Fief

13 janv. 2012 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
13 janv. 2012

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
3 à 6 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
120 minutes
Mécanismes
Conquêtes, Affrontement, Négociation
Thèmes
Médiéval
Date de sortie
juin 2014
Auteur(s)
Philippe Mouchebeuf
Illustrateur(s)
Patrick Dallanegra
Editeur(s)
Asyncron Games

Photos

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Le Zeptien
By Le Zeptien | 13 janv. 2012 à 23:04

« Et le roi Othon, surpris par cette fureur,

Vit sa garde reculer de terreur.

Vers de sombres marécages,

A toutes jambes il se sauva,

Et avec son armure, s’y enfonça »

Gauvin de Tournus, "Chroniques des temps anciens"

Une partie de Fief à 5 joueurs hier soir, avec Kevin, Nicolas, Dame Béatrice, Rémi et moi. Rémi avait joué à Fief il y a fort longtemps mais ne connaissait pas la nouvelle version.

Après une galette des rois, du cidre, une explication (abrégée) des règles et les premiers placements, deux alliances vont rapidement se former. Etant géographiquement très proches, Rémi envoya une ambassade pour me proposer des épousailles entre son Othon et ma Jeanne...j’ai accepté.

Kevin, qui avait pour seigneur Arthur, proposa à Nicolas qui avait Guenièvre un mariage devenu vraiment classique par chez nous. Dame Béatrice allait donc commencer la partie en étant seule, installée assez tranquillement à Sigy avec le seigneur Eric.

« Dieu n’est point en reste en matière de fourberie,

Il donne aux hommes des exemples de tromperies

Mais nul ne doute de ses vraies raisons :

Frapper les Méchants et épargner les Bons »

Mireille de Mazille, "De la justice divine"

Les premières calamités vont nous poser de sérieux problèmes. Ainsi, je vais rester coincer par le mauvais temps au début de la partie dans ma bonne ville de Chateauneuf. L’épreuve le plus difficile fut néanmoins traversée par Dame Béatrice qui allait plus tard affronter une peste sur l’évêché de Sigy : 3 de ses seigneurs s’y trouvaient, et se n’est pas sans trembler qu’elle lança le dé…1 fois, 2 fois, 3 fois. Miracle, les trois seigneurs échappèrent à la maladie ! Le Divin avait-il déjà choisi son camp ? En tout cas, je fus victime par deux fois d’une paralysie climatique dans l’évêché de Blaye, et les conséquences furent très intéressantes : Cet évèché coupe presque la carte en deux en son centre, si bien que les titres du comté de Sennecy et du duché de Blaye furent peu convoités, la moitié de leurs villages étant restés vides d’occupation pendant un long moment. Une sorte de no man’s land involontaire qui au final, ne fit pas mes affaires.

Pourtant, les choses se passaient plutôt bien pour mon alliance. L’époux de ma Jeanne était devenu roi suite à quelques candidatures et votes habiles. Oui, j’avais à présent la reine dans ma famille. Mais à Pugnac, le sort d’une bataille allait sceller la fin d'une alliance qui s’annonçait prometteuse.

"Et le voile de la reine qui couvrait sa chevelure

Se transforma en linceul,

Et le roi Othon qui avait si belle allure,

Se retrouva bien seul »

Arthur de Saint-Gérôme, "Vie et mort de la reine Jeanne"

La première bataille de Pugnac fut un échec pour Kevin. Son seigneur échoua dans son offensive, et connu même un sort funeste. Un assassinat fut commis sur sa personne, commandité par Othon qui, devenu roi, était maintenant intouchable. A noter que Rémi commis deux assassinats dans la partie, mais le second fut sanctionné par la carte Justice brandie par Nicolas...vengeance, vengeance...

Chacun sentait bien que c’était partie remise. De nouvelles troupes se concentraient vers St Gérôme et ses alentours, prêtent à s’élancer vers Pugnac. La reine Jeanne pris alors l’initiative audacieuse de prendre quelques cavaliers avec elle pour défendre le village de son allié. En rejoignant les forces qui s’y trouvaient déjà, les chances de l’emporter semblaient à peu près égales. Hélas, le Ciel abandonna la reine, peut-être pour la punir d’être restée l’épouse d’un roi assassin. Tuée dans la bataille, cette perte mettait fin à l’alliance entre Rémi et moi. Plus embêtant encore, je devenais un partenaires peu intéressant, n’ayant aucun point de victoire.

"De tous les papes, il fut l’un des plus pieux. Il fut aussi l’un des plus riches, prenant soin de lever la dîme là où son rendement pouvait être le meilleur. La colère a souvent grondé chez les évêques et les cardinaux, mais le Pape Eric savait acheter les consciences et calmer les ressentiments. Au besoin, il pouvait se faire partageur..."

Auteur inconnu, "Faits et bienfaits des anciens Papes"

Aussi, Rémi se tourna vers Dame Béatrice. Suite à quelques manœuvres et négociations, le seigneur Eric de Dame Béatrice, qui cumulait les titres ecclésiastiques, se retrouva élu Pape. Enfin, il vont unir deux membres de leurs familles respectives. Cette fois, c’était clair : j’allais jouer seul.

Sans alliance, je décidais alors d’adopter la tactique de Clint Eastwood dans le film de S. Leone "Pour une poignée de dollars": Essayer de profiter de la rivalité entre 2 clans.

L’alliance Nicolas-Kevin commença alors à me faire les yeux doux. On m’expliquait que finalement, il fallait oublier les "erreurs passées", comme ce malheureux incident de Pugnac où le reine Jeanne était morte alors qu’elle n’était pas directement concernée par le combat. Peut-être même était-ce un peu de ma faute et qu’au bout du compte, je devrais presque présenter des excuses, mais qu'on pouvait parler aussi de torts partagés, etc...je laissais dire, mais je prêtais aussi une oreille attentive, en plus de quelques promesses de fief, à une proposition alléchante, dont l’objectif était urgent à réaliser : éliminer le roi Othon.

Ce dernier était un brin esseulé du coté de Belleville. Après quelques manœuvres, ce fut l’encerclement. J’arrivais avec des troupes de Mazille, Kevin contrôlait la route venant de Pugnac. La bataille s’engagea. Gros combat, des pertes et soudain :

" Bon ! Et bien je me rends".

Nous sommes restés un moment sans voix...on avait bêtement oublié cette possibilité, si bien que le roi toujours en pleine forme (mais prisonnier), l’alliance Rémi-Dame Béatrice restait dans la course avec le point du roi. Si je ne me trompe, ils avaient alors toujours 3 points et menaçaient de s’emparer rapidement du 4ième.

Le roi Othon allait encore nous surprendre en annonçant pratiquement dans le foulée :

"Ah, au fait...je m’évade !".

Rémi nous montre alors une carte souterrain.

Deuxième coup de massue pour nos jolis plans, et je vous parle pas de la dîmes papale qui est tombée au moins 2 fois au mauvais moment (mais y a-t-il un bon moment ?). Avec une alliance solide, de l’argent et des troupes (surtout chez Dame Béatrice), les affaires semblaient bien engagées pour le couple roi-pape. Et puis soudain, le grain de sable.

"- Rentrez chez vous ! Dieu vous le commande !"

"- Dieu le commande ? Mais que fait-il pendant que les démons nous affament ? Ne serais-tu pas toi-même un envoyé du diable ? A mort ! A mort ! »

Lambert de Bourg, "Les heurs sombres du comté de Tournus", Réponse d’un paysan au Pape Eric lors de la révolte de Pugnac.

Oui, trop de malheurs, trop de guerres, trop de taxes. Une révolte populaire que le pape en personne n’a pu calmer va s’achever dans un bain de sang royal. Le roi, encore affaibli par sa captivité, insuffisamment entouré, va se montrer incapable de faire face à des paysans révoltés.

Ainsi mourut le roi Othon.

Cris de joie autour de la table. Moi, car je sentais que les mouches changeaient d’âne (et donc, tout redevenait possible pour ma petite famille...j‘avais une armée à ne pas négliger sur le plateau), l’alliance Nicolas Kevin car ils avaient 2 points, et pouvaient raisonnablement espérer accueillir prochainement le nouveau roi. Ici, Dame Béatrice, qui avait utilisé à une reprise l’excommunication, oublia de l’utiliser à nouveau pour faire perdre une voix à nos deux compères. Dommage, car la "Fourbe Alliance" a pu faire ainsi élire Roi le seigneur François.

Avec 3 points dans chaque alliance, la partie allait restée indécise pendant un moment. Puis à ce qui allait être le dernier tour, des achats de catapultes par Kevin mirent fin aux espoirs de l’autre alliance : Assaut acharné de la cité de Tournus et victoire pour les armées de la famille royale par le gain du titre de comte de Tournus.

3 fiefs + le roi = Victoire.

...et pour la première fois, Kevin pu enfin sentir le doux parfum du succès à Fief.

Quelle partie à nouveau ! Fief, un jeu d’aventures médiévales et de diplomatie...la prochaine à 6 joueurs peut-être ?