes. En les vendant ? Et bien non, pas tout à fait, en trouvant des débouchées : une fois une débouchée trouvée, elle sera permanente et le fait qu’il n’y ait plus de cube sur une mine représente le fait que cette mine fonctionne au maximum de ses capacités, qu’elle est donc rentable et par conséquent qu’elle génère des revenus. Pareil pour les sidérurgies et les filatures de coton. Evidemment, par ce procédé, on ne simule pas d’éventuelles pertes de débouchées liées aux fluctuations du marché. Mais le tout est vraiment bien vu. La seule chose qui puisse surprendre est que le fer, contrairement au charbon qui doit être acheminé par le réseau hydrique ou ferré, peut trouver des débouchés d’un endroit à l’autre sans condition. C’est étonnant, mais c’est la seule concession que je vois du thème au mécanisme. Même le fait qu’entre les premiers et seconds tours (oui, parce que contrairement à la plupart des jeux de Wallace, il n’y a que deux grandes phases, et non trois) on fasse table rase des petites industries et des canaux pour les remplacer par des voies ferrées s’explique : les industries de la première ère continuent à fonctionner (les revenus qu’elles ont générés sont d’ailleurs toujours perçus), les canaux également, mais il faut passer à autre chose, à des industries plus performantes, à des réseaux de distributions plus rapides pour compléter les anciens. Tout ceci fait, pour employer un anglicisme que l’on voudra bien me pardonner eu égard au contexte, parfaitement sens.

A chacun de ses tours, on a le choix entre relativement peu d’actions différentes – emprunter, construire une industrie, vendre son coton, améliorer son outil de production et étendre son réseau – le jeu ne propose que deux types de ressources – le charbon et le fer, dont les couleurs noire et orange sont du meilleur effet – et relativement peu d’industrie différentes – les filatures, les mines, les sidérurgies, les ports et les fameux chantiers navals – mais ces éléments sont mélangés avec une alchimie telle qu’on a un ensemble cohérent, intelligent, je dirai même gracieux et qui donne on ne peut plus à réfléchir (oui, faut pas paver le chemin des adversaires non de pétales de roses mais de réseaux ferrés, sinon les bougres en profitent pour faire un chantier naval dans votre dos), et ce d’autant plus que le jeu se fait par des cartes qu’il faut manier avec une extrême délicatesse. Les possibilités à chaque tour sont énormes, les parties ne se ressembleront pas tant les potentialités de développement, les stratégies diront ceux auxquels les grands mots (un peu galvaudés parfois) ne font pas peur, sont pléthoriques. Tout le sel du jeu réside d’ailleurs dans la bonne utilisation de ses cartes : la main que l’on a permet d’anticiper sur quelques tours, mais, cartes oblige, et ne connaissant pas la main de l’adversaire, on n’est pas à l’abri des surprises (hum) qu’il faut savoir anticiper (pour ça, il faut de l’expérience que je n’ai pas, hein) et gérer l’inconnu que l’on a sur les tours où l’on jouera avec des cartes que l’on n’a pas encore en main. Bref, vous l’aurez compris, je suis enthousiaste, et je ne suis pas le seul, tant ce jeu comporte de promesses.

Meeeuuhhh
By Le Zeptien | 13 déc. 2007 à 00:00

Heeeuuuu....ben tout pareil, je pourrais pas dire mieux !

Même remarque d'ailleurs sur la petite faiblesse du jeu par rapport au thème...la circulation du fer.

Mais dites-moi...ça sent le jedistest ça !