Quatre clans écossais, un roi d’Angleterre, le château d’Edinburgh et la possibilité d’obtenir une régence. L’ambition qui animait hier soir Bloodyraoul, Bart, Thomas et votre serviteur n’était pas petite, mais grande fut la difficulté à s’imposer dans ce monde d’intrigues, et en ce qui concerne mon noble clan, ce ne fut pas une partie de plaisir. Que la lutte pour le pouvoir peut être cruelle et semée d’embuches !

Après l’explication des règles et là distribution de cartes Clans et Domaines, nous avons entamé les hostilités, Thomas étant premier joueur, suivi de Bart, Bloodyraoul et moi-même.

Ne pas trop se disperser dans la phase de mise en place : tel pourrait-être le premier enseignement à retenir, tant Bart s’est plaint de ces deux premiers tours. Thomas n’avait pas ce problème, ainsi que Bloodyraoul, quoique pour ce dernier, le roi fut parfois un hôte gênant. Rapidement, mes partenaires ont échafaudé de savantes manœuvres pour optimiser chacun de leur tour.

Au 5ième tour, j’allais subir une petite catastrophe : Au tour précédent, j’avais espionné Bart, ce dernier ayant joué 2 cartes actions. Manque de bol, je tire la carte qui m’indique qu’il n’était pas du Clan des Campbell…la belle affaire, c’était moi le clan des Campbell. J’aurais pu tenter, malgré tout, une accusation dans la foulée, mais j’ai tergiversé et fait autre chose.

Aussi, peut-être par rétorsion, et avec en plus une erreur d’évaluation des risques de se tromper, voilà-t-il pas que Bart décide de se lancer dans une accusation à mon égard : Je n’avais joué qu’une seule carte action. Il me glisse alors une tuile qui indique…Campbell ! Catastrophe, et au revoir mes 4 cartes action qui vont bien me manquer.

Un peu plus tard, Thomas va découvrir que Bloodyraoul bossait pour les Stewart (j’avais échoué en accusant le même Bloodyraoul d’être un Mac Gregor). Sur le plateau, la situation fut guère brillante pour moi. Par contre, Bart va commettre une petite erreur d’appréciation en utilisant le chemin de ronde du -1 pour descendre systématiquement un marqueur de Thomas, alors que Bloodyraoul me semblait légèrement en tête.

Personne ne va utiliser sa carte Domaine en cours de partie et personne ne va jouer toutes ses cartes action.

Une belle victoire donc du clan Stewart mené par le redoutable chef Bloodyraoul. Puisqu'il a largement gagné, il devra jouer la prochaine partie de Régents en Kilt,...il peut pas faire moins hein...naturellement, mon appareil photo traînera par là.

J’ai bien aimé cette partie et globalement le jeu. Maintenant, si votre clan est démasqué sur un...disons..."malentendu" (terme pudique et diplomatique pour désigner la chance insolente du participant que je ne citerai plus), alors qu’il vous reste trois ou plus cartes action en main, ça peut faire très mal. J’ai fait ce que j’ai pu, mais que ce fut difficile de lutter sur les 3 derniers tours ! Il est vrai aussi qu'avoir joué qu'une carte action après 4 tours de jeu, c'est sans doute une erreur. Il ne faut pas craindre de les jouer, même au risque d'être identifié : perdre une ou deux cartes, c'est moins grave que d'en perdre 4...

Une chose un peu curieuse à propos du jeu et de la configuration 3 joueurs : Régents prévoit un joueur "neutre"...ce n'est pas fréquent (presque aussi rare que les apparitions de Nessie) dans cette configuration. Quand on connaît le jeu, cela peut se comprendre, mais la solution choisie par l'auteur peut surprendre.

Cela n'empèche pas évidemment Régents d'être un bon jeu qui redonne des lettres de noblesse aux jeux de majorité sortis en nombre depuis 15 ans. Régents est un jeu où chaque manoeuvre compte, et croyez moi, il faut jouer serré et même savoir anticiper.

Aller, je retourne à ma cornemuse, mon chateau, ses fantômes...et vers Mère qui m'a préparé de la panse de brebie farcie pour le petit déjeuner, le déjeuner, le diner...quelle joie.