Byzantium

1 juin 2012 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
1 juin 2012

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 4 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
50 minutes
Mécanismes
Conquêtes, Affrontement
Thèmes
Historique
Date de sortie
1 janv. 2005
Auteur(s)
Martin Wallace
Illustrateur(s)
Peter Dennis
Editeur(s)
Warfrog

Scores

# Nom Score
1 Le Zeptien 22
2 MagicNes 21
3 unkle 30
4 Fabrice 22

Photos

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Il y a 2 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 1 juin 2012 à 23:12

Apres Princes of the Renaissance, après Perikles, c’est de nouveau un Wallace fameux qui est venu se poser sur l’une de nos tables hier soir, Byzantium. Je ne pouvais être qu’enchanter de retrouver ce jeu du maestro auquel je ne m’étais pas confronté depuis un moment. Byzantium et ses combats surprenants, ces scénarios toujours différents, ses coups vicelards, son timing exigeant, son souffle historique…et pourtant, comme le dit l’auteur lui-même, on peut le regarder comme un jeu de gestion de cubes. Mais quel jeu !

 

Je vais me livrer avec plaisir à l’explication des règles pour monsieur Magicnes et monsieur Fabrice, monsieur Unkle connaissant déjà le jeu.

 

Chapitre 1 : Querelles byzantines au sujet des menaces de monsieur Magicnes...

Le début de partie peut se résumer à un grand rush vers l’est. Ah ça on peut le dire, les perses furent dispersés, enfoncer par les arabes, piétinés par les byzantins. Mais, tout en discrétion, l’armée arabe de monsieur Magicnes s’est mise soudainement à longer les côtes de la mer noire et à se rapprocher sans en avoir l’air de...Constantinople. Rha le gueux ! Pendant qu’on dérouillait les perses, monsieur s’en allait piller quelques cités byzantines (Trebizond, Sinope) qui n’avaient rien demandé à personne ; Et ce qui devait arrivé arriva : suite à un bel assaut, il s’empara de Nicae (qui était mienne) pour en faire une cité arabe triomphante au cœur de l’empire byzantin, à un bras de mer de Constantinople.

 

Paragraphe 1 : Une grosse panique dans la volière... 

Nos armées byzantines et même arabes étaient bien loin, et on ne voyait pas comment stopper la marche de monsieur Magicnes vers la conquête de la grande cité, synonyme de victoire pour lui vu que nous avions des scores très serrés sur la piste arabe. Le comble, c’est que monsieur Magicnes prit l’initiative de passer assez tôt pour jouer premier au tour suivant afin de pouvoir jouer les bulgares...

Il s’est alors levé tranquillement pour aller voir ailleurs comment ça se passait sur les autres tables, sachant très bien que nous allions nous livrer à un brain storming particulièrement douloureux pour les neurones.

« Bon, les gars, pas de panique...j’ai la flotte byzantine, et...» smiley

« Ben ouaip, mais tu l’auras plus au début du tour suivant ! » frown

« En même temps, si il attaque de suite, son armée arabe est un peu faiblarde...il lui manque un cube de transport, et si je compte bien, faudrait que les remparts fassent 0 touches pour qu’il prenne la cité...on se fait peur pour rien ».laugh

« Ah oui, mais c’est vrai ça... hé hé hé... » wink

« Mais non, z’y êtes pas du tout ! Vous comprenez pas ?? Il va attaquer avec les bulgares évidemment !! » angry

« ...Et zut !... » (1) surprise

« Hé ! Mais attendez les gars...et si l’un d’entre nous marque assez de point sur la piste arabe pour le distancer de plus de 5 points, il pourra plus attaquer Constantinople, car il donnerait alors la victoire à quelqu’un d’autre... ». enlightened

« Rhooooo ouaip ! Génial ! »yes

« Le hic, c’est qu’un autre parmi nous pourrait alors en profiter... » devil

Un lourd silence s'installa soudainement autour de la table...

 

Paragraphe 2 : Constantinople faite de la résistance.

Alors brutalement, ce fut la furia arabe. On attaquait tout et n’importe qui pour essayer de grappiller des points sur la piste arabe. A ce petit jeu là, c’est monsieur Unkle qui prit une bonne option, car on se rendit compte que si monsieur Magicnes faisait à présent la conquête de Constantinople, il serait à égalité de points avec monsieur Unkle...or ce dernier avait plus de cités arabes, ce qui lui aurait donné la victoire.

Au début du tour suivant, monsieur Magicnes ne joua donc pas les bulgares, et je prenais l’empereur pour pouvoir jouer ma milice afin de mieux défendre Constantinople, me posant ainsi en « gardien du temple » (une habitude chez moi à Byzantium). Monsieur Fabrice à joué son coup et là, inéluctable, l’attaque avec les bulgares de monsieur Unkle. Sous les encouragements des autres, je lançais les dés pour ma milice...une petite touche. Les bulgares réduisent ma milice en charpie ; Restaient les fameux remparts et leurs 5 dés...je lance et...Victoire ! Les bulgares subissent des pertes qui les empêchent d’aller plus loin.

 

Chapitre 2 : Unkle d'Arabie ou le parcours épique d'une armée arabe

La tension a baissé d’un cran, et la partie a repris un cours normal avec recherche d’équilibre de points sur les deux tableaux, avec des combats et des petites chicaneries par ci par là. On semblait s’acheminer vers une partie qui allait se décider aux points, quand on vit l’armée arabe de monsieur Unkle arriver à Alexandria, puis Candia. Il faut dire qu’elle avait fait un sacré parcours : Partie de Derbent, elle était passée par Ardabil, Hamadan, Bagdad, etc...pour arriver jusqu’à Candia ! Une véritable épopée touristique avec quelques batailles pour se distraire, alternées avec des étapes plus calmes.

 

Paragraphe 1 : Un choix simple mais une décision tordue...

Ayant une fois de plus en ma possession la flotte byzantine, je vais avoir alors une lourde décision à prendre : monsieur Unkle voulait passer sans encombre de Alexandria à Candia pour aller « Latter du Bulgare » (sic). Devais-je le laisser passer sans lui appliquer le pouvoir de ma flotte byzantine ?

Vous allez me dire, laisser une armée arabe s’approcher de trop près de Constantinople n’est jamais très bon et vous aurez raison,  sauf que j'ai pensé que l’armée arabe de monsieur Unkle, pas super impressionnante à ce moment là, allait  surement s’épuiser dans de durs combats à Athenes, Thessalonique et Adrianople ; De plus, son trésor arabe me semblait pas très important. J’ai eu alors la (fourbe) idée de laisser monsieur Unkle se fourvoyer dans une aventure dont je ne voyais guère possible une issue heureuse, et pendant ce temps là, il nous laisserait agir ailleurs.

Je voulais donc  pas le décourager dans ses plans, pensant qu'il allait échouer. Enfin, il y avait deux armées byzantines (qui vont pourtant imprudemment s'éloigner, il va manquer un tour à monsieur Fabrice pour ramener la sienne sur Constantinople) près de Nicea, débarrassées de l’armée arabe de monsieur Magicnes contrainte de se replier en piteux état sur Sinope. Pour résumé, mon idée était « Laissons le s’enfoncer dans le marécage greco-bulgare ». Il va s’y enfoncer, mais en subissant moins de dégât que prévu, les bulgares devenant brusquement bien mous du genou.

 

Paragraphe 2 : "J'arrive pas à le croire ! Il est passé...!"

J’ai donc fait un choix finalement dangereux, mal inspiré, mais dans le feu de l’action, l’idée me semblait pas mauvaise... Surtout que même étrillée et réapparaissant ailleurs, son armée n’aurait plus eu le temps d’être bien dangereuse finalement... j’aurais donc dû lui lancer quelques dés avec la flotte Byzantine.frown

 

Bref, une idée bien trop tordue qui va mal finir... de justesse certes, mais mal finir :

Alors que monsieur Magicnes et moi disputions la victoire finale au point (monsieur Fabrice semblait plus en retrait), monsieur Unkle, après une pause de 2 renforcements au moins ( j’avais donc mal évalué son trésor arabe), va alors lancer le grand assaut. Et là, rien n’y fit, ni ma milice, ni les terribles murailles de Constantinople. Les arabes vont passer (à une touche près), donnant 5 points de plus à monsieur Unkle qui remporte une belle victoire, celle de l’audace ; car pour le reste, il était vraiment très mal.

 

Epilogue : 

Oui, Je sais, pas la peine de me regarder comme ça !  indecision j’ai joué avec le feu, commis quelques erreurs de jugement, mais comment aurais-je pu penser que l’armée arabe de monsieur Unkle étaient composés de démons pareils ! Un périple impressionnant des combats tendus mais victorieux face aux bulgares et un beau finish sur Constantinople...oui, une armée de braves.

 

 

(1) : Ce ne fut pas exactement le mot employé en choeur

Le Zeptien
By palferso | 2 juin 2012 à 14:49

Je trouve le Zeptien un peu dur avec son option de permettre la traversée à Unkle, décision en soi intéressante et symptomatique des choix si particuliers et atypiques que permet fréquemment Byzantium. Décider de ne pas tapper sur l'armée Arabe d'Unkle afin de ne pas précipiter sa perte pour ne pas lui laisser la possibilité trop rapidement de venir se mêler à la course aux points sur la terre ferme (il est facile de réapparaître avec une nouvelle armée sur un secteur lucratif en points), en pariant donc sur son le fait qu'elle s'embourbe en terrain Bulgare me semble une idée très fine, stratégique et cohérente (Le Zeptien était compétitif d'après ce que j'ai compris quant à la victoire aux points). C'est de toute évidence l'idée un peu retorse que seul un joueur expérimenté peut avoir. Par contre, si c'était en définitive au tour 2 que le Zep avait la flotte byzantine, c'était beaucoup trop risqué effectivement de ne pas tapper sur l'armée d'Unkle au cours de la première traversée: il reste beaucoup trop de temps à ce stade du jeu et donc de possibilités d'agir pour faire fluctuer favorablement la probabilité de prendre Constantinople ce qui, semble-t-il, s'est vérifié au final.

Par contre, l'erreur la plus forte et la plus décisive à mon sens est celle de Magicnes (mais c'est assez normal vu que c'était sa première partie): si j'ai bien compris le CR, prendre Adrianople et passer pour être sûr d'attaquer avec les Bulgares au début du troisième tour, a permis à Unkle de se détacher suffisamment en points arabes interdisant au final à Magicnes d'attaquer Constantinople et permettant par contre évidemment à Unkle de le faire. Le pire, c'est que quel que soit le résultat (victoire ou défaite bulgare), Unkle était gagnant: soit il pliait la partie en sa faveur, soit il affaiblissait les bulgares ce qui servait dans les grandes largeurs ses plans à plus long terme (armée bulgare moins fournie pour le débarquement de ses arabes, utilisation de la deuxième et dernière action bulgare pour les renforcer au lieu de leur laisser une possibilité supplémentaire d'attaquer son armée ce qui aurait été plus fortement possible avec les 2 actions bulgares disponibles, etc.).

Pas surprenant, dans ces conditions qu'il ait pu l'emporter.

En tout cas, ce qui est formidable avec Byzantium au-delà des éventuelles erreurs des uns et des autres, c'est l'aventure qu'il fait vivre à chaque partie et le souffle épique et narratif qui le traverse de bout en bout. Sans conteste, c'est à mon avis une des plus grandes et belles créations ludiques de Wallace.